Accueil international 30/July/2025 07:34 AM

Des agences onusiennes alertent : les indicateurs alimentaires à Gaza dépassent les seuils de famine

Des agences onusiennes alertent : les indicateurs alimentaires à Gaza dépassent les seuils de famine

New York, le 30 juillet 2025, WAFA– La bande de Gaza est confrontée à un risque extrême de famine, les indicateurs de consommation alimentaire et de nutrition ayant atteint leurs pires niveaux depuis le début de la guerre actuelle, selon une alerte émise par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

L’alerte souligne que deux des trois seuils de famine ont été dépassés dans certaines zones de Gaza. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) mettent en garde contre le manque de temps pour déclencher une réponse humanitaire globale.

Un communiqué de presse conjoint publié par des agences des Nations Unies indique : « Le conflit en cours, l’effondrement des services de base et les restrictions sévères imposées à l’acheminement et à la distribution de l’aide humanitaire par l’ONU ont créé des conditions catastrophiques de sécurité alimentaire pour des centaines de milliers de personnes à travers la bande de Gaza. »

Gaza au bord de la famine:

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré que l’alerte émise par l’IPC confirme « ce que nous redoutons : Gaza est au bord de la famine ».

Il a ajouté : « Les faits sont indéniables : les Palestiniens à Gaza vivent une catastrophe humanitaire d’une ampleur épique.

Ce n’est pas un avertissement, mais une réalité qui se déroule sous nos yeux. »

Il a insisté sur la nécessité de transformer le « goutte-à-goutte de l’aide » en un « océan », précisant que nourriture, eau, médicaments et carburant doivent affluer « en vagues, sans entrave. Ce cauchemar doit cesser. »

Pour éviter le pire, Guterres a appelé toutes les parties à agir de toute urgence, réclamant un cessez-le-feu immédiat et durable, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, et un accès humanitaire total et sans entrave à toute la bande de Gaza.

« C’est un test de notre humanité commune – un test que nous ne pouvons pas échouer. »

Privation de nourriture pendant plusieurs jours:

La consommation alimentaire – premier indicateur de famine – a fortement diminué à Gaza depuis la dernière mise à jour de l’IPC en mai.

Les données révèlent que plus d’un tiers de la population (soit 39 %) ne mange pas pendant plusieurs jours d’affilée.

Plus de 500 000 personnes, soit environ un quart de la population de Gaza, vivent dans des conditions proches de la famine, tandis que le reste souffre d’une faim aiguë.

La malnutrition aiguë – second indicateur de famine – a atteint un niveau sans précédent.

Chez les enfants de moins de cinq ans vivant dans la ville de Gaza, les taux de malnutrition ont été multipliés par quatre en deux mois, atteignant 16,5 %, ce qui témoigne d’une détérioration alarmante de l’état nutritionnel et d’un risque accru de mortalité.

Quant au troisième indicateur – les décès dus à la faim –, il est également en hausse, mais les conditions actuelles rendent la collecte de données extrêmement difficile, d’autant que les systèmes de santé sont en ruine à cause de la guerre.

Une souffrance insoutenable sous les yeux du monde:

La directrice exécutive du PAM, Cindy McCain, a déclaré que la souffrance insoutenable de la population de Gaza est déjà visible pour tous.

« Attendre une confirmation officielle de la famine pour fournir une aide alimentaire vitale est inacceptable. »

Elle a appelé à l’entrée immédiate et ininterrompue d’un flux massif d’aide alimentaire chaque jour pour éviter une famine généralisée.

La directrice exécutive de l’UNICEF, Catherine Russell, a alerté sur le fait que des enfants et des nourrissons émaciés meurent de malnutrition à Gaza.

Elle a souligné l’impérieuse nécessité d’un accès humanitaire sûr, immédiat et sans restriction à toute la bande de Gaza afin d’intensifier la livraison d’aides vitales : nourriture, suppléments nutritionnels, eau et médicaments.

Malgré la réouverture partielle des points de passage, les aides humanitaires qui entrent à Gaza ne représentent qu’une infime fraction des besoins de plus de deux millions d’habitants.

Pour répondre simplement aux besoins alimentaires et nutritionnels de base, plus de 62 000 tonnes d’aide d’urgence doivent être fournies chaque mois.

Les agences de l’ONU ont également insisté sur l’importance de reprendre les importations commerciales, notamment pour garantir la diversité alimentaire à travers fruits, légumes, produits laitiers, viandes et poissons.

Elles ont une fois de plus appelé à un cessez-le-feu immédiat et permanent pour mettre fin aux tueries, libérer les otages en toute sécurité et permettre les opérations humanitaires.

Un million de femmes souffrent de la faim:

Dans un communiqué, ONU Femmes a indiqué qu’un million de femmes et de filles à Gaza sont confrontées à la faim, à la violence et aux abus à grande échelle, obligées à faire des choix impossibles entre mourir de faim ou risquer la mort en cherchant de la nourriture.

La directrice exécutive de l’agence, Sima Bahous, a déclaré : « Les femmes de Gaza sont confrontées à des dilemmes insupportables : rester dans les abris et mourir de faim ou sortir pour chercher nourriture et eau, au risque élevé d’être tuées, tandis que leurs enfants meurent de faim sous leurs yeux. »

Elle a dénoncé une situation inacceptable et inhumaine, appelant à y mettre fin immédiatement. Elle a également réclamé un accès humanitaire sans entrave à grande échelle et un cessez-le-feu permanent ouvrant la voie à une paix durable.

Des livraisons insuffisantes malgré les efforts:

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a déclaré que l’ONU et ses partenaires ont réussi, ces deux derniers jours, à faire entrer davantage de nourriture à Gaza, notamment de la farine, du lait infantile prêt à l’emploi, des biscuits énergétiques, des couches, des vaccins et du carburant.

Mais l’OCHA a souligné que ces quantités restent très largement insuffisantes par rapport aux besoins.

De plus, en raison de la faim généralisée et de la pénurie d’approvisionnement, la majorité des aides sont saisies par la foule avant même d’atteindre leur destination.

L’OCHA insiste sur la reprise urgente des importations commerciales, affirmant qu’aucune opération humanitaire ne peut, à elle seule, répondre aux besoins de 2,1 millions de personnes.

Note :

Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) est une initiative mondiale regroupant des agences onusiennes, des partenaires régionaux et des organisations humanitaires. Il évalue l’insécurité alimentaire en cinq phases, la cinquième – la famine – étant la plus grave.

H.A

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