Tulkarem, le 23 juin 2025, WAFA - Les forces d’occupation israéliennes ont poursuivi ce lundi une vaste opération de destruction dans le camp de réfugiés de Nour Shams, à l’est de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée. Cette offensive s’inscrit dans un siège militaire intensif qui dure depuis 148 jours sur la ville et 135 jours sur le camp.
Selon des sources locales, six bulldozers militaires ont mené d’importantes opérations de démolition dans plusieurs quartiers du camp, notamment Harat al-Manshiya, ainsi que les secteurs proches de la clinique et de la mosquée. De nombreux bâtiments résidentiels ont été rasés jusqu’au sol, laissant place à des routes larges, dans ce qui apparaît comme une tentative délibérée de reconfiguration géographique.
Des vidéos et images diffusées montrent des scènes de désolation extrême : des quartiers entiers réduits à des amas de gravats, des bâtiments s’effondrant en quelques secondes sous l’assaut des engins militaires, et une poussière épaisse recouvrant un camp désormais quasiment vidé de sa population.
Depuis le mois de mai, plus de 30 bâtiments ont été détruits dans le camp de Nour Shams. Des centaines de familles ont été déplacées dans des conditions humanitaires critiques. Des informations indiquent que le plan israélien prévoit la destruction de 106 bâtiments dans les camps de Tulkarem et de Nour Shams, comprenant plus de 250 logements et de nombreux commerces, sous couvert "d’ouverture de routes" ou de "modification urbaine".
Par ailleurs, la ville de Tulkarem elle-même subit une militarisation intense : des quartiers entiers sont transformés en zones d’opérations, des bâtiments civils sont réquisitionnés, et des barrages militaires surgissent de manière imprévisible, paralysant la vie quotidienne.
Le bilan humain s’alourdit :
13 Palestiniens ont été tués, dont un enfant et deux femmes, l’une enceinte de huit mois.
Des dizaines de blessés et d’arrestations ont été recensés.
Plus de 5 000 familles ont été déplacées, et 400 habitations détruites entièrement.
2 573 maisons ont été partiellement endommagées.
Le camp de Nour Shams, autrefois densément peuplé, est aujourd’hui presque désert, les entrées demeurent bloquées et les forces israéliennes continuent d’y faire régner une atmosphère de guerre totale.
Les autorités palestiniennes dénoncent un nettoyage urbain et humain en cours, et appellent la communauté internationale à intervenir sans délai face à ce qu’elles qualifient de crimes de guerre flagrants.
H.A
