Genève, le 2 mars 2022, WAFA- Lors des réunions distinctes tenues en marge de la 49ème session du Conseil des droits de l'homme à Genève, le ministre des Affaires étrangères et des Expatriés, Riyad Al-Malki a informé des ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays, sur l'évolution générale de la scène palestinienne.
Lors de sa rencontre avec son homologue sri-lankais G.L. Peiri, Al-Malki a apprécié la position de principe de son pays dans les forums internationaux, qui exprime l'authenticité et la noblesse de ce peuple ami, soulignant l'importance de travailler au développement des relations à tous les niveaux au profit des deux peuples.
La réunion a abordé la relation historique entre les deux pays et la position du Sri Lanka soutenant les procédures que la Palestine prendra au niveau international pour mettre fin aux crimes de la puissance occupante contre les Palestiniens et lui faire rendre des comptes.
Al-Malki a informé son homologue sri lankais sur la situation grave en Palestine imposée par l’existence d’une occupation coloniale qui pratique le crime d’’apartheid et de l’oppression raciste contre les Palestiniens sans défense.
Il a parlé aussi des mesures politiques coloniales menées par les autorités d’occupation, mettant l’accent sur l’importance de les confronter.
A son tour, M. Peiri a confirmé la position de principe de son pays vers le soutien de la liberté et l’indépendance du peuple palestinien.
Les deux parties ont convenu de suivre un nombre de questions d’un intérêt commun, en particulier le soutien des efforts internationaux déployés par la Palestine en vue de protéger les droits palestiniens.
Lors de sa rencontre avec son homologue libyen, la ministre Najlaa Al-Manqoush, Al-Malki a examiné avec elle les relations fraternelles entre les deux pays et le suivi des résultats de la visite importante du Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh et sa rencontre avec le ministre libyen des Affaires étrangères en plus des étapes conjointes afin de soutenir la cause et les droits palestiniens ainsi que la coopération commune au niveau des institutions internationales, surtout au sein du Conseil des droits de l’homme.
Al-Malki a informé son homologue sur les efforts déployés par la direction palestiniennes à tous les égards pour confronter l’attaque coloniale farouche menée par Israël qui exploite les crises internationales pour l’augmenter.
Les deux responsables ont discuté les mesures qui peuvent être prises pour éviter que l'occupation ne profite de la préoccupation mondiale face à la crise internationale pour étendre sa colonisation de la terre palestinienne, ainsi que pour lutter contre la sélectivité dans le traitement des violations des droits de l'homme au niveau international.
M. Al-Malki a souligné l'importance de suivre les rapports internationaux qui présentaient une étude approfondie sur le crime d'apartheid et la persécution commis par Israël, la puissance occupante, contre le peuple palestinien.
Pour sa part, la ministre Al-Manqoush a donné des explications sur la situation dans son pays, exprimant le soutien de la Libye et sa disponibilité constante à apporter tout le soutien nécessaire au peuple palestinien, à tous les niveaux, notamment les organisations internationales, afin d'obtenir sa liberté et son indépendance.
Les deux parties sont convenues de poursuivre la coordination et la consultation sur les questions d'intérêt commun, notamment en ce qui concerne le travail dans les institutions internationales et les organisations gouvernementales, y compris l'Union africaine, pour défendre les droits du peuple palestinien et assiéger l'occupation coloniale afin de la tenir responsable de ses violations et l'arrêter.
La troisième rencontre d’Al-Malki en marge des travaux de la 49ème session du Conseil des droits de l’homme, est avec son homologue tchèque, Jan Lipavský, au cours de laquelle, les deux responsables ont discuté les derniers développements sur la scène internationale, l’importance de régler les conflits à travers les voies diplomatiques et sur la base du droit internationale et de la légitimité internationale.
Al-Malki a souligné que la question palestinienne est la plus ancienne de l'histoire de l'organisation internationale, et le prétexte de focaliser l'attention sur des questions urgentes et de reporter le traitement de la question palestinienne comme certains se plaisent à le faire ne peut être accepté, mettant l’accent sur l'importance de traiter toutes les questions de manière égale, et de ne pas permettre à l'agresseur d'exploiter ces conditions pour continuer ses crimes et violations. Il a estimé que l'application de normes différentes aux conflits internationaux porte atteinte à l'organisation internationale et au droit international.
Concernant l'intérêt manifesté par le ministre tchèque pour le lancement d'un processus politique, al-Malki a souligné que la base du succès du processus politique ou de l'établissement de relations avec Israël, la puissance occupante, commence par l’arrêt de son programme colonial sur la terre de l'État de Palestine et sa violation des droits des Palestiniens et la fin de son occupation, et non l'inverse. Toutes les mesures qui précèdent récompenseraient l'occupation pour ses crimes.
Déclaration du ministre Riad Malki au segment de haut niveau de la quarante-neuvième session ordinaire du Conseil des droits de l'homme :
Lundi dernier, le ministre des Affaires étrangères et des Expatriés, Riyad al-Malki, a soutenu que le peuple palestinien souffrait depuis longtemps des injustices et des frustrations du double standard, où Israël, la puissance occupante, se voit accorder un statut indéfendable de traitement exceptionnel qui lui permet de continuer à commettre des crimes en toute et l'impunité abjecte.
Lors d'un discours prononcé par Malki lors du segment de haut niveau de la quarante-neuvième session ordinaire du Conseil des droits de l'homme à Genève, il a souligné la souffrance de centaines de familles palestiniennes à Jérusalem et ailleurs en Cisjordanie occupée qui vivent avec l'intolérable anxiété de dépossession en attente. À Sheikh Jarrah et Silwan, des familles palestiniennes sont au milieu de la bataille de leur vie pour protéger leurs maisons de la confiscation ou de la démolition et mettre fin à leur Nakba en cours, a-t-il noté.
Voici la déclaration complète prononcée par Al- Malki :
Chaque année, nous nous réunissons dans ces salles et professons l'engagement de nos États envers l'universalité des droits de l'homme et la lutte contre toutes les violations du droit international, y compris le droit international humanitaire et les droits de l'homme.
Mais la réalité pour des millions de victimes de violations flagrantes des droits de l'homme continue de se détériorer, leur droit à la justice continue d'être nié et la culture de l'impunité est encore plus enracinée.
Cette année, j'invite tous mes collègues à examiner et à remédier à la raison de cet état de choses, qui peut se résumer en deux mots : deux poids deux mesures.
La vérité est que le respect du droit international, y compris le droit international des droits de l'homme et le droit international humanitaire, est assuré de manière sélective et non universelle.
En effet, cette salle a été le témoin de déclarations scandaleuses justifiant des violations de normes impératives et des violations constitutives de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, dont beaucoup ont été commis contre le peuple palestinien.
La responsabilité est recherchée avec véhémence lorsqu'elle est politiquement opportune et combattue avec autant de ferveur lorsque le coupable est politiquement favorisé. C'est le fait amer.
Le peuple palestinien souffre depuis longtemps des injustices et des frustrations de ces doubles standards, où Israël, la puissance occupante, se voit accorder un statut indéfendable de traitement exceptionnel qui lui permet de continuer à commettre des crimes en toute impunité.
Alors que nous nous réunissons pour cette session, des centaines de familles palestiniennes à Jérusalem et ailleurs en Cisjordanie occupée vivent avec l'angoisse intolérable d'une dépossession imminente. À Sheikh Jarrah et Silwan, des familles palestiniennes sont au milieu de la bataille de leur vie pour protéger leurs maisons de la confiscation ou de la démolition et mettre fin à leur Nakba en cours.
Les autorités d'occupation israéliennes rasent des tombes palestiniennes à Jérusalem pour faire place à un parc qui sert le régime colonial en expansion dans la ville ! Un parc ! Les colons attaquent l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa et provoquent des sentiments religieux d'une part, et effectuent des raids meurtriers sur les villages palestiniens d'autre part ; tout en bénéficiant de la protection physique et juridique de l'État qui punit les Palestiniens pour se défendre.
Des enfants et des personnes âgées palestiniens sont détenus, tourmentés et tués par la puissance occupante qui ne fait face à aucune responsabilité. Des centaines de personnes sont détenues sans inculpation ni jugement et contraintes de recourir à des grèves de la faim prolongées et potentiellement mortelles pour exiger leur liberté. Ils sont littéralement affamés de liberté.
Pendant ce temps, le régime colonial d'Israël continue de s'étendre aux dépens de la terre et des droits des Palestiniens, tandis que le système à plusieurs niveaux de persécution et d'apartheid prive les Palestiniens de tous leurs droits fondamentaux.
En réponse, la communauté internationale ne donne au peuple palestinien que des déclarations rhétoriques de préoccupation tout en protégeant son colonisateur de la responsabilité de ses graves violations. Certains États récompensent même Israël avec un statut spécial dans les accords politiques, économiques et militaires.
Qu'est-ce qui, à part le double standard et l'exceptionnalisme, peut expliquer une telle réalité à l'envers ?
Les doubles standards peuvent à eux seuls expliquer le silence persistant sur le refus d'entrée d'Israël aux représentants du HCDH ainsi qu'à tous les autres titulaires de mandat tels que les rapporteurs spéciaux et les autres missions d'enquête et d'établissement des faits.
Les États qui respectent le droit international n'ont rien à cacher. Ils n'empêchent pas les fonctionnaires de l'ONU. Ils n'interdisent pas les défenseurs des droits humains. Lorsqu'ils le font, ces États se heurtent à un tumulte international justifiable.
Mais Israël barre et interdit les fonctionnaires et les enquêteurs de l'ONU et s'en tire comme ça. Pourquoi ? Parce qu'il ne veut pas de témoins de ses crimes ; et parce que malgré son mépris total pour l'ONU et ses organes, il peut compter sur un traitement spécial de la part de la communauté internationale.
Les entreprises internationales profitent du régime colonial d'Israël, investissent dans des colonies illégales et exploitent illégalement les ressources naturelles palestiniennes sans faire face à la responsabilité. Pourquoi ? Parce que les États refusent d'assumer leurs responsabilités de tiers en vertu du droit international lorsqu'il s'agit d'Israël. Certains ont même tenté d'interdire l'acte pacifique de boycott et de désinvestissement de l'occupation israélienne tout en l'employant contre d'autres cibles politiques plus commodes.
À cet égard, la Palestine demande au Haut-Commissariat aux droits de l'homme de respecter et d'exécuter le mandat de la résolution 16/36 et de mettre à jour la base de données des entreprises impliquées dans des activités illégales en Palestine. Refuser de faire est inexcusable et politique.
Au fil des ans, une pléthore de rapports factuels palestiniens, internationaux et israéliens ont amassé des preuves irréfutables qu'Israël supervise un régime d'occupation coloniale qui pratique l'apartheid et la persécution contre le peuple palestinien. Pourtant, l'exceptionnalisme israélien est utilisé pour rejeter les faits dans ces rapports et pour faire taire les défenseurs des droits de l'homme qui refusent de choisir quand et comment les normes du droit international doivent être appliquées.
À cette fin, Israël poursuit son assaut implacable et cynique contre la société civile palestinienne sans le moindre reproche. La puissance occupante a l'audace d'interdire et de fermer d'éminentes organisations de défense des droits de l'homme et d'empêcher l'entrée d'autres personnes - sachant pertinemment qu'elle ne sera ni remise en question ni réprimandée.
En fait, certains États, dont des membres de ce Conseil (les Pays-Bas), ont apaisé cette action israélienne hostile et illégale en prenant des mesures contre certaines des organisations de la société civile ciblées. Certains cherchent même à faire taire toute voix qui s'élève contre l'occupation et la disposition du peuple palestinien.
L'exceptionnalisme est également appliqué par certains membres qui continuent de travailler contre l'existence du point 7, enhardissant Israël à ancrer davantage son occupation coloniale, l'apartheid et l'oppression du peuple palestinien.
En fait, ceux qui prétendent de manière saugrenue que ce point, voire ce Conseil, "isolent Israël" ne veulent pas répondre à la question la plus fondamentale de toutes : après 55 ans d'occupation, pourquoi Israël est-il encore autorisé à commettre et à perpétuer ces crimes ? Pourquoi est-il encore nécessaire de mettre en lumière cette crise critique des droits humains ? Pourquoi la communauté internationale insiste-t-elle pour apaiser l'oppresseur et fermer toutes les voies de justice face aux opprimés ?
Nous voulons que ces violations flagrantes d'Israël cessent et que le point 7 ne soit plus nécessaire. Cela dépend de la fin des doubles standards et de l'exceptionnalisme.
H.A