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Accueil Rapports et Enquêtes 23/August/2024 12:07 PM

Les femmes résilientes de Gaza : défier l'adversité et conduire le changement

Les femmes résilientes de Gaza : défier l'adversité et conduire le changement

Par Maha Al Sheikh 

Ramallah, le 23 août 2024, WAFA- Alors que l'agression israélienne continue de ravager Gaza depuis plus de dix mois, le sort des femmes palestiniennes est devenu une représentation frappante de la souffrance et de la résilience. 

Malgré les difficultés qu’elles rencontrent, de nombreuses femmes à Gaza ont lancé des initiatives visant à atténuer l’impact de la guerre en cours sur leurs communautés.

Une lueur d’espoir à Gaza:

Dans une école transformée en refuge située dans le quartier d’Al-Tuffah, à Gaza, une initiative modeste mais efficace est en cours. Afnan Bakroun et ses deux filles proposent un soutien éducatif aux élèves déplacés. 

Titulaire d'une maîtrise de l'Université islamique de Gaza, Afnan a déclaré à WAFA qu'elle avait transformé une partie d'une salle de classe en espace d'apprentissage où elle enseigne l'anglais et les mathématiques. Ses filles contribuent également en dispensant des cours d'hébreu et d'informatique.

De plus, la fille d’Afnan a récemment créé une clinique de santé mentale au sein du refuge, offrant des séances de conseil gratuites aux familles qui ont perdu des êtres chers et abordant les défis psychologiques exacerbés par l’offensive israélienne.  

L’agression a entraîné le déplacement forcé d’environ 85 % de la population de la bande de Gaza, soit environ 1,93 million de personnes, de leurs foyers.

Selon l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), plus de 625 000 enfants de Gaza ne sont plus scolarisés depuis plus de 10 mois, la moitié d'entre eux étant déjà inscrits dans ses écoles avant l'agression. 

En outre, cette guerre a empêché 39 000 élèves de passer leurs examens de fin d’études secondaires pour l’année académique 2023-2024 et a entraîné la destruction totale ou partielle de dizaines d’écoles, d’instituts et d’universités.

Des soins de santé au milieu des ruines:

Dans un autre coin de Gaza, le Dr Lubna Al-Azayzeh, pédiatre et spécialiste de l’allaitement, a pris des mesures importantes pour répondre à la crise sanitaire provoquée par les bombardements. 

Sa clinique à Deir al-Balah a été détruite, ce qui l’a incitée à mettre en place un centre médical de fortune dans la zone d’accueil. Le Dr Al-Azayzeh fournit des services essentiels tels que les soins aux nouveau-nés, les pansements et les ateliers éducatifs sur l’allaitement maternel.

Des bénévoles, dont plusieurs infirmières, se joignent à elle pour s'assurer que le plus grand nombre possible de personnes déplacées reçoivent des soins médicaux. Son initiative, « Vous êtes notre famille », vise à offrir des examens médicaux complets aux enfants et aux personnes âgées, et à traiter les maladies chroniques comme le diabète et l'hypertension.

Le système de santé de Gaza a énormément souffert, perdant 70 % de sa capacité en lits, et seuls 14 des 36 hôpitaux sont opérationnels. Les attaques israéliennes contre les infrastructures médicales ont gravement entravé l'accès aux services de santé essentiels, 885 professionnels de santé ont été tués et plus de 310 détenus. 

L’ONU signale une pénurie critique de fournitures médicales et les procédures d’évacuation des cas médicaux sont actuellement au point mort.

Voix de la résilience:

Dans une initiative différente mais tout aussi impactant, Rafeef Aziz, une ancienne journaliste qui travaillait dans un média local, a réorienté son attention vers les efforts humanitaires. 

Malgré la perte de sa maison et de son matériel dans les attaques, Aziz a su tirer parti de sa présence sur les réseaux sociaux pour faire entendre la voix de ceux qui en ont besoin. Sa page, initialement une plateforme de travail médiatique, est devenue un espace crucial pour diffuser des appels à l’aide.

Aziz a mobilisé le soutien de la jeunesse arabe via les réseaux sociaux, en canalisant les dons sous forme de colis alimentaires, d’eau, de pain et d’abris pour les familles déplacées. 

Ses efforts incluent également l’organisation d’activités pour les enfants des camps de Deir al-Balah, visant à apporter un semblant de normalité à leur vie.

Selon le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), d’ici septembre 2024, 96 % de la population de Gaza sera confrontée à une grave insécurité alimentaire. Avec près d’un demi-million de personnes menacées de famine, la situation est désastreuse. Les conserves, bien que vitales, ne peuvent pas remplacer les aliments frais et nutritifs, qui sont rares en raison du blocus.

Les défis auxquels sont confrontées les femmes :

Un récent rapport d’ONU Femmes souligne que plus de 557 000 femmes de Gaza souffrent d’une insécurité alimentaire aiguë. La charge des soins, notamment de la nourriture et des soins de base aux enfants, incombe souvent de manière disproportionnée aux femmes. 

Les femmes enceintes et allaitantes sont confrontées à des risques sanitaires accrus en raison de soins nutritionnels et médicaux insuffisants : 76 % d’entre elles souffrent d’anémie et 99 % ont du mal à accéder aux compléments nutritionnels essentiels.

Dans ce contexte d’adversité, les femmes de Gaza incarnent la résilience et la compassion. Grâce à leurs diverses initiatives, elles fournissent éducation, soins de santé et soutien essentiel, incarnant ainsi l’espoir et la solidarité face à des défis incessants. 

Leurs contributions soulignent la force et l’engagement profonds des femmes de Gaza qui, même dans les circonstances les plus difficiles, s’efforcent d’améliorer la vie de celles qui les entourent.

H.A

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