Tulkarem, le 5 mars 2025, WAFA- Pour le 38ᵉ jour consécutif, les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur offensive militaire contre la ville de Tulkarem et son camp de réfugiés, ainsi que pour le 25ᵉ jour contre le camp de Nour Shams. Cette escalade s’accompagne d’un siège étouffant, de vastes déploiements militaires et de raids répétés visant les habitations et les commerces, contraignant de nombreuses familles à fuir leurs foyers.

Renforcement militaire et raids sur les quartiers :

Notre correspondante rapporte que, dans la nuit de mardi à mercredi, l’armée d’occupation a acheminé de nouvelles forces ainsi que des véhicules blindés et un camion-citerne à carburant depuis le checkpoint « Nitzanei Oz », à l’ouest de la ville. Ces forces se sont ensuite déployées autour du rond-point du martyr Thabet Thabet, de la rue Al-Haddadin et de l’ancienne rue des garages, où elles ont fait irruption dans des bureaux de change, fracturant leurs portes et saccageant leur contenu.

Dans le même temps, des engins militaires et des bulldozers israéliens ont pris position devant les immeubles résidentiels saisis par l’occupation israélienne sur la route de Naplouse, qui relie les camps de Tulkarem et de Nour Shams. Des unités d’infanterie ont été massivement déployées dans les rues principales menant aux deux camps, où elles ont entravé la circulation, stoppé et fouillé des véhicules et soumis leurs passagers à des contrôles d’identité et des interrogatoires prolongés.

Un blocus total et des expulsions forcées :

L’occupation maintient un blocus strict des camps de Tulkarem et de Nour Shams, empêchant toute entrée ou sortie et imposant une présence militaire oppressante dans les ruelles et à l’intérieur des quartiers. Les soldats envahissent les maisons, détruisent leur contenu et soumettent les résidents à des interrogatoires violents avant de les expulser de force.

Dans le camp de Nour Shams, des unités d’infanterie ont pris position aux entrées du camp et aux abords du cimetière. Les forces israéliennes ont délogé par la force des familles entières pendant le repas de l’Iftar, notamment dans le quartier de Jabal Al-Nasr, et ont effectué des raids intensifs sur les maisons des familles Safouri et Hassan dans les quartiers de Al-Mahjar et des écoles. La famille Fahmawi a été retenue en otage dans sa propre maison pendant plusieurs heures, tandis que les soldats fouillaient et vandalisaient les lieux.

La Société du Croissant-Rouge palestinien a annoncé que ses équipes médicales s’étaient déployées à l’entrée du camp de Nour Shams pour assister les habitants expulsés et leur fournir un soutien humanitaire.

Violentes incursions et nouvelles arrestations :

Dans un autre volet de l’offensive, une grande force militaire israélienne a pris d’assaut le village de Izzbat Al-Jarad, à l’est de Tulkarem, où elle a déployé des unités d’infanterie dans les rues et procédé à des raids contre plusieurs domiciles, détruisant systématiquement leur contenu. Parmi les victimes de ces attaques, le domicile du citoyen Khaled Al-Hamshari a été identifié.

Par ailleurs, à l’aube de ce mercredi, les forces d’occupation ont arrêté trois jeunes hommes du camp de Tulkarem, alors qu’ils se trouvaient dans la localité de Dhanaba.

Plus tard dans la matinée, l’armée israélienne a envahi plusieurs bâtiments résidentiels à Tulkarem et dans la banlieue de Dhanaba, en expulsant leurs habitants avant de les transformer en bases militaires.

Destruction systématique et crise humanitaire croissante :

Dans le camp de Tulkarem, les soldats israéliens occupent désormais tous les quartiers, s’installant dans les maisons abandonnées par leurs propriétaires, transformant ces habitations en postes militaires. Les bulldozers de l’occupation ont rasé de vastes portions des infrastructures, notamment dans la rue de l’UNRWA, déjà largement détruite.

Des témoins oculaires font état de mouvements inquiétants de l’armée israélienne et de ses bulldozers dans le camp, suggérant une escalade imminente. Des tirs nourris à balles réelles et des explosions de grenades éclairantes ont été signalés, semant la terreur parmi les quelques familles qui tentent encore de rester dans leurs foyers.

Un bilan alarmant : morts, blessés et exode forcé :

Le bilan provisoire de cette offensive prolongée est particulièrement lourd :

13 Palestiniens ont été tués, dont un enfant et deux femmes, l’une d’elles enceinte de huit mois. Des dizaines de blessés et d’arrestations. Un déplacement forcé de plus de 21 000 habitants, soit : 9 000 réfugiés du camp de Nour Shams, et 12 000 réfugiés du camp de Tulkarem. Plus de 25 maisons détruites ces derniers jours sous prétexte de la création d’une nouvelle route militaire traversant les camps

H.A