Tulkarem, le 2 juillet 2027, WAFA – Les forces d'occupation israéliennes (FOI) ont intensifié leurs mesures arbitraires contre les habitants du camp de réfugiés de Tulkarem, les soumettant au harcèlement, à la détention et aux mauvais traitements alors qu'ils se dirigeaient vers leurs maisons menacées de démolition pour récupérer leurs biens. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de leur agression continue contre la ville de Tulkarem et son camp pour le 157e jour consécutif.
Notre correspondant a rapporté que les FOI n'ont accordé que quelques heures à 50 habitants du camp de réfugiés de Tulkarem ce mercredi matin pour évacuer leurs maisons, menacées de démolition dans le cadre d'un nouveau plan de démolition visant le camp et ses infrastructures, dans le cadre d'un vaste plan visant à anéantir ses monuments historiques et nationaux.
Hier, les FOI ont notifié la démolition de 104 maisons et bâtiments du camp de réfugiés de Tulkarem, sous prétexte d'objectifs militaires. Les FOI ont donné aux propriétaires 72 heures pour évacuer leurs biens, à compter de mercredi et jusqu'à la semaine prochaine.
Le matin, les habitants se sont dirigés vers le camp par deux axes principaux désignés par l'occupation : l'un est l'entrée côté Mouqata'a, l'autre côté de l'usine d'Abou Safiya, pour arriver à la station Al-Zinat. Ils étaient sous le choc et le deuil face aux destructions qui ont frappé le camp en général et les propriétés en particulier. Ils ont emporté tout ce qu'ils ont pu dans les décombres des maisons totalement ou partiellement détruites.
Durant les heures prévues, des familles ont été observées se démenant pour évacuer leurs maisons, accompagnées de plusieurs bénévoles du Croissant-Rouge palestinien. Pendant ce temps, les forces d'occupation israéliennes ont encerclé la zone et déployé un important dispositif aux entrées du camp et entre les ruelles et les maisons, les transformant en casernes militaires. Elles ont tiré à balles réelles et lancé des bombes assourdissantes pour terroriser les habitants.
Le Croissant-Rouge palestinien a confirmé à un correspondant de WAFA avoir traité trois cas de dépression nerveuse. Ceux-ci ont été transférés à l'hôpital gouvernemental Martyr Thabet Thabet pour y être soignés, au milieu de scènes de destruction massive et d'une pression psychologique intense subie par les résidents.
Faisal Salama, responsable du Comité populaire pour les services du camp, a déclaré à WAFA que l'occupation humiliait délibérément les résidents en les détenant pendant de longues heures sous la chaleur, avant de les autoriser à entrer pour des horaires limités et sous une surveillance stricte.
Il a souligné que les familles rencontraient d'énormes difficultés pour récupérer leurs biens en raison des destructions massives qui avaient affecté les rues et les ruelles du camp, entravant même la circulation piétonne et rendant difficile le transport de leurs biens jusqu'aux véhicules stationnés à l'entrée du camp.
Il a expliqué que le nouvel ordre de démolition concerne 104 immeubles résidentiels, chacun comprenant quatre appartements, abritant environ 400 familles. Cette décision s'inscrit dans la continuité de la politique de démolition menée par l'occupation contre le camp, en cours pour le cinquième mois consécutif.
Salama a souligné qu'il s'agissait d'une tentative systématique d'effacer les caractéristiques géographiques du camp, symbole de la Nakba et zone d'attente pour le retour. Cette tentative vise à effacer la question des réfugiés, à mettre fin au rôle de l'UNRWA et à effacer l'histoire palestinienne. Il a souligné que notre peuple poursuivra sa persévérance et sa lutte jusqu'à la libération, le retour des réfugiés dans les villes et villages d'où ils ont été déplacés en 1948, la reconstruction de ce qui a été détruit par l'occupation et l'établissement d'un État palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale.
Pendant ce temps, les forces d'occupation ont maintenu un siège serré sur le camp de Nour Shams et ses environs pour le 144e jour consécutif, avec des unités d'infanterie et des véhicules militaires déployés dans les ruelles et les entrées. Cela fait suite à la récente démolition de maisons et d'immeubles résidentiels, qui a entraîné la création de larges rues séparant les quartiers.
Par ailleurs, la ville a été le théâtre aujourd'hui d'un déploiement de véhicules d'occupation patrouillant ses rues principales, notamment la rue Naplouse et le marché central. Ils ont entravé la circulation des citoyens et des véhicules, klaxonnant de manière provocatrice et roulant à contresens, mettant en danger la vie des citoyens.
Les forces d'occupation continuent de transformer la rue de Naplouse en caserne militaire en s'emparant de plusieurs immeubles d'habitation, ainsi que de certaines parties du quartier nord de la ville, notamment celles faisant face au camp de réfugiés de Tulkarem, et de certaines parties du quartier est, à proximité du camp. Cette opération a été suivie de l'évacuation forcée des habitants, accompagnée du déploiement d'engins lourds et de bulldozers dans les environs.
Cette rue, qui relie les camps de réfugiés de Tulkarem et de Nur Shams, a également subi d'importants dégâts en raison des monticules de terre érigés par les forces d'occupation il y a plusieurs mois. À cela s'ajoute une forte présence des forces d'occupation, qui ont installé des points de contrôle volants et surprises, entravant la circulation des véhicules et aggravant les souffrances des citoyens.
L'agression en cours a jusqu'à présent causé la mort de 13 civils, dont un enfant et deux femmes, dont l'une était enceinte de huit mois. Des dizaines de blessés et d'arrestations ont également été signalés, ainsi que des destructions massives d'infrastructures, d'habitations, de commerces et de véhicules.
L'escalade a entraîné le déplacement forcé de plus de 5 000 familles des deux camps, soit plus de 25 000 citoyens. Elle a également entraîné la destruction complète de plus de 600 habitations et des dommages partiels à 2 573 autres. Parallèlement, les entrées des camps restent bloquées par des barricades, les transformant en zones quasi inanimées.
F.N