Djeddah, le 25 août 2025, WAFA– La résolution adoptée lors de la 21e session extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), convoquée pour examiner l’agression israélienne continue contre le peuple palestinien, a exprimé son rejet et sa ferme condamnation de l’annonce par Israël, puissance occupante, de son plan visant à imposer une occupation et un contrôle militaire total sur la bande de Gaza, ainsi que de tout projet visant à déplacer le peuple palestinien sous quelque prétexte que ce soit.
La résolution considère ces projets israéliens comme « une escalade grave et inacceptable, une tentative de consolider une occupation illégale et d’imposer un fait accompli par la force », dans le cadre de démarches contraires au droit international, menaçant la paix et la sécurité régionales et internationales, en violation flagrante du droit international, du droit international humanitaire, des droits humains, des résolutions pertinentes de la légitimité internationale, ainsi que de l’avis consultatif et des mesures provisoires ordonnées par la Cour internationale de justice.
Elle tient Israël, puissance occupante, pleinement responsable des crimes de génocide, de la catastrophe humanitaire sans précédent et de la famine qui sévit dans la bande de Gaza. Elle exige l’ouverture de tous les points de passage et l’autorisation immédiate et inconditionnelle d’entrée de l’aide humanitaire sans entraves et en quantité suffisante, y compris nourriture, médicaments et carburant, tout en garantissant la liberté d’action des agences de secours et des organisations internationales et humanitaires, en premier lieu l’UNRWA. Elle appelle au respect du droit international humanitaire, du droit international des droits humains et des résolutions de l’ONU.
La résolution souligne l’importance d’une réaction internationale responsable face au constat du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), adopté par les Nations unies, qui a confirmé officiellement pour la première fois l’existence d’une famine à Gaza. Elle rend Israël directement responsable de ce crime et de ses conséquences, et appelle la communauté internationale à une action urgente en activant tous les mécanismes d’urgence internationaux afin de garantir l’acheminement immédiat et suffisant de l’aide humanitaire et alimentaire à Gaza. Elle insiste sur la nécessité de soumettre le dossier des crimes de famine et du blocus israélien de Gaza à la Cour pénale internationale.
Elle affirme également la nécessité pour le gouvernement de l’État de Palestine d’assumer pleinement ses responsabilités en matière de gouvernance et de sécurité sur l’ensemble du territoire palestinien occupé, avec le plein soutien des États membres de l’OCI et de la communauté internationale. Elle appelle à fournir toutes les formes de soutien, y compris la mise en œuvre du filet de sécurité financière islamique, selon des mécanismes transparents, et exige la libération immédiate et totale des fonds des recettes fiscales palestiniennes retenues illégalement par Israël.
La résolution rappelle que la paix juste, durable et globale ne peut être atteinte que par la mise en œuvre de la solution à deux États, fondée sur la fin de l’occupation coloniale israélienne et garantissant l’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain sur les lignes du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, conformément au droit international, aux résolutions de l’ONU et à l’Initiative de paix arabe.
Ensuite, le texte présente le corps détaillé de la résolution en 38 points, où sont rappelés :
le bilan humain de l’agression israélienne (plus de 62 500 martyrs, dont 12 400 femmes et 18 500 enfants, ainsi que plus de 160 000 blessés et 1,5 million de déplacés) ;
la dénonciation du génocide, des crimes de guerre et crimes contre l’humanité ;
la condamnation du recours à la famine comme arme de guerre ;
l’appel à un cessez-le-feu immédiat et complet, à la levée totale du blocus et au retrait israélien de Gaza ;
la condamnation de l’assassinat des journalistes et de l’attaque contre la liberté de la presse (238 journalistes tués) ;
la mise en garde contre l’expansion coloniale, dont la récente approbation de 3 400 unités de colonisation illégales dans la zone dite « E1 » à Jérusalem ;
la réaffirmation du rôle de la Jordanie en tant que gardienne des lieux saints de Jérusalem et du roi Mohammed VI du Maroc à travers le Comité Al-Qods ;
la dénonciation des propos de Benyamin Netanyahou sur la “Grande Israël” ;
l’appel au Conseil de sécurité de l’ONU à agir sous le chapitre VII pour mettre fin à l’agression et protéger la solution à deux États ;
la demande de sanctions, de suspension des relations diplomatiques et militaires avec Israël ;
l’appel à suspendre l’adhésion d’Israël aux Nations unies ;
la mise en avant des reconnaissances récentes ou à venir de l’État de Palestine par plusieurs pays, en tant que soutien essentiel à la paix et à la solution à deux États.
Enfin, la résolution charge le Secrétaire général de l’OCI de suivre la mise en œuvre de ce texte et de présenter un rapport à la prochaine session du Conseil des ministres.
H.A