Nations Unies, le 8 août 2025, WAFA– Le projet israélien visant à réoccuper militairement la bande de Gaza suscite une vague de condamnations internationales, alors que l’armée israélienne se prépare à une nouvelle invasion terrestre de l’enclave palestinienne déjà ravagée par deux ans de guerre.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exhorté vendredi Israël à mettre un terme immédiat à ce plan, qu’il considère comme une violation flagrante du droit international. « Cette nouvelle escalade ne fera qu’amplifier les déplacements forcés, les meurtres, les souffrances insupportables et les destructions insensées », a-t-il mis en garde dans un communiqué officiel.

Türk a rappelé que le projet israélien contredit la décision de la Cour internationale de justice appelant à mettre fin à l’occupation. Il a également souligné que cette mesure compromet davantage le droit des Palestiniens à l'autodétermination et la solution à deux États. Il a appelé à une fin immédiate de la guerre, à la libération des otages et à un accès humanitaire sans entrave à Gaza.

La Suède, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères Maria Malmer Stenergard, a également dénoncé le plan israélien. « Toute tentative d’annexer ou de modifier le territoire de Gaza violerait le droit international », a-t-elle déclaré à la télévision publique SVT, appelant à un cessez-le-feu immédiat.

Même tonalité du côté de l’Espagne, où le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares a condamné une intensification militaire qui « ne ferait qu’engendrer davantage de destructions et de souffrances ». Il a réitéré son appel à un cessez-le-feu permanent, à l’entrée massive d’aide humanitaire et à la mise en œuvre d’une solution à deux États.

En Écosse, le Premier ministre John Swinney a qualifié la décision israélienne de « complètement et totalement inacceptable ». Selon lui, « la communauté internationale doit intervenir pour stopper Israël et garantir un cessez-le-feu ».

La décision récente du gouvernement israélien de réoccuper la ville de Gaza et d’intensifier ses opérations militaires continue de susciter de vives réactions à l’échelle internationale. La ministre finlandaise des Affaires étrangères, Elina Valtonen, a exprimé ce vendredi sa « profonde inquiétude » face à cette décision, soulignant que « malgré les difficultés actuelles, il est crucial de préserver les chances d’une solution à deux États ».

Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Kasper Veldkamp, a également dénoncé cette initiative, qualifiant la décision israélienne de « faute grave ». Dans une déclaration publiée sur la plateforme X (anciennement Twitter), il a insisté : « La situation humanitaire à Gaza est catastrophique et nécessite une amélioration immédiate. Cette décision n’y contribue en rien et n’aidera pas davantage à la libération des otages. »

Le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Løkke Rasmussen, a déclaré aujourd’hui vendredi à la chaîne de télévision danoise TV2 que la décision d’Israël de « prendre le contrôle » de la bande de Gaza est une erreur, et qu’elle doit y renoncer immédiatement.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé le gouvernement d’occupation israélien à reconsidérer son plan de prise de contrôle de la bande de Gaza.

Dans des déclarations publiées ce vendredi sur la plateforme "X", la présidente de la Commission européenne a déclaré :

« Il est impératif de reconsidérer la décision du gouvernement israélien d’élargir son opération militaire à Gaza. »

Elle a souligné la nécessité d’un accès immédiat et sans restriction de l’aide humanitaire à Gaza, afin de fournir ce qui est urgemment requis sur le terrain, affirmant qu’un cessez-le-feu est désormais indispensable.

Le cabinet de sécurité du gouvernement d’occupation israélien, le "cabinet restreint", a approuvé à l’aube de ce vendredi l’occupation de la ville de Gaza ainsi que l’intensification de l’agression dans la bande de Gaza.

Selon les médias israéliens, le "cabinet" a approuvé à l’unanimité un "plan militaire autorisant Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant à valider les plans d’opérations militaires".

Ils ont ajouté que le plan militaire d’occupation commencera par le déplacement forcé des habitants de la ville de Gaza vers le sud, suivi de l’encerclement de la ville, puis de nouvelles incursions dans les zones densément peuplées.

Ce plan militaire concorde avec les demandes du ministre des Finances du gouvernement d’extrême droite, Bezalel Smotrich, d’occuper entièrement la bande de Gaza et d’y établir des colonies.

Depuis le début de la guerre génocidaire contre Gaza, le 7 octobre 2023, les forces d’occupation ont conquis l’ensemble de la ville de Gaza, à l’exception de quelques zones, y sont restées plusieurs mois avant de se retirer de la plupart d’entre elles en avril 2024.

Jusqu’à présent, cette guerre d’extermination a fait 61 258 martyrs, 152 045 blessés — en majorité des femmes et des enfants —, plus de 9 000 disparus, ainsi que des centaines de milliers de déplacés et une famine qui a coûté la vie à de nombreuses personnes, y compris des dizaines d’enfants.

H.A