Accueil Occupation 09/September/2022 11:07 AM

En moins d'une semaine : Deux patients de Gaza décédés à cause de l'interdiction israélienne de voyager

En moins d'une semaine : Deux patients de Gaza décédés à cause de l'interdiction israélienne de voyager
Photo d'archive.

Nazareth, le 9 septembre 2022, WAFA- Deux patients cancéreux de la bande de Gaza sont décédés car Israël a retardé leur sortie de l'enclave assiégé pour recevoir les soins médicaux nécessaires au cours des derniers mois. Les deux patients qui  sont une femme de 37 ans et un enfant de 10 ans, sont décédés peu de temps après leur arrivée à l'hôpital.

L'organisation Médecins pour les droits de l'homme a exigé que les parents soient autorisés à accompagner leurs enfants pendant qu'ils reçoivent un traitement sans délai et que des permis de longue durée soient délivrés aux patients atteints de cancer.

Fatima (un pseudonyme) a reçu un diagnostic de cancer des voies biliaires et elle a été transférée au cours du mois de juin pour recevoir des soins médicaux à l'hôpital Al-Ahly de la ville d'Hébron en Cisjordanie. Ses demandes, qui ont été soumises par l'intermédiaire des Affaires civiles palestiniennes, qui sont chargées de renvoyer les demandes des patients de Gaza au bureau de coordination et de liaison au point de passage d'Erez, n'ont pas reçu de réponse. Fatima n'a reçu de permis médical que le 31 août, à la suite d'une pétition présentée en son nom par Médecins pour les droits de l'homme. Trois jours plus tard, elle est décédée des suites de sa maladie à l'hôpital d'Hébron.

Ahmed (pseudonyme), qui avait 10 ans, avait un sarcome. Au cours des deux dernières années, il avait été soigné dans des hôpitaux de Jérusalem-Est et d'Israël, et à cette fin, et tout au long de cette période, il avait largement reçu des autorisations de sortie pour recevoir des soins médicaux accompagnés de l'un de ses parents. Soudain, cependant, la demande de son père de l'accompagner a été refusée en mai, ce qui lui a fait manquer un rendez-vous pour un traitement hospitalier. Ce n'est qu'après un délai de plus d'un mois que le père et le fils ont pu partir, grâce à une pétition déposée en leur nom par Médecins pour les droits de l'homme. Le retard à répondre à la demande d'Ahmed et de son père d'aller à l'hôpital a également été enregistré en juillet, lorsqu'Israël a approuvé leur sortie le 2 août, soit 16 jours après la date prévue à l'hôpital. Ahmed est décédé à l'hôpital de Sheba le 30 août dernier.

La mort d'Ahmed intervient à la lumière d'une diminution du nombre de permis qu'Israël accorde aux demandes des parents de Gaza dans le but d'accompagner leurs enfants pour un traitement médical. Selon les données dont disposent Médecins pour les droits de l'homme, seules 65% de ces demandes ont été approuvées en 2021 de janvier à septembre, contre 72% des demandes approuvées en 2020. L'association affirme que le refus israélien d'autoriser les parents à accompagnent leurs enfants, cela entraîne des retards importants dans les déplacements en vue de recevoir des soins médicaux.

En outre, Médecins pour les droits de l'homme a adressé une requête au Coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires occupés, accompagnée d'une lettre d'avertissement préalable à la requête adressée à la Cour suprême, appelant à la modification des procédures administratives liées au voyage des enfants de Gaza dans le but de recevoir un traitement médical. L'organisation exige également que les parents soient autorisés à accompagner leurs enfants pendant qu'ils reçoivent des soins médicaux, avec la nécessité de traiter immédiatement les demandes présentées par les enfants et l'un de leurs parents, à condition que la réponse soit au plus tard dix jours à compter de la date de dépôt des demandes. Dans une autre lettre d'avertissement préalable à une requête à la Cour suprême, l'organisation demande au coordinateur de délivrer des permis de longue durée aux patients cancéreux de Gaza, valables trois mois, ainsi qu'un premier permis de deux semaines avant le règlement du protocole de traitement, demandant également que le permis ne soit pas limité au seul hôpital et que la question du transit rapide des patients atteints de tumeurs par le passage d'Erez soit résolu.

Nour Assi, coordinatrice de la liberté de mouvement chez Médecins pour les droits de l'homme, a déclaré : « Le Bureau de coordination et de liaison, dans de nombreux cas, ignore les demandes urgentes qui lui sont adressées par des patients, y compris les demandes d'organisations de défense des droits de l'homme. Dans d'autres cas, le Bureau de coordination et de liaison ne prend même pas la peine de rendre ses décisions en temps opportun. Il est donc difficile pour les patients et leurs représentants de faire immédiatement appel de la décision de ne pas les autoriser à se déplacer pour des soins médicaux dans le temps qui leur est imparti. Les retards dans la réponse aux demandes des patients de voyager depuis Gaza signifient un refus total de traitement médical. Pour les patients atteints de cancer qui ont besoin de traitements médicaux vitaux urgents, ce comportement, qui fait partie intégrante de la politique de bouclage d'Israël sur la bande de Gaza, est désastreux. Cette politique est brutale et porte atteinte au droit des patients, y compris des enfants, à la santé et à la vie ».

H.A

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