New York, le 25 avril 2025, WAFA - Le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies dans le territoire palestinien occupé (TPO) a déclaré que les 18 derniers mois, y compris le « blocus complet » actuel, ont dévasté la vie de 2,2 millions de Palestiniens et presque entièrement détruit les infrastructures essentielles dont dépendent les civils pour leur survie dans la bande de Gaza.

Programme alimentaire mondial : Nous avons livré nos dernières réserves de nourriture.

Concernant la situation alimentaire, le Programme alimentaire mondial a déclaré avoir livré ses derniers stocks de nourriture aux cuisines chaudes de la bande de Gaza. Il est prévu que la nourriture soit complètement épuisée dans ces cuisines dans les prochains jours.

Pendant des semaines, les cuisines chaudes ont été la seule source régulière d’aide alimentaire pour la population de Gaza. Même si elle n’atteignait que la moitié de la population et ne répondait qu’à 25 % des besoins nutritionnels quotidiens, elle constituait une bouée de sauvetage essentielle.

Le Programme alimentaire mondial a averti que la situation à l’intérieur de la bande de Gaza avait une fois de plus atteint un point de rupture. Les moyens de survie s'épuisent et les fragiles acquis du bref cessez-le-feu ont été érodés. Si des mesures urgentes ne sont pas prises pour rouvrir les points de passage à l'aide humanitaire et aux échanges commerciaux, le PAM pourrait être contraint de mettre fin à son assistance vitale.

Bureau des droits de l'homme : Le risque de famine augmente

Dans un communiqué publié vendredi, le Bureau des droits de l'homme a déclaré que le bouclage complet de Gaza par Israël, empêchant l'aide vitale d'atteindre les civils, notamment la nourriture et le carburant, est désormais entré dans sa huitième semaine.

Les boulangeries ont cessé leurs activités en raison de pénuries de farine et de combustible de cuisson, les prix des denrées alimentaires de base augmentent et les attaques israéliennes en mer continuent de dévaster l'industrie de la pêche de Gaza. L'aide alimentaire étant interrompue, les stocks restants dans la bande de Gaza s'épuisent rapidement, ce qui expose la population de la bande, en particulier les groupes vulnérables et les enfants, à un risque accru de famine.

Cibler des biens civils augmente le risque de maladie.

Les forces d’occupation israéliennes continuent de cibler des biens civils essentiels à la survie de la population civile, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

Entre le 21 et le 22 avril, les forces d’occupation israéliennes ont lancé des attaques délibérées et coordonnées dans trois gouvernorats de Gaza, détruisant 36 machines lourdes, dont des excavatrices, des camions-citernes et des réservoirs d’aspiration des eaux usées.

Ces machines ont été utilisées par les municipalités de Gaza dans le cadre d’opérations de secours humanitaire, telles que l’enlèvement des décombres, la distribution d’eau et l’entretien des systèmes d’égouts vitaux.

Selon le Bureau des droits de l’homme, la destruction de ces véhicules risque d’entraver considérablement les opérations de sauvetage, notamment la récupération des blessés sous les décombres, l’enlèvement des débris pour permettre aux ambulances de circuler, l’approvisionnement en eau potable, la collecte des déchets solides et le fonctionnement des réseaux d’égouts, augmentant ainsi le risque d’épidémies.

Le bureau de l'ONU a averti que « les attaques délibérées contre des biens civils sont illégales et constituent un crime de guerre au regard du droit international humanitaire ».

Dans un communiqué connexe, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a déclaré que près de 50 % de la population déplacée et touchée dans la bande de Gaza sont des femmes et des filles.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme estime que « près de 70 % des personnes tuées à Gaza entre le 7 octobre 2023 et le 31 mars 2025 étaient des femmes et des enfants ».

Violences des colons et déplacements forcés de Palestiniens en Cisjordanie

Pendant ce temps, la violence des colons et les « opérations des forces de sécurité israéliennes » en Cisjordanie continuent de tuer ou de blesser des Palestiniens, les déplaçant de force de leurs maisons ou abris dans de nombreuses zones, les empêchant de retourner chez eux dans les camps de réfugiés de Jénine et de Tulkarem, procédant à des destructions généralisées, ainsi qu'à la construction de routes et de points de contrôle dans les camps, et lançant des raids quotidiens sur les villes et villages palestiniens, selon le Bureau des droits de l'homme.

Il a poursuivi : « Alors que ce processus se poursuit jour après jour, les perspectives pour les Palestiniens des camps concernés de pouvoir retourner chez eux diminuent, menaçant le déplacement permanent des Palestiniens des principaux centres de population de Cisjordanie, ce qui équivaut à un transfert forcé », selon le Bureau des droits de l'homme.

F.N