Jérusalem, le 23 mai 2021, WAFA- Le ministre des Affaires de Jérusalem, Fadi Al-Hidmi, a mis en garde contre les conséquences de la mise en œuvre par l'occupation israélienne d'une nouvelle campagne de déplacement et de nettoyage ethnique touchant des centaines de Palestiniens dans le quartier de Batn al-Hawa à Silwan.
L'avertissement d'Al-Hidmi est venu à la veille de la tenue d’un tribunal israélien, mercredi prochain, pour examiner les pétitions d'un certain nombre de familles palestiniennes du quartier de Batn Al-Hawa contre les décisions d'évacuation de leurs maisons en faveur des colons israéliens.
M. Al-Hidmi a déclaré : « L’évacuation forcée au profit des colons ne menace non seulement les familles de Sheikh Jarrah, mais aussi des dizaines de familles du quartier de Batn Al-Hawa à Silwan ».
Al-Hidmi a averti que les colons, à cause de ce déplacement forcé, se substitueront aux 86 familles palestiniennes dont les membres comptent plus de 700 personnes, dont une grande partie sont des enfants et des femmes.
Il a déclaré que les autorités israéliennes planifient une opération massive de déplacement ethnique dans le quartier de Batn Al-Hawa, dans le but de judaïser la localité de Silwan, dans le cadre des plans élaborés par les groupes coloniaux israéliennes avec le soutien du gouvernement israélien.
Il a ajouté que la communauté internationale doit intervenir rapidement afin d’interdire l’évacuation forcée des familles palestiniennes au bénéfice des colons.
Al-Hidmi a indiqué : « Un autre quartier de Silwan, à savoir le quartier d’Al-Bustan, dont 100 maisons habitées par 1550 palestiniens, sont également risquées de démolition par l’occupation. »
Il a déclaré : « Nous mettons en garde contre le danger qui menace ces maisons de démolition, après que la municipalité d'occupation a rejeté les plans d'ingénierie présentés par les habitants comme une alternative à la démolition. »
Il a ajouté : « La démolition de ces maisons entraînerait le déplacement forcé des habitants du quartier, tout en ouvrant la voie à la mise en œuvre d'un plan colonial dans la région ».
Fadi Al-Hidmi a invité les ministres européens et étrangers des Affaires étrangères et le secrétaire d'État américain Anthony Blinken à se rendre à Sheikh Jarrah, à Silwan et dans la vieille ville de Jérusalem et à entendre directement les résidents palestiniens parler de leur tragédie.
Il a dit qu’Israël, la puissance occupante, méprise toujours le droit international et les positions internationales appelant à la pacification, à travers un certain nombre d'attaques, y compris la fermeture du quartier de Sheikh Jarrah avec des blocs de béton pour étouffer et harceler ses résidents.
Il a ajouté : « Alors que la police d'occupation autorise la liberté de mouvement des colons, elle empêche, à travers ces blocs de béton, le mouvement des Palestiniens, et il ne s'agit donc pas seulement d'une occupation mais plutôt d'une occupation et de l'imposition d'un régime d'apartheid. »
Al-Hidmi a poursuivi : « La police d'occupation a transformé la zone de Sheikh Jarrah en caserne militaire, ce qui multiplie la souffrance des habitants qui ont toujours peur des décisions de les déplacer de leurs maisons. »
Il a souligné que si la communauté internationale veut vraiment la pacification, elle doit désamorcer la crise pour éviter de revenir à la case départ.
Le ministre Al-Hidmi a dit que les médiateurs internationaux doivent garantir la réalisation de 7 étapes majeures si elles veulent vraiment la pacification. Premièrement, arrêter les déplacements ethniques à Silwan et Sheikh Jarrah, deuxièmement, arrêter les démolitions de maisons dans la ville sainte, et troisièmement, arrêter toutes les tentatives de changement du statu quo à la mosquée Al-Aqsa, quatrièmement, la libération des détenus, cinquièmement, le retrait des forces d'occupation, y compris des blocs de béton de Sheikh Jarrah et des points d'occupation de la porte de Damas, sixièmement, mettre fin aux activités de colonisation, et septièmement, arrêter les attaques des colons contre la population.
Il a ajouté que ces mesures sont nécessaires et essentielles, mais elles ne remplacent pas une action internationale efficace pour mettre fin à l'occupation israélienne et établir un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale sur les frontières de 1967.
Il a poursuivi : « Jusqu'à ce que l'objectif de mettre fin à l'occupation soit atteint, la communauté internationale doit trouver des mécanismes assurant la protection des citoyens et des résidents sans défense ».
Les évacuations des Palestiniens à Sheikh Jarrah et à Silwan :
Plusieurs années après l'occupation de Jérusalem, les autorités juives ont commencé à poursuivre les habitants de Sheikh Jarrah et à exiger qu'ils quittent leurs maisons sous le prétexte de « propriété de la terre ».
Au cours des dernières années, les tribunaux israéliens ont ordonné l'expulsion d'un grand nombre de familles palestiniennes de leurs maisons dans les quartiers de Sheikh Jarrah et Silwan à Jérusalem-Est, et la remise des propriétés aux organisations de colons israéliens.
Les expulsions forcées ont un grave impact physique, social, économique et émotionnel sur les familles palestiniennes concernées. En plus de priver la famille d'un logement - son principal atout et source de sécurité physique et économique - les expulsions entraînent souvent des perturbations des moyens de subsistance et une pauvreté accrue. OCHA estime que plus de 800 Palestiniens risquent d'être expulsés de force à Jérusalem-Est, en raison d'affaires portées devant les tribunaux israéliens, principalement par des groupes de colons israéliens.
C'est le résultat de l'application de la législation israélienne dans un territoire occupé, y compris des lois spécifiques qui facilitent la prise de contrôle de propriétés pour l'établissement de colonies israéliennes.
Silwan a été la cible d'activités coloniales répétées par le gouvernement israélien et les organisations de colons, en raison de son emplacement stratégique proche de la mosquée d’Al-Aqsa.
En plus de prendre en charge les bâtiments, les activités coloniales dans le quartier comprennent également des fouilles archéologiques.
En plus de Silwan, cela comprend les quartiers musulmans et chrétiens de la vieille ville, Sheikh Jarrah, At Tur (mont des Oliviers), Wadi Jooz et Ras al-Amoud. Les colons résident dans des maisons qui ont été expropriées en vertu de la loi sur la propriété des absents ; sur la base d'une prétendue propriété juive ancienne ; dans les bâtiments et terrains achetés à des propriétaires palestiniens ; et dans des résidences construites sur mesure et financées par des organisations de colons.
L'impact de l'activité de colonisation dans les zones palestiniennes telles que Silwan comprend des restrictions sur l'espace public, la croissance résidentielle et la liberté de mouvement, ainsi qu'une augmentation des frictions et de la violence. Dans les cas les plus graves - Silwan, la vieille ville et Cheikh Jarrah - l'expropriation des colons a entraîné la perte de biens et l'expulsion de résidents palestiniens de longue date.
H.A