Tel-Aviv, le 6 juillet 2025, WAFA- La commission de l'éducation en Israël a approuvé, en deuxième et troisième lectures, un projet de loi interdisant l'embauche de tout enseignant ayant obtenu son diplôme dans une université palestinienne.
Selon le texte, il sera interdit de recruter un enseignant titulaire d’un diplôme délivré par un établissement académique situé en Cisjordanie, à moins que le directeur général du ministère israélien de l’Éducation n’en autorise l’embauche, à condition que l’enseignant détienne également un certificat équivalent délivré par un établissement reconnu par Israël.
Les données du Centre de recherche et d’information de la Knesset indiquent une augmentation notable du nombre d’enseignants diplômés d’universités palestiniennes au cours de la dernière décennie.
Durant cette période, 30 339 nouveaux enseignants ont intégré le système éducatif en langue arabe, dont 11 % sont titulaires de diplômes d’universités palestiniennes.
Parmi ces 3 447 enseignants, 62 % enseignent à Jérusalem-Est, 29 % dans le système éducatif bédouin du Néguev, et 9 % dans d’autres régions.
Pour l’année scolaire en cours, environ 6 700 enseignants travaillent à Jérusalem-Est, dont au moins 60 % sont diplômés d’un établissement académique palestinien.
Les initiateurs du projet de loi, les députés Amit Halevi et Avichai Boaron (du Likoud), ont justifié leur proposition en affirmant que, ces dernières années, le nombre de citoyens et de résidents israéliens poursuivant leurs études dans des institutions académiques situées sous autorité palestinienne a considérablement augmenté, ainsi que le nombre de diplômés de ces établissements intégrant le système éducatif israélien.
Ils ont également affirmé que les études dispensées dans ces institutions contiennent, selon eux, « des contenus antisémites, un endoctrinement visant à nier l’existence de l’État d’Israël et une incitation grave contre lui ».
L’Association pour les droits civiques en Israël a exhorté au rejet de ce projet de loi, qu’elle juge excessif et attentatoire aux libertés fondamentales.
L’association a ajouté que les objectifs du texte pourraient être atteints en appliquant les lois et règlements existants, tout en soulignant les dommages qu’il causerait au système éducatif ainsi qu’aux opportunités d’emploi des jeunes Arabes.
Lors des discussions, la conseillère juridique de la commission de l’éducation, l’avocate Tami Sela, a, pour sa part, soulevé des objections d’ordre constitutionnel, estimant que le projet de loi portait atteinte à la liberté de travailler et reposait sur des fondements non justifiés.
H.A