Tulkarem, 16 juin 2025 (WAFA) – Les forces d'occupation israéliennes ont poursuivi leur agression contre la ville de Tulkarem et son camp pour le 141e jour et contre le camp de Nour Shams pour le 128e jour, procédant à des arrestations généralisées et à la démolition continue de bâtiments résidentiels, au milieu d'un renforcement militaire aux points de contrôle environnants.
A l'aube, les forces d'occupation ont lancé une campagne d'arrestations dans la ville et ses banlieues, perquisitionnant les domiciles des citoyens, vandalisant leur contenu et agressant et interrogeant les résidents.
Parallèlement, les bulldozers israéliens ont continué de démolir des bâtiments résidentiels dans le camp de réfugiés de Tulkarem pour le onzième jour consécutif, en particulier dans les quartiers de Balawneh, Akasha et Nadi et leurs environs. Cette opération s'inscrit dans le cadre d'un plan visant à démolir 106 bâtiments dans les deux camps, dont 58 dans le seul camp de réfugiés de Tulkarem, comprenant plus de 250 logements et des dizaines d'établissements commerciaux.
Les forces d'occupation imposent un siège serré aux camps de réfugiés de Tulkarem et de Nur Shams, avec des véhicules d'infanterie et militaires déployés dans les ruelles et les entrées, empêchant les résidents d'atteindre leurs maisons et tirant sur quiconque tente de s'approcher.
Ces derniers jours, le camp de Nour Shams a aussi été le théâtre de démolitions continues, qui ont entraîné la destruction de plus de 20 bâtiments résidentiels, dans le cadre du plan israélien visant à en détruire 48, sous prétexte d’ouvrir des routes et de modifier la géographie des lieux.
Par ailleurs, les forces d’occupation transforment la rue de Naplouse en une véritable caserne militaire, en prenant le contrôle de plusieurs bâtiments résidentiels, notamment dans la partie nord de la ville, en face du camp de Tulkarem, après avoir forcé les habitants à quitter leurs maisons. Certains de ces logements sont occupés par l’armée depuis plus de quatre mois, notamment les maisons des familles Far‘atawi et Younès, incendiées hier soir par les soldats. Les blindés et bulldozers israéliens se déploient massivement autour de ces zones.
La rue de Naplouse, qui relie les deux camps de Tulkarem et de Nour Shams, a également subi d'importants dégâts à cause des buttes de terre installées il y a plusieurs mois par l’armée, entravant gravement la circulation. Les patrouilles israéliennes y multiplient les barrages volants et soudains, aggravant la souffrance des habitants.
Par ailleurs, la ville et ses banlieues sont le théâtre de mouvements militaires intenses, avec des patrouilles de blindés et de fantassins sillonnant les rues principales, harcelant délibérément les civils et leurs véhicules, utilisant les sirènes de manière provocatrice, et circulant à contresens.
Ce matin, l’armée d’occupation a fermé les deux entrées principales de la ville à l’est et au sud, verrouillant les barrières militaires d’‘Anab et du pont de Jabara, et durcissant les contrôles, interdisant aux véhicules de passer.
Cette agression continue a déjà entraîné la mort de 13 Palestiniens, dont un enfant et deux femmes, l’une enceinte de huit mois, en plus de dizaines de blessés et d’arrestations, et de destructions massives des infrastructures, habitations, commerces et véhicules.
Selon les dernières données disponibles, cette escalade a provoqué le déplacement de plus de 5 000 familles, soit plus de 25 000 personnes, la destruction totale de plus de 400 maisons et des dégâts partiels sur 2 573 autres. Les accès aux deux camps restent fermés, transformant la zone en espace presque vidé de toute vie.
R.N
