Ramallah, le 22 mai 2022, WAFA- Le mouvement de Défense des Enfants International - Palestine (DCIP) a déclaré hier que des soldats de l'occupation israélienne ont utilisé la semaine dernière une jeune Palestinienne de 16 ans comme bouclier humain devant un véhicule militaire israélien lors d'une attaque militaire israélienne contre la ville de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.
Ahed Mohammad Rida Mereb, 16 ans, a été forcée par des soldats de se tenir devant un véhicule militaire israélien le 13 mai vers 8 heures du matin dans le quartier Al Hadaf de Jénine lors d'affrontements avec des hommes armés de la résistance palestinienne, selon les informations recueillies par DCIP. Ahed a reçu l'ordre de se tenir à l'extérieur du véhicule militaire pendant environ deux heures alors qu'ils étaient assis à l'intérieur.
Ayed Abu Eqtaish, directeur du programme de responsabilité au mouvement de DCIP, a dit que le droit international est explicite et interdit absolument l'utilisation d'enfants comme boucliers humains par les forces armées ou les groupes armés. Les forces israéliennes mettent intentionnellement un enfant en grave danger en l'ordre de se protéger constitue un crime de guerre.
Les forces d’occupation ont assiégé la maison d'Ahed vers 6 heures du matin le 13 mai afin d'arrêter son frère de 20 ans, selon la documentation recueillie par DCIP. Les forces israéliennes ont ordonné à Ahed, à ses parents et à ses deux jeunes frères de sortir de la maison et de déménager dans une cour de l'autre côté de la rue. Les forces ont échangé des coups de feu avec le frère aîné d'Ahed, qui est resté dans la maison. Vers 8 heures du matin, un véhicule militaire israélien a essuyé des tirs, c'est à ce moment-là que les forces israéliennes ont ordonné à Ahed de se tenir à l'extérieur du véhicule militaire.
« Des balles ont été tirées sur le véhicule militaire de toutes les directions », a déclaré Ahed au DCIP. « Je tremblais, je pleurais et je criais aux soldats pour qu'ils me laissent partir parce que les balles passaient au-dessus de ma tête, mais l'un d'eux m'a ordonné en arabe par une petite fenêtre du véhicule militaire : « Reste où tu es et ne bouge pas ». « Vous êtes un terroriste. Reste à ta place jusqu'à ce que tu dises au revoir à ton frère ».
Ahed a tenté de pencher la tête sur le côté pour esquiver les balles, mais l'un des soldats israéliens lui a ordonné de se tenir droite, selon les informations recueillies par DCIP. Ahed s'est tenu devant le véhicule militaire israélien pendant environ deux heures avant de courir vers un arbre voisin et de s'effondrer au sol, a déclaré le DCIP.
Environ deux heures plus tard, les forces israéliennes ont évacué la maison à deux étages d'Ahed, où elle vivait avec ses parents, trois frères, ses grands-parents, deux oncles et leurs épouses, et leurs huit enfants âgés d’un an à 11 ans, a ajouté le DCIP. Après l'évacuation de la famille, les forces israéliennes ont bombardé la maison avec des grenades propulsées par roquettes, ce qui a provoqué l'incendie de la maison. Les forces israéliennes ont également tiré à balles réelles sur la maison, selon des documents recueillis par DCIP.
Les forces israéliennes se sont retirées du quartier d'Ahed vers 11 heures du matin. Elle a appris que les forces israéliennes avaient arrêté son frère aîné et que les habitants du quartier avaient publié sur les réseaux sociaux qu'elle était utilisée comme bouclier humain par les forces israéliennes, ce qui a conduit les hommes armés palestiniens à cesser de tirer sur le véhicule militaire israélien.
Ahed a été transférée par véhicule privé à l'hôpital de Jénine et a été soigné pour un stress mental intense et un grave manque d'oxygène.
L'utilisation de civils comme boucliers humains, où des civils sont forcés d'aider directement des opérations militaires ou utilisés pour protéger des forces armées ou des groupes armés ou des objets contre des attaques, est interdite par le droit international. La pratique est également interdite par la loi israélienne sur la base d'une décision de 2005 de la Haute Cour de justice israélienne.
Depuis 2000, DCIP a documenté au moins 26 cas impliquant des enfants palestiniens utilisés comme boucliers humains par l'armée israélienne. Tous les cas sauf un se sont produits après la décision de la Haute Cour de justice israélienne. Une seule de ces affaires a conduit à la condamnation de deux militaires pour « comportement inapproprié » et « abus d'autorité ». Tous deux ont été rétrogradés et condamnés à trois mois de prison avec sursis.
H.A
