Tulkarem, le 16 mai 2025, WAFA– Pour le 110e jour consécutif, les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur agression contre la ville de Tulkarem et son camp de réfugiés, tandis que l’assaut contre le camp de Nour Shams entre aujourd’hui dans son 97e jour. Ces attaques s’accompagnent d’une intensification des opérations militaires, de démolitions massives et de restrictions sévères.
Selon notre correspondante sur place, des bulldozers israéliens ont démoli hier plusieurs bâtiments résidentiels dans le camp de Nour Shams, notamment autour de la mosquée Abu Bakr al-Siddiq, au centre du camp.
Au cours de la semaine dernière, 20 bâtiments résidentiels ont été détruits, certains dynamités après évacuation forcée. Les opérations de démolition ont ciblé plusieurs quartiers : al-Manshiya, al-Maslakh, al-Jami’, al-‘Iyada, et al-Shuhada’, dans le cadre d’un plan de destruction de 106 maisons et immeubles résidentiels à Tulkarem et dans le camp de Nour Shams.
Ce vendredi matin, l’armée israélienne a renforcé ses contrôles à l’entrée sud de Tulkarem, notamment autour du pont de Jabara, installant un checkpoint, arrêtant les véhicules, fouillant minutieusement les passagers, provoquant d'importants embouteillages.
Depuis plusieurs jours, le sud de Tulkarem connaît une série de mesures provocatrices : fermeture répétée du pont de Jabara, inspections arbitraires et création de barrages volants, perturbant gravement la circulation, notamment pour les habitants des villages voisins de la région de Kafr al-Labad et des autres gouvernorats.
Par ailleurs, des véhicules militaires patrouillent en permanence dans les rues principales, sirènes hurlantes, circulant à contresens pour provoquer les passants. Des checkpoints aléatoires sont également dressés, notamment au centre-ville.
L’armée israélienne continue d’occuper plusieurs immeubles résidentiels dans la rue de Naplouse et le quartier nord, qu’elle a transformés en postes militaires après avoir contraint leurs habitants à l’évacuation forcée. Certains de ces bâtiments sont sous contrôle militaire depuis plus de deux mois.
Le siège est total autour des camps de Tulkarem et Nour Shams. Les forces israéliennes empêchent les habitants d’y retourner pour vérifier l’état de leurs maisons. Des tirs nourris et des grenades assourdissantes sont fréquents, en particulier la nuit. Des agressions systématiques sont menées contre les infrastructures et les habitations, transformant les deux camps en zones militaires fantômes.
Depuis le début de l’agression, 13 Palestiniens ont été tués, dont un enfant et deux femmes — l’une enceinte de huit mois —, des dizaines de blessés et d’arrestations ont été signalés. Des dégâts considérables ont été causés aux infrastructures, maisons, commerces et véhicules — beaucoup totalement ou partiellement détruits, brûlés, vandalisés ou pillés.
Plus de 4200 familles (environ 25 000 personnes) ont été contraintes de fuir les camps, et plus de 400 maisons ont été totalement détruites, 2573 partiellement endommagées. Les entrées et ruelles des camps ont été bouchées par des monticules de terre, les transformant en zones enclavées, vidées de toute vie civile.
H.A
