Tulkarem, le 3 mars 2025, WAFA- L'occupation israélienne poursuit son offensive massive contre la ville de Tulkarem et son camp de réfugiés pour le 36ᵉ jour consécutif, ainsi que contre le camp de Nour Shams pour le 23ᵉ jour, en intensifiant les incursions, les perquisitions de maisons et le déplacement forcé des habitants, tout en procédant à la destruction et à l’incendie de plusieurs habitations.
Notre correspondante a rapporté que l’armée d’occupation a envoyé des renforts militaires dans la ville et ses deux camps, « Tulkarem et Nour Shams ». Les forces israéliennes patrouillent dans les rues et les quartiers sous un intense tir à balles réelles. Elles se sont également déployées sur toute la longueur de la rue Naplouse, qui relie les deux camps, où elles continuent d’occuper des immeubles résidentiels et de les transformer en bases militaires.
Des témoins oculaires ont signalé que les forces d’occupation ont vandalisé et détruit le contenu de l’immeuble Al-Amer, situé dans la rue Naplouse, après l’avoir occupé et avoir expulsé de force ses habitants. Les soldats ont également jeté les effets personnels des résidents par les fenêtres.
L'armée israélienne impose toujours un blocus strict sur les camps de Tulkarem et Nour Shams, interdisant toute entrée ou sortie. Des unités de soldats à pied sont déployées aux abords des camps ainsi qu’au sein des ruelles et allées, accompagnées de chiens policiers. L'armée poursuit ses descentes dans les maisons, saccageant leur contenu et soumettant les habitants restants à des interrogatoires.
Les bulldozers de l’occupation ont continué à démolir des maisons dans le camp de Nour Shams, en exécution de l’ordre de démolition de 11 maisons émis par l’occupation, sous prétexte de paver une route.
Au cours des derniers jours, le camp de Nour Shams a été le témoin d'une escalade dans la démolition et l'incendie des maisons et des magasins perpétrés par l'occupation dans les quartiers d'Al-Manshiya et de Jabal Al-Nasr et Al-Salihin, en plus de la destruction complète des infrastructures, notamment des réseaux d'électricité, d'eau, d'égouts et de communication.
Selon le Comité populaire du camp de Nour Shams, le nombre de personnes déplacées qui ont été contraintes par l’occupation à quitter de force leurs maisons s’élève à près de 9 000, sur une population de 13 500 personnes, provenant de la plupart des quartiers du camp qui se sont vidés de leurs habitants, à savoir Al-Manshiyya, Jabal Al-Nasr, Al-Salihin, Al-Maslakh, Wadi Qalansawe et le centre du camp. Ils se sont dirigés vers des abris et les maisons de leurs proches dans la ville, ses banlieues et ses villages.
Dans le camp de Nour Shams, l'occupation a incendié des maisons dans le quartier d'Al-Manshiya à l’aube aujourd’hui, alors que les flammes étaient visibles de loin. Ces actes s’inscrivent dans la continuité des démolitions menées la veille, qui ont touché plus de 11 maisons et leurs alentours.
Par ailleurs, les forces d’occupation ont contraint les habitants du quartier de Wadi Al-Qalansuwa à évacuer leurs maisons de force, après avoir pris d’assaut la zone et lancé des grenades assourdissantes en utilisant les membres des familles en tant que boucliers humains. Des citoyens ont témoigné que l'armée a donné un ultimatum à sept familles pour quitter leurs habitations avant 8 heures du matin.
De même, l'armée israélienne a occupé les maisons du quartier de Jabal Al-Nasr, forçant les résidents à partir dans un délai de quelques minutes, tout en tirant des balles réelles et des grenades assourdissantes pour les terroriser.
Dans le camp de Tulkarem, les soldats israéliens ont pris d’assaut les maisons et les magasins vides le long de la rue Al-Wakala, en brisant et en faisant exploser leurs portes. Parallèlement, ils ont ouvert le feu en direction des habitations situées dans les quartiers Al-Matar et Al-Hadaida, pour intimider les habitants qui y sont restés.
Depuis le début de l'agression israélienne, les camps de Tulkarem et Nour Shams ont été le théâtre d'un exode massif de la population, en particulier des femmes, des enfants, des personnes âgées et des malades. Plus de 16 000 déplacés ont trouvé refuge dans des centres d’accueil ou chez leurs proches à Tulkarem, dans ses environs et en milieu rural.
L'armée israélienne a également pris pour cible l'infrastructure de la ville et des camps, détruisant les routes, les réseaux d’eau, d’électricité, d’assainissement et de télécommunications, compliquant encore davantage la vie quotidienne des habitants.
Sous un blocus toujours aussi strict, les habitants restants lancent chaque jour des appels à l'aide pour obtenir des besoins de première nécessité, tels que nourriture, eau, médicaments et lait pour enfants, et réclament la réparation des réseaux d’eau et d’électricité. Cependant, l'armée israélienne entrave et empêche les équipes humanitaires d’acheminer ces produits de première nécessité.
Pour le 23ᵉ jour consécutif, l’occupation maintient la fermeture du portail du checkpoint de Jbara, situé à l’entrée sud de Tulkarem, isolant ainsi la ville des villages d’Al-Kafriyat et du reste des gouvernorats de la Cisjordanie.
R.N