Genève, le 12 février 2024, WAFA- La directrice générale adjointe de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Beth Bechdol, a déclaré : « Il existe des niveaux sans précédent d'insécurité alimentaire aiguë, de faim et de conditions proches de la famine à Gaza ».
Elle a dit : « Nous nous trouvons dans une situation sans précédent. Nous avons des catégories pour mesurer l'insécurité alimentaire aiguë, connues sous le nom de classifications de phase IPC, IPC 3, 4 et 5, qui nous font passer de l'urgence à la crise, puis à la catastrophe. Les 2,2 millions d’habitants de Gaza appartiennent à ces trois catégories ».
« Nous n'avons jamais vu cela auparavant dans l'analyse et l'examen que la structure de l'IPC entreprend dans les pays du monde entier. Ce qui est très préoccupant, c’est que nous voyons chaque jour de plus en plus de personnes au bord de la famine et se retrouver dans des conditions proches de celles de la famine. À ce stade, environ 25 % de ces 2,2 millions appartiennent probablement à la catégorie IPC cinq de niveau supérieur ».
Bechdol a souligné : « Ainsi, chaque jour qui passe sans trouver de solution au conflit lui-même et sans cessez-le-feu, de plus en plus de personnes souffrent tout simplement de la faim et ont moins accès à la nourriture, à la nutrition, à l’eau et aux services médicaux qui y sont si nécessaires ».
« Malheureusement, il nous est difficile d'être en première ligne pour apporter un quelconque soutien à la production agricole, car la majeure partie de celle-ci a été considérablement endommagée, voire détruite ».
« Avant le conflit, la population de Gaza disposait d’un secteur de production de fruits et légumes autonome, peuplé de serres, et d’un solide secteur de production d’élevage à petite échelle. Nous avons constaté, grâce à nos évaluations des dommages, que la plupart de ces stocks d'animaux, mais aussi l'infrastructure nécessaire à ce type de production de cultures spécialisées, sont pratiquement détruits ».
« Nous entrons maintenant dans un espace où nous utilisons les technologies géospatiales, la télédétection et les personnes sur le terrain de la meilleure façon possible pour essayer de comprendre quels seront les besoins de réhabilitation et de reconstruction de la population de Gaza. Si et quand nous trouvons un moment, nous pouvons y revenir en guise de réponse ».
La directrice générale adjointe de l'Organisation a dit : « Il est aujourd’hui fondamentalement essentiel de veiller à ce que les gens puissent intervenir pour fournir ce type d’aide humanitaire. Au cours des derniers mois, la FAO s'est concentrée sur la priorité accordée aux livraisons potentielles d'aliments pour animaux via un ou deux des derniers postes frontaliers ouverts où a lieu la distribution de nourriture. Et nous avons rencontré quelques difficultés en essayant de faire passer ces camions à la frontière. Ce que nous avons essayé de faire comprendre aux autorités israéliennes, c'est que la fourniture d'aliments pour animaux, si les animaux sont présents sur place, ne constitue pas seulement un moyen de subsistance durable ou un atout économique pour les familles concernées. C'est une source de protéines, c'est une source de nutrition, c'est une source de lait pour les enfants d'une famille. Si vous avez quelques petites poules de basse-cour ou deux moutons et quelques chèvres, je sais que c'est considéré comme un atout économique pour une famille. Mais je pense que ce qui est plus important encore, c'est de garantir une alimentation durable ».
« Malheureusement, nous nous rendons compte chaque jour qui passe que les stocks d’animaux diminuent. Nous suivons donc cela et travaillons en étroite collaboration avec les autorités gouvernementales et ceux qui tentent de se coordonner et de s'organiser. À l’heure actuelle, la priorité absolue est de s’assurer que la nourriture, l’eau et les fournitures médicales soient les livraisons prioritaires à destination de Gaza ».
H.A
