New York, le 27 août, 2025,WAFA-Un haut responsable onusien a déclaré que la situation dans le Territoire palestinien occupé continue de se détériorer à des niveaux jamais vus dans l’histoire récente. Il a souligné l’importance de renouveler l’engagement en faveur d’un processus politique, qui mette fin à l’occupation et réalise la solution à deux États.
S’exprimant devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, lors de sa session mensuelle sur la situation au Moyen-Orient, mercredi, Ramiz Alakbarov, Coordonnateur adjoint des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a indiqué que Gaza, après 22 mois de guerre, s’enfonce davantage dans une situation catastrophique, avec l’augmentation du nombre de victimes civiles, les déplacements massifs et désormais la famine.
Intervenant par visioconférence depuis Jérusalem, il a ajouté que la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, est également confrontée à une crise sans précédent marquée par l’expansion effrénée des colonies, les démolitions et l’escalade de la violence, sapant ainsi toute perspective de paix.
Lors de la réunion périodique du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, M. Alakbarov a déclaré que le choix n’avait jamais été aussi clair qu’aujourd’hui : soit poursuivre sur la voie actuelle d’un conflit de longue durée qui pérennise l’occupation, soit renouveler l’engagement en faveur d’un processus politique qui résolve le conflit, mette fin à l’occupation et concrétise la solution à deux États.
Le responsable onusien a évoqué l’intensification des bombardements militaires israéliens dans toute la bande de Gaza, frappant les tentes des déplacés, les écoles, les hôpitaux et les immeubles résidentiels. Il a souligné que les journalistes continuaient d’être cibler, rappelant que plus de 240 d’entre eux avaient été tués à Gaza.
En sa qualité de Coordonnateur humanitaire des Nations Unies dans le Territoire palestinien occupé, il a raconté sa récente visite à Gaza, disant avoir été bouleversé par l’ampleur de la destruction et de la souffrance. Il a indiqué avoir rencontré des travailleurs humanitaires risquant leur vie pour acheminer l’aide alors qu’eux-mêmes vivent dans des conditions insupportables.
Il a affirmé que l’ONU et ses partenaires travaillaient sans relâche pour aider la population de Gaza, mais que les risques sécuritaires étaient extrêmement élevés et que les mesures actuelles d’adaptation étaient largement insuffisantes.
Il a ajouté que la situation en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, continuait de se dégrader dangereusement, réduisant l’espace d’un futur État palestinien, tandis que s’accélérait une réalité d’un État unique fondée sur une occupation illégale et une violence persistante.
Plus de 32 000 habitants de trois camps restent déplacés à cause de ces opérations en cours, a-t-il précisé, insistant sur la nécessité qu’ils puissent rentrer chez eux et reprendre les services, y compris ceux fournis par l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine).
Il a ajouté qu’il fallait désormais une action audacieuse pour résoudre le conflit, mettre fin à l’occupation et rétablir des perspectives politiques.
De son côté, Joyce Msuya, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires, a signalé l’apparition de la famine dans le gouvernorat de Gaza, avec une extension prévue à Deir al-Balah et Khan Younès d’ici la fin du mois prochain, selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).
Elle a déclaré que plus d’un demi-million de personnes sont actuellement confrontées à une faim extrême, à la misère et à la mort. D’ici fin septembre, leur nombre pourrait dépasser 640 000. Près d’un million de personnes se trouvent en phase 4 (urgence) de l’IPC et plus de 390 000 en phase 3 (crise). Presque personne à Gaza n’est épargné par la faim.
Au moins 132 000 enfants de moins de cinq ans devraient souffrir de malnutrition aiguë d’ici la mi- année prochaine, a-t-elle ajouté. Le nombre de ceux menacés de mort parmi ces enfants a triplé pour atteindre plus de 43 000. Pour les femmes enceintes et allaitantes, le chiffre devrait passer de 17 000 à 55 000.
Mme Msuya a précisé que la famine n’était pas due à une sécheresse ou à une catastrophe naturelle, mais qu’il s’agissait d’une crise provoquée par une guerre a causé un nombre massif de morts civils, de blessés, de destructions et de déplacements forcés.
Elle a reconnu une augmentation des livraisons d’aide à Gaza ces dernières semaines. Durant cette période, l’ONU et ses partenaires ont acheminé au moins 12 000 tonnes de farine de blé, soutenu 80 cuisines collectives servant 400 000 repas par jour, livré des aliments thérapeutiques pour 30 000 enfants souffrant de malnutrition pour un mois, fourni des approvisionnements médicaux vitaux dont des unités de sang et distribué de l’eau potable dans plus de 1 000 sites.
Elle a également mentionné la reprise limitée des approvisionnements commerciaux, contribuant à une baisse des prix des produits de base, qui restent toutefois très élevés et inaccessibles pour une grande partie de la population.
Mais la responsable onusienne a souligné que ces développements, bien qu’importants, ne suffiraient pas à inverser la trajectoire de la famine. Elle a ajouté : « Pour répondre aux besoins de 2,1 millions de personnes affamées, nous avons besoin de beaucoup plus. Nous devons acheminer et distribuer des volumes bien plus importants d’aide vitale, lever les restrictions sur les fournitures essentielles et mettre fin aux retards et aux refus qui entravent chaque jour notre travail ».
La Coordonnatrice adjointe des Nations Unies pour les secours d’urgence a rappelé que le droit international humanitaire interdit l’utilisation de la famine comme méthode de guerre ainsi que les attaques contre les biens indispensables à la survie de la population, tels que la nourriture, l’eau et les infrastructures agricoles.
K.R