Ramallah, le 7 juillet 2025, WAFA– La ville palestinienne de Sinjil, située à 17 km au nord de Ramallah, vit depuis plusieurs mois un siège étouffant et sans précédent imposé par les forces d’occupation israéliennes.
Entourée par des barrières militaires, des colonies et un mur de fer barbelé de 6 mètres de haut, la ville est pratiquement coupée du monde. Ce mur, érigé récemment à l’est sur 1,5 km, a confisqué 30 dounams de terres agricoles, tandis que 47 maisons ont été isolées de la ville, leurs résidents vivant sous surveillance militaire constante, n’ayant qu’un unique point d’accès contrôlé par les soldats israéliens.
Au sud, les colons intensifient leurs tentatives de prendre possession du Jabal al-Batin et du site archéologique de Khirbet al-Tell, avec l'appui des forces israéliennes.
Selon Omar Tuwafsha, maire de Sinjil, la population vit comme dans "une prison à ciel ouvert", avec des répercussions profondes sur la vie quotidienne : chute des échanges commerciaux, accès restreint aux soins, difficultés scolaires et universitaires, et une agriculture en déclin, notamment la perte de la récolte d'olives sur deux saisons consécutives.
Depuis octobre 2023, les habitants sont privés d’accès à 8 000 dounams de terres au nord, soit la moitié de la surface totale de la municipalité. Nombre de familles déplacées à l’intérieur de la ville ont dû fuir les zones proches de la barrière ou des colons.
La ville, encerclée par cinq colonies, des avant-postes illégaux et une base militaire israélienne, voit sa géographie et son quotidien complètement défigurés. La construction d’un nouveau segment de barrière, décidé récemment par Israël, prévoit de s’emparer de 9 dounams supplémentaires.
Les tensions sont également exacerbées par les violences récurrentes : en deux mois, deux Palestiniens ont été tués, dont un enfant de 14 ans, Youssef Fuad Faqha, dont le corps est toujours retenu par les autorités israéliennes.
Aujourd’hui, les 7 000 habitants de Sinjil ne se considèrent plus comme des citoyens, mais comme des prisonniers sur leurs propres terres.
H.A