Ramallah, le 5 novembre 2024, WAFA- La Commission chargée aux affaires des prisonniers et ex-prisonniers a mis en lumière que la négligence médicale délibérée contre les détenus malades et les patients dans les geôles de l’occupation s’est aggravée contre les palestiniens, depuis le 7 octobre 2023.
Dans un communiqué de presse publié aujourd'hui, la commission a révélé que l’administration pénitentiaire utilise la négligence médicale comme une arme contre les prisonniers malades, à travers la privation du suivi médical, notant qu’ils souffrent des maladies chroniques et des blessures graves, ainsi qu’ils subissent de la torture, qui a causé le martyre de certains d’eux.
Dans le même contexte, les avocats de la Commission ont visité plusieurs prisons, et ont examiné les conditions des détenus malades, et les problèmes qu'ils ont rencontrés : la négligence médicale, la malnutrition, et la violence physique, ont eu un impact négatif sur leurs corps qui ont perdu beaucoup de poids et sont devenus faibles, incapables de résister aux maladies.
Le détenu Hossam Zahdi Zahaïqa "Shaheen", de 52 ans, de la ville de Suwahra, a été transporté d'urgence à l'hôpital et a subi une intervention chirurgicale à la suite d'une grave infection des pieds causée par la maladie du scapulaire. Son traitement a été négligé pendant plus de deux mois, ce qui a entraîné sa perte de la capacité de se tenir debout et il a été déplacé en fauteuil roulant.
Le détenu raconte : "Le 30 septembre 2024, pendant le décompte, le détenu m'a demandé de me lever, mais je lui ai dit que je ne pouvais pas à cause d'une forte douleur à la jambe, il a m’a attaqué sur le lieu de l'inflammation avec ses chaussures militaires, et quelques jours plus tard, j'ai subi une autre agression, la situation s'est aggravée, ce qui a entraîné une détérioration importante de ma santé. J'ai été transféré à la clinique de la prison, et ils m'ont directement transféré aux opérations pour nettoyer l'inflammation, sans me donner beaucoup d'anesthésie, et j'ai été torturé à cause de la douleur mortelle que j'ai ressentie. "
Shahine ajoute : "Un mois de détention après la guerre à Gaza équivaut à 20 ans de détention".
Il est à noter que le détenu se trouve à la prison de Nafha, il a été arrêté le 28 janvier 2004 et a été condamné à 22 ans de prison.
En outre, le détenu Mohammed Abu Adi, de 50 ans, de Ramallah, incarcéré dans la prison de Néguev, sont état de santé très grave et il souffre de diabète, de crise cardiaque, de hypertension, hépatite, ulcère gastrique, sclérose en plaques, ainsi que des coups subis au début de son arrestation, qui ont entraîné des fractures de la colonne vertébrale et des côtes thoraciques, ainsi qu'une perte de poids grave et rapide due à la malnutrition.
Il a été arrêté le 20 octobre 2023, condamné à 6 mois de prison administrative, renouvelé à deux reprises, et devrait être libéré le 19 décembre 2024, il est marié et père de 5 enfants.
En ce qui concerne le détenu Jawad Shtayyeh, ayant 50 ans, originaire de Naplouse, un avocat de la commission a noté lors de sa visite qu'il pouvait à peine voir et qu'il avait du mal à se rendre dans la pièce, avec l'aide d'un autre détenu. Il souffre d'une vision très faible et ne voit que quelques centimètres devant lui, ce qui représente un risque important pour sa vie.
Shtayyeh est condamné à une peine injuste de 30 ans, a été arrêté en 2003 et il a un master aux affaires israéliennes.
Parmi les cas difficiles, le cas du détenu, A.S, de 72 ans, de la ville de Jénine, détenu à la prison du Néguev, qui souffre d'une perte partielle de mémoire, d'un trouble de la vue, en plus d'avoir une poche d'urine sur son corps en permanence pour faire ses besoins, et dont l'état s'est considérablement dégradé récemment après avoir contracté la maladie du scapulaire.
N.S