Gaza, le 20 juillet 2025, WAFA- Dans un hôpital du centre de Gaza, les parents Hatem et Iman Al-Nouri attendent avec angoisse des nouvelles de leur fils « Siraj », âgé de deux ans et demi, grièvement blessé à la tête et à l’œil suite à un bombardement israélien. Deux de ses frères et une cousine ont été tués dans la même attaque alors qu’ils attendaient d’obtenir de l’aide alimentaire.
La semaine dernière, les quatre enfants avaient quitté leur maison à Deir al-Balah pour se rendre à un point de distribution médicale d’une ONG, dans l’espoir d’obtenir des compléments alimentaires. Siraj pleurait car il désirait goûter à de la nourriture « sucrée ». Quelques minutes après leur arrivée, un violent bombardement a transformé les lieux en scène de carnage.
Iman Al-Nouri raconte à l’agence Anadolu comment ses enfants ont été ciblés alors qu’ils étaient assis sur un trottoir, attendant leur tour. Deux d’entre eux, Amir et Sama, sont morts sur le coup, tandis qu’Omar a succombé à ses blessures une heure après son transfert à l’hôpital. Siraj, lui, est toujours en soins intensifs.
La famille a dû transporter les enfants blessés sur une charrette tirée par un âne, faute de pouvoir utiliser une ambulance, conséquence directe de la pénurie de carburant qui frappe le secteur hospitalier à Gaza. Cette crise énergétique limite le fonctionnement des hôpitaux, des ambulances et des équipements vitaux, aggravant le sort des blessés.
Les unités de sang nécessaires aux transfusions font également défaut, retardant les soins et mettant des vies en danger. Omar, qui avait besoin d’une transfusion urgente, n’a reçu du sang qu’après une heure, ce qui a contribué à la détérioration de son état.
Le secteur médical de Gaza est au bord de l’effondrement total, conséquence directe des attaques répétées sur les infrastructures de santé et du blocus imposé par Israël, empêchant l’entrée d’équipements médicaux, de médicaments et de carburant. Les restrictions aux passages frontières empêchent également des milliers de malades graves de quitter Gaza pour recevoir des soins à l’étranger.
Depuis le début de la guerre en octobre 2023, plus de 199 000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants, ont été tués ou blessés, tandis que des centaines de milliers ont été déplacés, confrontés à la famine et à la destruction massive.
Ce drame familial illustre tragiquement l’impact humain dévastateur de cette crise, où des enfants affamés, simplement venus chercher de la nourriture, deviennent des victimes directes du conflit.
H.A