Tulkarem, le 30 mai 2025, WAFA- Les forces d’occupation israéliennes poursuivent, pour le 124e jour consécutif, leur offensive contre la ville de Tulkarem et ses camps de réfugiés. Le camp de Nour Shams est quant à lui ciblé sans interruption depuis 111 jours, dans un climat d’escalade militaire, de renforcement des troupes, de persécutions contre les civils et de destructions de maisons.

Selon la correspondante de WAFA, la ville est soumise à des mouvements intensifs de véhicules blindés et de troupes à pied, circulant en permanence dans les rues et les quartiers, souvent à contre-sens, tout en actionnant les sirènes de manière provocatrice. Des checkpoints volants sont régulièrement installés, notamment au centre-ville, dans la rue de Naplouse et aux abords de l’hôpital public Dr Thabet Thabet, où les civils et les véhicules sont systématiquement contrôlés, interrogés et brutalisés.

À l’aube, les soldats ont arrêté Akram Farajallah, ancien détenu, après avoir investi son domicile dans le quartier de Dhannaba, à l’est de la ville, et saccagé son contenu.

Parallèlement, des bulldozers israéliens ont poursuivi hier la démolition de maisons dans le camp de Nour Shams, notamment dans les environs de la mosquée Abu Bakr Al-Siddiq, au centre du camp. Ces destructions s’inscrivent dans un plan annoncé visant à raser 106 habitations, dont 48 situées dans ce camp. Des tirs à balles réelles ont visé les habitants et les équipes de presse, alors qu’ils tentaient de documenter la démolition.

Dans un développement ultérieur, des soldats ont envahi la mosquée Abu Bakr Al-Siddiq, sont montés sur son toit et ont hissé le drapeau israélien sur son minaret.

Dans le camp de Tulkarem, l’armée a empêché hier des habitants de récupérer leurs effets personnels dans des maisons menacées de destruction, malgré l’obtention d’une autorisation préalable. Certains ont été refoulés, d’autres intimidés par des tirs nourris et des interrogatoires, dont les secouristes du Croissant-Rouge palestinien.

Ce durcissement fait suite à des ordres de démolition émis à l’encontre de 58 bâtiments, regroupant plus de 250 unités d’habitation. L’armée a imposé aux résidents un accès restreint à quatre entrées et sorties uniquement, avec un délai de trois heures pour évacuer, les menaçant de « mettre leur vie en danger en cas de non-respect des consignes ».

Au cours des deux dernières semaines, le camp de Nour Shams a subi une campagne de destruction qui a touché plus de 20 bâtiments résidentiels, causant des dégâts collatéraux dans les quartiers voisins. Les deux camps vivent depuis sous un siège étouffant, marqué par des tirs, des explosions, et une absence quasi-totale de vie civile.

L’armée israélienne occupe également plusieurs habitations et bâtiments dans la rue de Naplouse et les quartiers nord de la ville, transformés en positions militaires, certains occupés depuis plus de trois mois. La rue reliant les deux camps est fortement endommagée, en raison de barrages de terre érigés par les soldats, paralysant le trafic et aggravant la souffrance des habitants.

Bilan humain et matériel: 

Depuis le début de cette offensive prolongée :

13 Palestiniens ont été tués, dont un enfant et deux femmes – l’une étant enceinte de huit mois.

Des dizaines d’autres ont été blessés ou arrêtés.

Plus de 4200 familles ont été déplacées de force, soit plus de 25 000 personnes.

Plus de 400 maisons ont été totalement détruites, et 2573 autres partiellement endommagées.

Les entrées des deux camps ont été scellées, les transformant en zones isolées, quasiment désertées de toute activité humaine.

H.A