Ramallah, le 16 avril 2025, WAFA- À l’occasion de la Journée du prisonnier palestinien, les institutions de défense des détenus ont révélé un bilan tragique : au moins 63 Palestiniens sont morts en détention dans les prisons israéliennes depuis le début de l’offensive contre Gaza, dont 40 originaires de l’enclave assiégée. Ce chiffre s’ajoute aux 300 prisonniers morts en détention depuis 1967.
Selon les groupes des prisonniers, ces décès résultent principalement de tortures physiques et psychologiques, de privation de soins, de faim et même de violences sexuelles, notamment dans le cas des prisonniers de Gaza. Elles dénoncent une escalade sans précédent dans les méthodes d’humiliation et de maltraitance à l’encontre des détenus, en particulier dans les prisons militaires improvisées comme Sde Teiman, Rakevet, ou Anatot.
16 400 arrestations et un recours massif à la détention administrative :
Depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, plus de 16 400 arrestations ont été recensées en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, dont plus de 510 femmes et 1 300 enfants. Ce chiffre ne comprend pas les milliers de détenus de Gaza, pour la plupart soumis à une disparition forcée, sans accès à leurs familles, avocats, ou au Comité international de la Croix-Rouge.
Le recours à la détention administrative a atteint un niveau historique : 3 498 détenus sans inculpation ni procès au début avril, dont plus de 100 enfants et 4 femmes. Parmi eux, des journalistes, universitaires, médecins, avocats et proches de prisonniers ou de martyrs palestiniens.
Conditions de détention catastrophiques et épidémies dans les prisons :
Les témoignages recueillis auprès de prisonniers libérés ou d’avocats font état de conditions de détention inhumaines : cellules surpeuplées, privation d’hygiène, manque de nourriture, et propagation massive de maladies comme la gale. Les prisons de Naqab, Majeddo et Ofer sont particulièrement touchées par cette épidémie, devenue un outil de punition systématique selon les associations.
De nombreux détenus blessés ou malades ne reçoivent aucun traitement médical. Les ONG dénoncent une politique de négligence médicale intentionnelle qui, dans plusieurs cas, a causé la mort de prisonniers.
Appel à des sanctions internationales :
Les institutions ont appelé la communauté internationale à sortir de son immobilisme et à imposer des sanctions concrètes à Israël. Elles demandent l’ouverture d’enquêtes internationales pour crimes de guerre et l’engagement de poursuites contre les responsables israéliens, notamment pour les actes de torture, de détention arbitraire, et de traitement inhumain et dégradant infligés aux détenus palestiniens.
« Le silence face à cette guerre contre les prisonniers est une abdication de toute responsabilité morale et juridique de la part des institutions internationales », conclut le communiqué.
H.A