Jeddah, le 10 fevrier 2021, WAFA - Le Secrétariat général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a condamné la démolition par les autorités israéliennes d’habitations et de structures palestiniennes à Khirbet Humsa al-Bqaia dans le nord de la vallée du Jourdain, qui a conduit au déplacement de dizaines de familles palestiniennes.
L'OCI a souligné que de telles mesures ne servent pas le processus de paix basé sur les résolutions des Nations Unies, l'Initiative de paix arabe, la vision d'une solution à deux États et l'établissement de l'État de Palestine avec Jérusalem-Est comme capitale.
Les démolitions israéliennes à Khirbet Humsa ont été condamnées à une large ampleur.
Khirbet Humsa Al-Bqaia :
Khirbet Humsa est une communauté bédouine palestinienne, située dans la zone C dans le nord de la vallée du Jourdain. Initialement déplacés à la suite de la première guerre israélo-arabe de 1948, les membres de la communauté se sont progressivement installés de manière plus permanente dans leur emplacement actuel dans la vallée d'al-Bqai'a, en raison des colonies israéliennes et des restrictions imposées à leur accès aux pâturages.
La majorité de la communauté est située dans une zone désignée comme «zone de tir» pour l'entraînement militaire israélien, où la résidence ou l'accès des Palestiniens est interdit.
La communauté dépend principalement de l'élevage pour ses moyens d'existence. Les zones de tir désignées, qui couvrent près de 30 pour cent de la zone C, abritent 38 communautés bédouines et d'éleveurs avec plus de 6 200 Palestiniens. Celles-ci comprennent certaines des communautés les plus vulnérables de Cisjordanie, avec un accès limité aux services d'éducation et de santé, ainsi qu'aux infrastructures d'eau, d'assainissement et d'électricité.
À de nombreuses reprises depuis 2012, la communauté a été temporairement déplacée pendant que les autorités israéliennes dispensaient des formations militaires dans les environs, selon e Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans le territoire palestinien occupé, qui a enregistré plus de 50 incidents de ce type au cours de cette période.
Les démolitions à Khirbet Humsa :
Entre 2007 et 2017, toutes les structures de Humsa ont reçu des ordres de démolition, faute de permis de construire délivrés par Israël. De tels permis sont presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens, en raison du régime de planification restrictif et discriminatoire appliqué dans la zone C, qui offre aux résidents une possibilité minimale de construction autorisée. Selon l'avocat affecté au dossier par l'AP, toutes les options juridiques et de planification ont été épuisées pour la partie de la communauté située dans la zone de tir.
Humsa Al-Bqaia a fait l’objet de quatre démolitions et confiscations massives, qui comprenaient des ressources d’eau, d’hygiène ou d’assainissement, et des structures utilisées pour l’agriculture, entre autres, compromettant leur accès aux moyens de subsistance et aux services.
La première a eu lieu en 2014, lorsque 14 structures, dont six financées par des donateurs, ont été démolies. Le 3 novembre 2020, lors du plus grand incident de déplacement forcé enregistré ces dernières années, 73 personnes, dont 41 enfants, ont été déplacées. Les structures démolies étaient résidentielles, et liées à l'élevage, dont 29 structures avaient été fournies à titre d'assistance humanitaire.
Deux incidents ces derniers jours ont entraîné le déplacement de toute la communauté située dans la zone de tir. Le 1er février, l'Administration civile israélienne a saisi 25 structures, dont 21 structures financées par des donateurs, déplaçant 55 personnes, dont 32 enfants.
La communauté a été informée par l’administration civile qu’elle s’était vu offrir un site de réinstallation près du village d’Ein Shibli, à 15 kilomètres par la route, où leurs structures confisquées seraient restituées. L’Administration civile a également indiqué qu’elle supprimerait les structures restantes dans la partie de Humsa al-Bqai’a située dans la zone de tir, si la communauté ne se conformait pas à la demande de déménagement dans les 24 heures.
Le 3 février, l’Administration civile, accompagnée de l’armée, a confisqué ou démoli 21 autres structures à Humsa al-Bqai’a, en plus de structures non assemblées financées par des donateurs et de réservoirs d’eau.
Une soixantaine de personnes, dont 35 enfants, ont été déplacées, la majorité pour la deuxième fois en 48 heures.
H.A