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Accueil Rapports et Enquêtes 26/October/2023 03:25 PM

Les journalistes à Gaza...Travail sous un imminent danger et inquiétudes pour leurs familles

Les journalistes à Gaza...Travail sous un imminent danger et inquiétudes pour leurs familles

Gaza, le 26 octobre 2023, WAFA- Des centaines de journalistes palestiniens couvrent l'agression en cours contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre, risquant leur vie dans des conditions horribles.

Les journalistes qui travaillent pour les médias locaux et d'autres pour la presse internationale، subissent les mêmes souffrances depuis le début de l'agression, installent des tentes dans la cour d'un hôpital pour l'utiliser en tant que salle de rédaction des nouvelles, des photos et des vidéos pendant le jour et en tant qu'abri pendant la nuit. 

Selon les dernières statistiques du Syndicat des journalistes palestiniens, 24 journalistes ont été tués par des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza depuis le début de l'agression, le 7 de ce mois.

Au début de l'agression, les médias des territoires palestiniens travaillaient depuis leurs bureaux de la ville de Gaza, mais les violents bombardements israéliens, qui ont détruit plusieurs tours, les ont contraints à partir avec leurs équipes vers le sud, même si nulle part à Gaza est sur.

Des centaines de journalistes, dont une équipe de l'Agence France-Presse, se sont installés dans la ville de Khan Younis dans des tentes installées dans la cour de l'hôpital Nasser. Lorsqu'ils n'ont pas de reportages à préparer, les tentes leur servent de « salle de rédaction » et ils y dorment la nuit si le bruit des bombes leur donne un moment de calme pour fermer les yeux.

La cour de l’hôpital est constamment bondée de femmes et d’hommes portant des gilets pare-balles portant l’inscription « Press » en anglais et des casques sur la tête, tandis que les bombardements à proximité de l’hôpital sont fréquents et souvent sanglants.

En sus d'abriter les journalistes, l'hôpital Nasser abrite également plus de 30 000 Palestiniens déplacés en raison de l'agression contre la bande de Gaza.

Même si, grâce aux générateurs électriques de l'hôpital, ils sont capables de recharger des téléphones, des ordinateurs, des appareils photo et d'autres équipements, les conditions d'hygiène personnelle sont tragiques. L'eau courante est souvent coupée et en raison du manque de salles de bain, de nombreuses personnes se lavent dans les toilettes.

Dans les tentes, certains dorment sur des matelas ou à même le sol, se couvrant de vestes ou de pulls. Pour avoir un peu d'intimité, d'autres, notamment des femmes, dorment dans leur voiture garée dans la cour de l'hôpital.

Huda Hijazi, 25 ans, portant la nationalité espagnole avec sa famille et correspondante de la télévision espagnole depuis 2018, a passé sa vie en Espagne avant de retourner avec sa famille à Gaza il y a cinq ans. Elle travaille à l'hôpital Nasser tandis que sa famille est restée à Gaza parce qu'elle n'avait pas de maison où aller.

Huda a déclaré à l'Agence France-Presse : « C'est la première guerre que je couvre à cette échelle. La situation est tragique. Je n'ai pas vu ma famille depuis deux semaines. » Elle a ajouté : « Quand Israël a demandé à aller dans le sud, j'ai décidé de rester avec ma famille parce qu'ils sont plus importants que le travail. Après deux jours, je les ai vus et je suis venue ici, mais je pense à eux tout le temps et ça augmente mes pressions ».

Elle explique : « La situation est impitoyable à l'hôpital. Je dors dans la voiture et il fait chaud. J'arrive à peine à me doucher tous les deux ou trois jours dans les toilettes de certains services de l'hôpital. »

Même si elle possède la nationalité espagnole et peut théoriquement quitter la bande de Gaza si le poste frontière de Rafah est ouvert, elle dit : « J'essaie de convaincre ma famille de voyager si le poste frontière est ouvert, mais je resterai pour continuer mon travail ».

Dans un autre témoignage, Mohammed Daher, 34 ans, correspondant de la télévision jordanienne Roya, raconte : "J'ai dû couvrir également le déplacement et l'évacuation de ma famille. Il y avait environ 30 personnes dans ma maison. Je suis rentré chez moi et J’ai évacué toute la famille vers le camp de Nuseirat, au milieu de la bande de Gaza, et je suis venue travailler depuis l’hôpital.

Daher, qui a une longue barbe, déclare : « Nous parvenons à peine à aller aux toilettes et à maintenir notre hygiène personnelle. Je me raserai à la fin de la guerre, si Dieu le veut. »

Outre le manque de produits d'hygiène personnelle, le correspondant de la chaîne turque « TRT World », Nizar Saadawi, 36 ans, souligne les « difficultés de communication » provoquées par les frappes aériennes israéliennes sur le réseau.

Il a ajouté : « La communication avec nos collègues, nos familles et nos sources devient problématique. »

Il a ajouté qu'au début, il dormait avec un gilet pare-balles sur le parking entre les voitures, mais il y a deux jours, il a pu obtenir un matelas et installer ce qui ressemblait à une tente.

Pour sa part, Hazem Al-Banna, correspondant de « Sky News Arabia », a déclaré : « Nous travaillons dans des conditions extrêmement dangereuses. Il n'y a pas d'endroit sûr. Nous prenons toutes les précautions de sécurité, mais la violence des bombardements n'épargne personne. »

Les journalistes travaillent avec les mêmes craintes pour leurs familles que tous les habitants de Gaza. Hier, mercredi, plusieurs membres de la famille du correspondant d'Al Jazeera à Gaza, Wael Al-Dahdouh, ont été tués, notamment sa femme, sa fille, son fils et sa petite-fille, à la suite d'un frappe aérienne israélienne visant une maison dans laquelle ils ont été déplacés.

H.A

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