Tulkarem, le 23 mai 2025, WAFA- Les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur offensive contre la ville de Tulkarem et son camp pour le 117e jour consécutif, et pour le 104e jour consécutif contre le camp de Nour Shams, dans un contexte d’escalade sur le terrain ayant entraîné d'importantes pertes humaines et matérielles, ainsi que des destructions massives de biens et d’infrastructures, et des violations continues des droits des citoyens.
Selon la correspondante de WAFA, la ville, ses deux camps et leurs environs connaissent une présence permanente et intensive des véhicules militaires israéliens et des troupes au sol. Ceux-ci patrouillent dans les principales rues et quartiers, entravent la circulation des citoyens et des véhicules, en activant de manière provocante les sirènes de leurs véhicules et en circulant à contresens. Des checkpoints surprises sont régulièrement installés, notamment au centre-ville, dans la rue de Naplouse et au rond-point de Shuweika, dans le quartier nord.
Dans un contexte lié, les forces d’occupation ont envahi à l’aube aujourd’hui le quartier de Shuweika, au nord de la ville, sillonnant ses rues principales et menant des opérations de ratissage et de fouilles, notamment dans le quartier des Na’alweh.
Parallèlement, le siège étouffant imposé aux camps de Tulkarem et de Nour Shams se poursuit, accompagné de tirs et d’explosions sporadiques. Les familles déplacées de force se voient toujours interdire de retourner chez elles ou même de vérifier l’état de leurs biens, et sont ciblées par des tirs lorsqu’elles tentent de s’en approcher.
Le camp de Nour Shams a récemment subi une campagne de démolition qui a touché plus de 20 bâtiments résidentiels dans ses quartiers principaux, endommageant également des bâtiments voisins. Ces destructions s'inscrivent dans un plan israélien visant à démolir 106 bâtiments dans les deux camps, dont 58 à Tulkarem et 48 à Nour Shams, dans le but d’ouvrir des routes et de modifier la géographie des lieux.
Les forces d’occupation continuent également de s’emparer de maisons et d’immeubles résidentiels dans la rue de Naplouse et le quartier nord voisin, après en avoir expulsé les habitants par la force, et les transforment en postes militaires. Certaines de ces habitations sont occupées depuis plus de deux mois.
La rue de Naplouse, qui relie les deux camps, a subi d’importants dégâts, suite à l’installation par l’armée israélienne, depuis plusieurs mois, de monticules de terre qui en entravent la circulation. Cela a gravement perturbé la circulation des véhicules et intensifié les souffrances des citoyens, en plus des travaux de terrassement et de creusement menés, notamment à l’entrée nord du camp de Tulkarem.
Par ailleurs, les forces d’occupation continuent de restreindre les déplacements des citoyens via l’entrée sud de Tulkarem, en installant de manière sporadique un checkpoint volant aux abords de la porte du pont de Jbara. Elles y retiennent des véhicules, contrôlent les identités des passagers et procèdent fréquemment à l’arrestation de jeunes hommes.
L’offensive, toujours en cours, a fait jusqu’à présent 13 martyrs, dont un enfant et deux femmes – l’une d’elles étant enceinte de huit mois – ainsi que des dizaines de blessés et de détenus. Elle a également causé de vastes destructions : infrastructures, maisons, commerces et véhicules ont été ciblés par des opérations de démolition, d’incendie et de pillage.
Plus de 4 200 familles, soit plus de 25 000 personnes, ont été déplacées de force des deux camps, plus de 400 maisons ont été totalement détruites et 2 573 partiellement endommagées. Les entrées et les ruelles des camps ont été barrées par des monticules de terre, les transformant en zones isolées, quasiment dépourvues de toute forme de vie.
H.A
