Tel-Aviv, le 11 juin 2025, WAFA- Le tribunal israélien du centre de détention de Ramleh a décidé de maintenir en détention huit militants internationaux qui se trouvaient à bord du navire Madleen, faisant partie de la flottille de la Liberté visant à briser le blocus de la bande de Gaza.
Cette décision intervient après le rejet des recours juridiques déposés par l'équipe juridique d'Adalah, composée des avocates Lubna Touma, Hadeel Abu Saleh, ainsi que la volontaire Afnan Khalifeh. Le centre Adalah a reçu le texte de la décision ce mercredi matin.
Les huit militants détenus sont : Suayb Ordu (Turquie), Marco van Rennes (Pays-Bas), Pascal Maurieras (France), Reva Viard (France), Rima Hassan (France), Thiago Avila (Brésil), Yanis Mhamedi (France) et Yasemin Acar (Allemagne)
Dans un communiqué publié aujourd’hui, Adalah a déclaré que la loi israélienne invoquée par le tribunal – relative à « l’entrée illégale en Israël » – ne s’applique en aucun cas à la situation des militants, puisque aucun d’eux n’avait l’intention d’entrer en Israël ou dans ses eaux territoriales. Leur itinéraire prévoyait de partir de Sicile pour rejoindre les eaux territoriales de la bande de Gaza, reconnues comme faisant partie du territoire de l’État de Palestine, en passant par les eaux internationales.
Cependant, le navire a été intercepté par la marine israélienne, les militants arrêtés et emmenés de force en Israël, ce qui constitue, selon Adalah, une violation de leur volonté et de leurs droits fondamentaux garantis par le droit international humanitaire.
Malgré les arguments juridiques clairs présentés par Adalah, le tribunal a rejeté tous les recours contre la détention, considérant que le blocus maritime imposé à Gaza est « légal » selon le droit israélien, et que les militants ont tenté de le briser.
Conformément à la législation israélienne, les personnes visées par une ordonnance d’expulsion peuvent être détenues pendant 72 heures ou plus avant que l’expulsion forcée soit exécutée, sauf si elles acceptent de partir volontairement. Le tribunal a fixé une nouvelle audience de réexamen de la détention au 8 juillet 2025 à 9h00, au cas où l’expulsion ne serait pas effectuée d’ici là.
Ainsi, selon le communiqué d’Adalah, le tribunal accorde une couverture juridique à une détention arbitraire qui pourrait durer plus d’un mois, sans aucun contrôle judiciaire, en violation du droit international et des droits des militants.
H.A