Ramallah, 1er juillet 2025 (WAFA) – « Je transportais une petite brique de lait dans mon sac. Ce n'était pas seulement de la poudre nutritive, c'était une bouée de sauvetage pour un bébé mourant. J'allais entrer à Gaza, mais Israël m'en a empêchée. Le lait était “non autorisé”. »
Avec ces mots, le Dr Thaer Ahmed raconte l’un des paradoxes humains les plus horribles de l’ère moderne : le lait, une marchandise simple et ordinaire, se trouve à la barrière frontalière… en attente d’une autorisation militaire.
Alors que deux nourrissons sont morts à Gaza cette semaine à cause de la famine et du manque de lait maternisé, les équipes médicales mettent en garde contre une catastrophe imminente menaçant la vie d'au moins 580 nourrissons, la plupart des nouveau-nés, qui souffrent de malnutrition sévère dans un contexte d'effondrement du système de santé et de blocus en cours.
« J'ai rencontré des responsables européens et j'ai apporté avec moi le même colis qui avait été refusé à l'entrée à Gaza », a déclaré le Dr Thaer, membre d'une délégation médicale qui a tenté d'acheminer de l'aide par l'intermédiaire d'Avaaz International. « Certains ont pleuré en apprenant ce que mes collègues subissaient dans les hôpitaux, mais pleurer ne suffit pas à sauver une vie. »
Un crime aux portes de l'hôpital
Depuis des mois, les rares hôpitaux encore en activité à Gaza alertent sur l'épuisement des fournitures essentielles, notamment du lait maternisé. Les médecins de l'hôpital Shifa confirment que certains bébés sont nourris avec de l'eau de riz ou du thé dilué dans une tentative désespérée de les maintenir en vie.
« Les mères souffrent de malnutrition sévère. Elles n'ont plus de lait pour nourrir leurs bébés, et les médecins rationnent les derniers biberons de lait maternisé. Certains bébés partagent le même récipient pendant des jours », explique un médecin.
Dans les hôpitaux transformés en abris, les opérations chirurgicales se font sans anesthésie, les blessés dorment à même le sol et les cris des enfants se mêlent à ceux des frappes aériennes.
Dans le cadre d'une campagne lancée par Avaaz, le Dr Thaer et un groupe de médecins et de militants du monde entier appellent à la signature d'une pétition internationale urgente visant à faire pression sur les autorités d'occupation pour qu'elles autorisent immédiatement l'entrée de lait maternisé et d'aide humanitaire vitale.
« Nous devons transformer la compassion en action. Les enfants de Gaza ne sont pas des numéros, ce sont des vies qui attendent une goutte de lait », déclare Thaer, ajoutant que les récentes pressions internationales ont contraint Israël à autoriser des quantités limitées de nourriture, mais que cela ne suffit pas à faire face à la catastrophe.
Depuis sa création en 2007, Avaaz est active dans le domaine des droits humains et de l'aide humanitaire à travers le monde. Elle affirme opérer en 17 langues et compter plus de 40 millions de membres. Sur la question de Gaza, l'organisation coordonne ses efforts de lobbying en rencontrant les gouvernements et les organisations des Nations Unies.
L'organisation espère que les dirigeants mondiaux s'attaqueront à la famine causée par l'occupation de Gaza par des mesures concrètes pour sauver les enfants et distribuer du lait, et non le priver de sa distribution.
R.N
