Hébron, le 7 mars 2025, WAFA- Les violations commises par l’occupation israélienne et les restrictions continues imposées aux citoyens ont empêché des milliers de fidèles d’accéder à la mosquée d'Al-Ibrahimi dans la vieille ville d’Hébron, comme les années précédentes durant le mois sacré de Ramadan.

Le directeur du sanctuaire, Moataz Abu Sneineh, a déclaré à WAFA qu’il était censé être entièrement ouvert aux fidèles pendant dix jours par an, conformément aux décisions prises après le massacre de la mosquée d'Al-Ibrahimi. Cependant, l’occupation a empêché le ministère des Waqfs islamiques d’en prendre possession comme d’habitude, intensifiant ainsi ses plans de judaïsation pour s’approprier des parties du site.

Il a ajouté que l’occupation refuse de remettre la zone de la porte Est, alors que, selon le statut historique et juridique, le sanctuaire devrait être totalement ouvert aux musulmans tous les vendredis du Ramadan. Il a souligné le rejet catégorique de cette violation par le ministère des Waqfs.

Abu Sneineh a alerté sur l’augmentation des attaques contre le site, notamment la fermeture du poste de contrôle militaire d'Abu Al-Rish, ce qui a réduit le nombre de fidèles pouvant y accéder, ainsi que l’interdiction d’entrée aux jeunes de moins de 25 ans.

« Nous faisons face à des violations graves et sans précédent contre la mosquée d’Al-Ibrahim », a-t-il déclaré.

Il a précisé que le nombre de fidèles présents est insignifiant comparé aux années précédentes. Par exemple, environ 200 personnes ont accompli la prière de l’aube ce vendredi, alors qu’elles étaient 3 000 un vendredi de Ramadan les années précédentes.

« Les rues de la zone sud sont totalement fermées. La vieille ville ne possède plus qu’un seul accès, avec des fouilles strictes aux portiques électroniques », a-t-il ajouté.

Abu Sneineh a rappelé que ce lieu est une mosquée islamique purement religieuse et historique, placée sous l'autorité du ministère palestinien des Waqfs islamiques. Toute tentative d’occupation constitue une violation flagrante de la sacralité du site et une provocation aux libertés et aux sentiments des musulmans.

Il a insisté sur la nécessité de préserver le sanctuaire et d’y rester présents pour contrer ces violations.

Umm Abdullah, une habitante du sud d’Hébron, a témoigné à WAFA des difficultés rencontrées pour atteindre le sanctuaire. « L'année dernière, nous pouvions passer par le point de contrôle d’Abu Al-Rish pour accéder au sanctuaire, mais cette année, il est complètement fermé. L’autre checkpoint ralentit le passage, et celui situé à proximité du sanctuaire nous oblige à patienter une heure avant de pouvoir le traverser », a-t-elle expliqué, précisant qu’il fallait désormais jusqu’à quatre heures pour arriver au site, lorsque l’occupation autorise le passage.

Pour sa part, le président du Comité de réhabilitation d’Hébron, Imad Hamdan, a évoqué les récents développements concernant la cour du sanctuaire, notamment les déclarations des autorités d’occupation en fin d’année dernière.

En réponse, le ministère de la Culture a mis en place un plan pour revitaliser le sanctuaire et la vieille ville, en coordination avec la province et plusieurs ministères. Ce plan, approuvé par le Conseil des ministres, vise à encourager la fréquentation du sanctuaire et à renforcer la résilience des habitants. Il inclut des activités culturelles et religieuses à l’intérieur du site, l’organisation de retraites spirituelles, ainsi que des visites scolaires et universitaires.

Cependant, Hamdan a dénoncé l’intensification des agressions des colons contre les habitants et leurs biens, soulignant que les barrières électroniques et les postes de contrôle militaires ont largement isolé le sanctuaire.

H.A