Gaza, le 5 mai 2024, WAFA- Sur fond de bombardements et du rugissement des avions de combat israéliens, les chrétiens orthodoxes de la ville de Gaza célèbrent Pâques dans une atmosphère tamisée, dépourvue de tout esprit de fête.

Imad al-Sayegh, président du conseil d'administration de l'Union des églises de Gaza, a dit à l'agence Anadolu : « Les célébrations ont été limitées pour une centaine de familles chrétiennes à l'église Saint Porphyre de la ville de Gaza, limitées à des prières et des rituels religieux sans aucune festivité ».

Al-Sayegh, qui a cherché refuge à l'église Saint Porphyre dans le gouvernorat est de la ville de Gaza, comme d'autres familles chrétiennes de la ville, a expliqué que la guerre génocidaire a rendu les cérémonies de Pâques de cette année différentes des années précédentes, sans aucun signe de joie ou de célébration dans l'église.

« La tristesse imprègne l'atmosphère à l'intérieur de l'église, comme à l'extérieur, ne laissant aucune place à la joie et à la célébration au milieu des immenses destructions, des bombardements continus et des victimes », a-t-il ajouté.

Le feu sacré est traditionnellement transporté de l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem occupée vers les églises de la région et du monde entier au milieu de célébrations festives. Cependant, al-Sayegh a souligné qu'Israël n'a pas permis l'entrée du Feu sacré dans les églises de Gaza dans le contexte de la guerre en cours depuis le 7 octobre 2023.

Les églises qui suivent le calendrier orthodoxe oriental ont célébré des rites religieux et observé le jeudi saint la semaine dernière, le vendredi saint avant-hier et célébré le samedi saint hier.

Des milliers de chrétiens se sont dirigés vers la vieille ville de Jérusalem depuis les premières heures du samedi saint, dans l'espoir d'atteindre l'église du Saint-Sépulcre pour célébrer l'émergence du feu sacré.

Après le Samedi Saint, les chrétiens de Palestine ont célébré aujourd'hui le dimanche de Pâques, chantant des hymnes et des prières depuis l'église Saint-Porphyre, priant pour la paix et la fin de l'agression contre Gaza.

Gaza abrite environ 1 200 chrétiens sur une population totale d’environ 2,3 millions de personnes, vivant dans des conditions difficiles et complexes.

Al-Sayegh espère la fin de l'agression destructrice et l'établissement de la paix dans la bande de Gaza.

Le citoyen Jameel Tarzi est d'accord avec al-Sayegh, affirmant que l’offensive israélienne a privé les chrétiens de la célébration de Pâques cette année, tout comme elle a privé les musulmans de la célébration de l'Aïd al-Fitr.

Tarzi, qui a perdu son fils dans une frappe aérienne israélienne qui a visé l'église Saint- Porphyre dans la vieille ville de Gaza a déclaré en octobre dernier : « Israël n'a fait aucune discrimination dans sa guerre acharnée entre jeunes et vieux, musulmans et chrétiens ; l'agression visait l'existence palestinienne. »

Les chrétiens de Gaza n'ont pas été épargnés par l'attaque israélienne dévastatrice et les frappes aériennes intenses et incessantes, puisque l'église Saint-Porphyre a subi un bombardement israélien le 19 octobre, entraînant le martyre de 18 citoyens, pour la plupart des enfants et des femmes, qui ont cherché refuge à l'intérieur lors de l'agression israélienne.

Au cours de l'agression, trois églises chrétiennes ont été considérablement endommagées et les forces israéliennes ont pris pour cible le Centre culturel orthodoxe du quartier Al-Rimal de la ville de Gaza, qui abrite plusieurs installations et salles, ainsi qu'un club de sport, entraînant d'importantes destructions.

Tarzi a ajouté que l'agression a empêché les chrétiens de Gaza de se rendre à l'église de la Nativité à Bethléem, au sud de la Cisjordanie, pour célébrer Noël, ainsi que de se rendre à l'église du Saint-Sépulcre pour célébrer Pâques.

Il a exprimé sa profonde tristesse face à la situation dans la bande de Gaza, caractérisée par des catastrophes et des crises humanitaires au milieu du silence international.

En Cisjordanie, l’esprit de fête et les marches scoutes qui ont habituellement lieu chaque année à Pâques étaient absents au milieu de l’agression israélienne continue contre le peuple palestinien.

Depuis le 7 octobre dernier, la guerre génocidaire israélienne en cours a jusqu'à présent entraîné la mort de 34 654 Palestiniens, principalement des enfants et des femmes. En outre, 77 908 blessés ont été enregistrés, et des milliers de victimes sont toujours sous les décombres.

H.A