Ramallah, le 22 janvier 2023, WAFA- Le président du Conseil national palestinien (CNP), Rawhi Fattouh, a mis en garde aujourd'hui, dimanche contre un plan récemment annoncé par le plan israélien d'extrême droite tendant à expulser les habitants palestiniens de Khan Al-Ahmar, une petite village bédouin palestinien situé à l'est de Jérusalem occupée.
Dans son communiqué de presse, Fattouh a déclaré que le plan israélien visant Khan Al-Ahmar, en plus des démolitions et des travaux de bulldozer en cours par Israël dans les quartiers palestiniens entourant Jérusalem, vise à saper le statut juridique de la ville de Jérusalem au mépris flagrant des résolutions de la légitimité internationale.
Il a ajouté que le but de l'évacuation de Khan al-Ahmar et des communautés bédouines voisines et de l'expulsion de leurs habitants palestiniens est d'établir le Grand Jérusalem ou le projet E1 que l'occupation planifie depuis un certain temps, en s’emparant des terres palestiniennes s'étendant de Jérusalem-Est à la mer Morte, dans le but de vider la zone de toute présence palestinienne.
M. Fattouh a appelé la communauté internationale et en particulier les États-Unis à contraindre le régime d'occupation à se conformer aux résolutions internationales, mettant en garde contre le danger des pratiques d'Israël sur la stabilité de toute la région.
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, suprémaciste juif, Itamar Ben-Gvir, a déclaré hier qu'il exigerait l'expulsion immédiate de la communauté de Khan Al-Ahmar lors de la session du gouvernement israélien aujourd'hui.
Le village de Khan al-Ahmar est entouré d'un certain nombre de colonies israéliennes illégales et se trouve sur les terres ciblées par l'occupation israélienne pour mettre en œuvre son projet de colonisation « E1 », qui, s'il était mis en œuvre, isolerait Jérusalem occupée de ses environs et diviserait la Cisjordanie en deux parties.
Environ 200 personnes dont 53% sont des enfants et 95% sont des réfugiés enregistrés auprès de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), vivent dans la communauté de la tribu Jahalin depuis les années 1950 et comprend une école servant 170 élèves.
Khan al-Ahmar est l'une des communautés palestiniennes qu'Israël menace de démolition et de transfert forcé dans la zone C, qui représente 60 % de la Cisjordanie occupée et tombe sous le plein régime militaire israélien aux termes des accords d'Oslo.
En mai 2018, la Haute Cour de justice israélienne a déterminé que ses résidents pouvaient être expulsés. Les Nations Unies, la Cour pénale internationale, le Parlement européen et Amnesty International ont déclaré que la démolition du village serait une violation du droit international, une violation de la quatrième Convention de Genève et pourrait constituer un crime de guerre.
Le 20 octobre 2018, le gouvernement israélien a annoncé qu'il reporterait la démolition jusqu'à ce qu'une solution négociée soit trouvée.
Les Palestiniens veillent constamment et organisent des activités à Khan al-Ahmar depuis qu'Israël a décidé de démolir le village pour faire place à la construction d'une colonie illégale sur ses ruines.
Israël refuse de permettre pratiquement toute construction palestinienne dans la zone C, forçant les habitants à construire sans obtenir des permis rarement accordés pour fournir des abris à leurs familles.
De nombreux Israéliens demandent l'annexion pure et simple de la zone C au territoire israélien.
L'expansion de ces colonies dans l'E1 isolerait les parties nord et sud de la Cisjordanie les unes des autres, compromettant les perspectives de contiguïté territoriale d'un futur État palestinien et réduisant davantage l'accès palestinien déjà fortement restreint à Jérusalem.
Si la démolition et l'expulsion prévues se poursuivent, ce serait la deuxième fois que la communauté de Khan al-Ahmar est déplacée de force.
Les familles ont d'abord été expulsées de la région de Naqab par l'armée israélienne dans les années 1950.
H.A