Tel Aviv, le 22 juillet 2024, WAFA- Un projet de loi de la Knesset israélienne désignant l'Agence de secours des Nations Unies, UNRWA, comme organisation terroriste a passé la première lecture.
Le 29 mai dernier, la Knesset israélienne a approuvé la lecture préliminaire, un projet de loi qualifiant l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) d'« organisation terroriste ».
Le projet de loi a été présenté par la députée à la Knesset Ioulia Malinovsky du parti Israël notre maison.
Le projet de loi, qui a été soutenu par 42 membres de la Knesset et six contre, stipule que la « loi antiterroriste » s'applique à l'UNRWA, et que toutes les communications et relations entre Israël et ses citoyens et l'UNRWA doivent être interrompues.
Il stipule également que les bureaux de l'agence en Israël seront fermés, tandis que les dispositions du Code pénal qui s'appliquent aux « organisations terroristes » s'appliqueront également à l'agence de l'ONU.
Il convient de noter qu'une évaluation indépendante des performances de l'UNRWA a conclu qu'il n'y avait « aucune alternative » à l'agence, soulignant qu'Israël n'avait pas fourni de preuves des allégations de manque d'impartialité de l'UNRWA et de la participation de ses employés aux événements d'octobre dernier.
Un rapport soumis par le Groupe d’examen indépendant sur l’UNRWA a confirmé que l’agence a mis en place un grand nombre de mécanismes et de procédures pour garantir son engagement envers les principes humanitaires, en mettant l’accent sur le principe de neutralité.
Le comité d’examen, dirigé par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, et mandaté par les Nations Unies avec la participation de trois instituts de recherche, a conclu que l’UNRWA suit une approche de neutralité plus avancée que tout autre organisme international ou non gouvernemental similaire.
Le rapport a confirmé qu’un cadre de neutralité avait été élaboré en 2017, tandis qu’un grand nombre de politiques, de mécanismes et de mesures avaient été élaborés et mis à jour pour garantir le respect du principe de neutralité, répondre rapidement et de manière appropriée aux allégations ou aux indicateurs de violation, et définir et appliquer des sanctions disciplinaires aux employés dont il est prouvé qu’ils ont violé les principes de neutralité.
Suite à la publication du rapport, de nombreux pays ont repris leur financement à l'UNRWA après qu'il ait été gelé suite aux allégations israéliennes, la plus récente étant le Royaume-Uni, qui a annoncé vendredi dernier qu'il lèverait la décision de suspendre le financement de l'ONU, et s'est engagé à fournir un soutien supplémentaire à l'agence d'une valeur de 21 millions de livres sterling (27 millions de dollars), pour soutenir ses efforts, l'agence qui sauve des vies à Gaza, fournissant des services essentiels dans la région.
Lundi dernier, le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, politiques et de sécurité, Josep Borrell, a exprimé le refus de l'Union de qualifier l'UNRWA d'« organisation terroriste », soulignant son travail continu avec les donateurs pour soutenir l'agence.
Commentant ce projet, le secrétaire du comité exécutif de l'OLP, Hussein Al-Sheikh, a écrit sur X : "La décision de la Knesset israélienne de classer l’UNRWA comme organisation terroriste est un mépris israélien pour la communauté internationale et ses organisations internationales."
Et d'ajouter : "Nous affirmons que l'occupation israélienne est la forme la plus odieuse de terrorisme pratiquée quotidiennement contre le peuple palestinien."
Al Sheikh a indiqué que la décision de la Knesset en faveur d’une organisation humanitaire internationale doit être confrontée à une position internationale qui soutient cette organisation politiquement, financièrement et moralement afin qu’elle puisse continuer son rôle humanitaire et moral envers un peuple victime de l’occupation israélienne.
H.A
