Tulkarem, le 12 février 2025, WAFA- L'agression israélienne contre la ville de Tulkarem et son camp de réfugiés entre aujourd’hui dans son 17ᵉ jour consécutif, et dans son 4ᵉ jour sur le camp de Nour Shams, alors que le siège, les incursions dans les domiciles et les déplacements forcés des habitants se poursuivent, accompagnés d’une vaste campagne d’arrestations.

Selon notre correspondante, l’occupation israélienne a renforcé sa présence militaire dans la ville et ses camps la nuit dernière, déployant des soldats à pied dans plusieurs quartiers et ruelles, tout en tirant des balles réelles de manière intensive et en faisant voler des drones de surveillance à basse altitude.

Arrestations et répression à Tulkarem :

Dans la ville de Tulkarem, les forces israéliennes ont arrêté plusieurs citoyens déplacés des camps de Tulkarem et de Nour Shams tard dans la nuit dernière, après avoir pris d’assaut la mosquée Othman Ibn Affan Al Jadid, située en plein centre-ville. Les militaires ont expulsé les personnes déplacées qui s’y trouvaient, les ont interrogées sur place avant d’arrêter plusieurs d’entre elles.

Parmi les détenus identifiés figurent Ramzi Al-Arda, Nour Turkman et Mahmoud Hussein, originaires du camp de Tulkarem, ainsi que Badr Hikm Hijazi, arrêté à son domicile en ville.

Aux premières heures de l’aube, deux femmes ont également été arrêtées à l’est de Tulkarem, après des perquisitions à leur domicile. Il s'agit de Ruba Al-Sa’ed « Bsisi », 45 ans, originaire de la ville de Ramin, et Sirin Saidi, de la ville de Beit Lid.

Dans la ville de Kafr Al-Labad, à l’est de Tulkarem, un jeune homme de 19 ans a été blessé par balles lors d’une invasion militaire israélienne, après le siège d’une maison. Il a été transporté à l’hôpital pour y être soigné.

Un siège total sur Tulkarem et la destruction des infrastructures :

L’armée israélienne impose toujours un blocus strict sur le quartier est de Tulkarem, notamment dans la zone proche du camp, où trois bâtiments résidentiels ont été transformés en bases militaires et en positions de snipers. Les forces occupantes interdisent aux habitants de quitter leur domicile pour se ravitailler en produits de première nécessité et leur ordonnent de ne pas apparaître aux fenêtres ni sur les balcons.

Face à cette situation, les habitants du quartier assiégé lancent des appels urgents aux organisations humanitaires, notamment à la Croix-Rouge et au Croissant-Rouge, pour leur demander d’intervenir rapidement, d'évaluer la situation des familles et d’acheminer des vivres et des soins médicaux, en particulier pour les personnes âgées et les malades chroniques.

Déplacements forcés et destructions massives à Nour Shams :

Dans le camp de Nour Shams, une nouvelle vague de déplacements forcés a été signalée, des dizaines de familles ayant été contraintes de fuir sous la menace et l’intimidation des forces israéliennes. Les habitants rapportent des tirs nourris et des explosions fréquentes dans différentes parties du camp.

Les soldats prennent d'assaut les maisons, les fouillent et saccagent leur contenu, maltraitant leurs occupants et procédant à de nouvelles arrestations.

Les bulldozers militaires israéliens poursuivent la destruction systématique des infrastructures et des propriétés, rasant plusieurs quartiers, dont Jabal Al-Nasr, Al-Salihin, Al-Manshiya et Al-Maslakh, jusqu'aux ruelles intérieures. La route de Naplouse, qui longe les entrées du camp, a été complètement détruite, et trois maisons ont été dynamitées.

Tensions accrues dans le camp de Tulkarem :

Dans le camp de Tulkarem, l’armée israélienne a renforcé sa présence militaire, déployant des soldats dans les ruelles et les maisons vides, qu’elle a transformées en bases militaires. Des tirs intensifs à balles réelles ont été signalés, et les forces d’occupation ont incendié une maison appartenant à la famille Al-Awfi dans le quartier de Murabba’a Hanoun.

Les forces israéliennes continuent également d’occuper des immeubles résidentiels et des maisons supplémentaires autour du camp, notamment dans les quartiers nord et est de la ville, en les transformant en positions de snipers et en bases militaires.

Crise humanitaire : appels à l’aide urgente :

Les habitants toujours piégés dans les zones assiégées des camps lancent des appels désespérés pour l’acheminement de nourriture, d’eau potable, de médicaments et de lait infantile, alors que la situation humanitaire se détériore rapidement. L’occupation israélienne a détruit les infrastructures essentielles, provoquant des coupures totales d’eau, d’électricité et de communication.

Blocus et isolement de la région :

Par ailleurs, l'armée israélienne maintient la fermeture du pont de Jbara, situé à l'entrée sud de Tulkarem, coupant ainsi la ville des villages voisins d'Al-Kafriyat pour le cinquième jour consécutif.

La situation à Tulkarem et dans ses camps demeure critique, avec une intensification des raids, des déplacements forcés, des arrestations massives et une aggravation de la crise humanitaire.

H.A