Tulkarem, le 30 juin 2025, WAFA– L’armée israélienne a poursuivi ce lundi matin ses opérations de démolition dans le camp de réfugiés de Tulkarem, alors que son offensive contre la ville et ses camps entre dans son 155e jour, et dans son 142e jour à Noor Shams.
Selon la correspondante de WAFA, des bulldozers israéliens ont pris d’assaut le camp, escortés par des unités d’infanterie, et ont détruit plusieurs bâtiments résidentiels dans le quartier d’Al-Nadi, les rasant entièrement.
Ces nouvelles destructions s’inscrivent dans une campagne plus large menée ces derniers jours dans les quartiers de Balawneh, Okasha, Al-Nadi, Sawalmeh, Al-Hamam et les abords des écoles, visant au total plus de 50 structures.
Le camp de Noor Shams a également été le théâtre de démolitions massives la semaine dernière, notamment dans les quartiers d’Al-Manshiya, Al-Maslakh, la clinique et la mosquée, entraînant la séparation physique entre différents secteurs du camp.
Cette escalade s’inscrit dans un plan dévoilé par les autorités israéliennes en mai dernier, qui prévoit la démolition de 106 bâtiments dans les deux camps : 58 dans le camp de Tulkarem (contenant plus de 250 unités résidentielles et de nombreuses installations commerciales) et 48 à Noor Shams, sous prétexte d’ouverture de routes et de modifications du paysage urbain.
Parallèlement, un bouclage sévère reste imposé aux deux camps et à leurs alentours, avec la présence de troupes, véhicules militaires et bulldozers dans les ruelles et aux entrées, empêchant les habitants d’accéder à leurs logements, alors que des tirs ciblent toute personne s’approchant de la zone.
Ce matin, les forces israéliennes ont également arrêté quatre Palestiniens dans le quartier d’Iktaba, à l’est de Tulkarem : deux frères, Abdel Aziz et Abdel Rahman Rajab, ainsi que Muhannad Musleh, après les avoir violemment battus et confisqué leur véhicule. Liyth Shawish a aussi été arrêté à son domicile.
L’armée a renforcé sa présence militaire dans la ville et ses camps, multipliant les barrages improvisés, bloquant la circulation, circulant à contre-sens et exposant les civils à de graves dangers, notamment à proximité de Noor Shams où des tirs nourris ont été entendus et des colonnes de fumée observées.
Le quartier de la rue Naplouse, reliant les deux camps, est transformé en zone militaire fermée, plusieurs immeubles y ont été saisis, leurs habitants expulsés. La rue est entravée par des talus de terre, rendant la circulation difficile.
Les restrictions se poursuivent aussi aux entrées de la ville, notamment au checkpoint militaire d’Anabta, quasiment fermé en permanence, et au pont de Jabara, où des barrages mobiles exacerbent les souffrances des habitants.
Depuis le début de cette offensive, 13 Palestiniens ont été tués, dont un enfant et deux femmes (l’une enceinte de huit mois), des dizaines ont été blessés ou arrêtés. Plus de 500 maisons ont été totalement détruites, 2 573 partiellement endommagées, et plus de 25 000 habitants déplacés de force, transformant les camps en zones quasi désertes.
H.A
