Jérusalem, le 10 février 2022, WAFA- Des colons israéliens ont envahi la mosquée d’Al-Aqsa à Jérusalem, des anciens sites islamiques à Salfit et le site archéologique de Sebastiya en Cisjordanie occupée, selon des sources locales.
La mosquée d’Al-Aqsa :
Des colons israéliens ont envahi ce matin la mosquée sainte d’Al-Aqsa, selon le département des dotations islamiques à Jérusalem.
Sous une haute protection des policiers israéliens, des dizaines de colons ont envahi du côté de la porte des maghrébins, la mosquée sainte et ont fait des marches provocantes dans ses esplanades.
À part le vendredi et le samedi, les colons, protégés par les forces d’occupation, envahissent la mosquée d’Al-Aqsa le reste des jours de la semaine, dans une tentative de changer le statuquo à Al-Aqsa et de la diviser temporellement.
Depuis 2003, les autorités d'occupation israéliennes autorisent les incursions des colons dans la mosquée d’Al-Aqsa qui est l'un des lieux les plus sacrés de l'Islam.
Des colons soutenus par les forces israéliennes font régulièrement irruption dans la mosquée Al-Aqsa pour visiter le Dôme du Rocher, un sanctuaire construit au VIIe siècle par le califat omeyyade sur le mont Moriah, et effectuer des prières sur le site.
En revanche, les Palestiniens sont toujours harcelés par la police d'occupation israélienne lors de leur entrée à la mosquée Al-Aqsa afin d'exercer leur droit naturel au culte. Certains d'entre eux sont arrêtés et agressés, d'autres abattus et certains sont expulsés de la mosquée pour des périodes allant de jours, semaines ou mois.
Basée à Jérusalem occupée, la mosquée Al-Aqsa est le troisième lieu saint pour les musulmans. C'était aussi la première Qibla de l'islam, la direction vers laquelle les musulmans doivent se tourner pour prier, avant qu'elle ne soit changée en La Mecque, en Arabie Saoudite.
Les anciens sites islamiques à Salfit :
Des colons israéliens ont pris d'assaut aujourd'hui des sanctuaires islamiques et vandalisé des véhicules dans la ville de Kifl Haris, au nord de la ville cisjordanienne de Salfit, selon des sources locales.
Ali Al-Qaq, maire de Kifl Haris, a déclaré que des colons, sous protection militaire, avaient fait irruption dans les sanctuaires du Prophète Thu Al-Kifl, du Prophète Thu An-Noon et du Prophète Yosha.
De plus, les colons ont vandalisé les véhicules de trois des habitants de la ville, brisant le pare-brise de l'un et crevant les pneus de deux autres.
Les colons ont intensifié récemment leurs assauts contre les sites archéologiques, religieux et historiques palestiniens en Cisjordanie, situés principalement à l‘intérieur de villes et de villages palestiniens.
Kifl Haris :
Situé à environ cinq kilomètres au nord de la ville de Salfit, Kifl Haris compte environ 4 450 habitants et occupe une superficie totale de 9 300 dunums.
Dans le cadre des accords d'Oslo, un accord conclu il y a 25 ans qui était censé durer cinq ans à peine en faveur d'un pays autonome aux côtés d'Israël, l'Autorité palestinienne s'est vu accorder un contrôle limité sur 42% de la superficie totale du village, classée comme zone B, qui constitue de la zone bâtie du village.
En revanche, Israël maintient le contrôle sur le reste, classé dans la zone C, qui comprend principalement des zones agricoles, des espaces ouverts et des terres confisquées pour les colonies israéliennes.
Israël a saisi de vastes étendues de terres du village pour la construction d'Ariel, la deuxième colonie illégale de Cisjordanie en termes de superficie. Il a confisqué davantage de terres pour la construction des routes de contournement 5 et 505 réservées aux colons, qui s'étendent sur 4,6 kilomètres sur les terres du village.
Le site archéologique de Sebastiya :
Des colons israéliens ont pris d'assaut aujourd'hui le site archéologique de Sebastiya, au nord de la ville de Naplouse, selon une source municipale.
Le maire de Sebastiya, Mohammad Azem, a déclaré à WAFA que des centaines de colons ont pénétré de force dans le site sous la protection de l'armée israélienne, qui a déclaré le site interdit aux Palestiniens.
Il a ajouté qu'une importante unité de soldats israéliens a fait une descente dans la ville et a procédé à la fermeture du site, empêchant les Palestiniens d'y accéder, pour faire place à l'intrusion des colons.
Le site archéologique de Sebastiya :
Le site archéologique de Sebastiya est toujours la cible des assauts de la part des forces israéliennes et des colons.
Basée à 11 kilomètres au nord-ouest de Naplouse, Sebastiya est une petite ville historique située sur une colline avec une vue panoramique sur la Cisjordanie et compte une population d'environ 3000 Palestiniens.
Une colonie importante pendant l'âge du fer ainsi que les époques hellénistique et romaine, la ville comprend un amphithéâtre romain, des temples, une église byzantine et croisée, dédiée à Saint Jean le Précurseur, qui a baptisé Jésus-Christ dans le Jourdain, en plus d’une mosquée construite en l'honneur du saint. Les chrétiens et les musulmans croient que la ville est le lieu de sépulture du saint.
Israël a les yeux rivés sur la ville et ses sites archéologiques, qui sont témoins d'incursions presque quotidiennes. Israël entrave également l'Autorité palestinienne de mener des travaux de restauration sur le site, interdisant de fournir des services touristiques aux visiteurs du monde entier et en volant des antiquités.
Le site archéologique avait besoin d'un développement et d'une protection permanents. Les infrastructures nécessaires doivent être construites pour accueillir plus de touristes étrangers.
Sebastia est soumise à des restrictions israéliennes permanentes, en raison des incursions continues de groupes de colons sur ses sites archéologiques, en particulier dans la zone C. Cette zone comprend la plupart des sites archéologiques de Sebastia, ce qui révèle l'intention d'Israël de s'emparer des sites archéologiques et des monuments historiques.
Douze dunums de la zone archéologique sont situés dans les zones (B), qui sont contrôlées par l'armée israélienne et l'autorité administrative palestinienne, tandis que l'autre partie de la zone se trouve dans les zones (C), qui relèvent du contrôle administratif et militaire israélien complet.
Les propriétaires de restaurants et d'hôtels se plaignent des actes israéliens dans la ville qui leur ont causé de graves dommages et pertes.
H.A