Genève, le 5 septembre 2025, WAFA– Des experts des Nations unies ont appelé, ce vendredi, à la tenue d’une session d’urgence de l’Assemblée générale de l’ONU face à l’aggravation de la famine et des crimes de génocide commis à Gaza.
Dans un appel pressant, ils ont exhorté la communauté internationale à agir immédiatement avant le 17 septembre, date butoir fixée pour exiger la fin de l’occupation israélienne de la Palestine, soulignant que « le silence et l’inaction ne sont pas une option face aux atrocités de masse ». Les experts ont exigé d’Israël qu’il mette fin « immédiatement » à l’entrave à l’acheminement sûr et efficace de l’aide humanitaire, qualifiant cette obstruction de stratégie de terreur organisée.
Ils ont averti que « la levée de ces restrictions ne suffira pas à elle seule à sauver la population sinistrée de Gaza », appelant à la fin du blocus israélien et à un cessez-le-feu immédiat. « À ce moment critique, le monde a besoin que l’Assemblée générale, en tant que plus haute instance des Nations unies, assume un rôle de leadership décisif pour empêcher une nouvelle catastrophe », ont-ils déclaré.
Les experts ont rappelé que l’ensemble de la population de Gaza est menacée par la famine, tandis que l’armée israélienne progresse vers la ville surpeuplée, où plus d’un million de déplacés palestiniens sont piégés. Le système de classification intégré de la sécurité alimentaire (IPC) a déjà confirmé officiellement l’existence d’une famine. Selon leurs données, 361 Palestiniens sont morts de malnutrition, dont 130 enfants ; 13 d’entre eux – dont trois enfants – sont décédés au cours des dernières 24 heures.
« Les horreurs de la mort par la faim vont s’intensifier si Israël ne met pas un terme à sa politique », ont-ils averti, précisant qu’un demi-million de personnes à Gaza souffrent déjà de la faim. Ils ont accusé Israël de transformer la privation alimentaire en arme de guerre, par la restriction délibérée de la nourriture, de l’eau, des médicaments, des abris et par les attaques meurtrières visant les civils et les rassemblements aux points de distribution d’aide.
Les experts ont également dénoncé la mort de plus de 2 000 Palestiniens lors de ces distributions, dont 70 % dans des zones administrées par l’« Institution humanitaire de Gaza », souvent victimes de tirs aléatoires ou ciblés. Ils ont souligné que « ce système a échoué de manière dramatique », constituant une violation de l’article 59 de la Quatrième Convention de Genève et relevant du crime international.
Ils ont ainsi appelé l’Assemblée générale à agir sous la bannière de « l’Union pour la paix » conformément à la résolution 377 (V), en recommandant une initiative de paix et en ouvrant tous les points de passage pour un accès humanitaire sans entraves, placé sous supervision directe des Nations unies.
Les experts ont proposé le déploiement de navires humanitaires d’urgence par les pays riverains de la Méditerranée, ainsi que la mise en place de convois humanitaires internationaux sous mandat onusien, dotés de pleins pouvoirs pour coordonner et contrôler l’accès à Gaza.
Enfin, ils ont réclamé un cessez-le-feu immédiat et permanent, la libération des détenus palestiniens et des otages, et ont insisté : « L’ONU doit remplir son devoir en matière de respect du droit humanitaire international, de protection des civils et de garantie de l’accès à l’aide vitale pour les habitants de Gaza. Tout manquement à ces obligations rendrait la communauté internationale complice de ces violations graves. »
H.A