Ramallah, le 22 septembre 2025, WAFA – Les relations entre la Palestine et la France connaissent une étape nouvelle et importante, marquée par le rôle de Paris, en partenariat avec l’Arabie Saoudite, à la tête du conférence internationale de haut niveau sur la paix et la mise en œuvre de la solution à deux États, ainsi que par la décision de la France de reconnaître officiellement l’État palestinien.
Une reconnaissance historique:
Le président français Emmanuel Macron avait confirmé, le 24 juillet dernier, à la suite d’une lettre du président Mahmoud Abbas, que la France procéderait à une reconnaissance complète de l’État palestinien lors de son déplacement à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2025. Cette démarche reflète la volonté de Paris de jouer un rôle clé dans les efforts internationaux visant à parvenir à une solution juste pour le conflit israélo-palestinien, particulièrement dans le contexte de la guerre en cours depuis octobre 2023.
Pour la Palestine, cette initiative franco-saoudienne représente une lueur d’espoir face à l’impasse politique, tandis que pour la France, elle traduit une continuité de son engagement historique en faveur des droits palestiniens et de la solution à deux États, considérée comme un instrument stratégique pour la stabilité au Moyen-Orient.
Politique française envers la Palestine:
Depuis des décennies, la France soutient la création d’un État palestinien indépendant et démocratique, vivant en paix aux côtés d’Israël. Elle considère que la solution à deux États, fondée sur les frontières de 1967 et assortie d’un règlement juste pour les réfugiés, est la seule voie pour répondre aux aspirations des Palestiniens et des Israéliens.
Paris a historiquement soutenu la Palestine à travers plusieurs étapes clés : reconnaissance de l’OLP en tant qu’observateur à l’ONU en 1974, soutien à l’adhésion de la Palestine à l’UNESCO en 2011, et obtention du statut d’État observateur à l’ONU en 2012. La France soutient également que Jérusalem doit être la capitale des deux États, tout en refusant toute souveraineté unilatérale sur la ville tant que le conflit n’est pas résolu par la négociation.
Un engagement historique et diplomatique:
Depuis la guerre de 1967, la France s’est démarquée par sa politique relativement indépendante vis-à-vis du conflit, avec des leaders tels que Charles de Gaulle, François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, qui ont tous soutenu les droits palestiniens et la solution à deux États. Emmanuel Macron poursuit cette tradition, dénonçant l’occupation, le colonialisme et défendant la création d’un État palestinien.
En 2014, le Parlement français a voté en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien, reflétant le soutien de l’opinion publique à la cause palestinienne, même si le vote n’était pas contraignant pour le gouvernement.
Relations politiques, diplomatiques et humanitaires:
En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la France a joué un rôle central dans le soutien aux résolutions internationales garantissant les droits palestiniens et condamnant les actions unilatérales israéliennes comme la colonisation et l’annexion. Elle a notamment organisé le Conférence de Paris pour la paix en 2017, réaffirmant la centralité de la solution à deux États.
Depuis le 7 octobre 2023, la France a fourni plus de 250 millions de dollars d’aide humanitaire à Gaza, incluant le financement de l’UNRWA, du Programme alimentaire mondial, du Croissant-Rouge et d’hôpitaux locaux, ainsi que des évacuations médicales vers la France pour les enfants blessés.
Coopération économique, culturelle et éducative:
Malgré les restrictions commerciales imposées par Israël, la France soutient l’économie palestinienne via l’Agence française de développement (AFD), finançant des projets d’eau, d’énergie renouvelable, de gouvernance locale et de développement municipal.
La coopération culturelle et éducative est également soutenue : les instituts français à Jérusalem, Ramallah et Gaza enseignent la langue et organisent des activités culturelles, tandis que des milliers d’étudiants palestiniens bénéficient de bourses pour étudier en France. Des partenariats universitaires et des échanges de recherche sont en cours, renforçant la coopération académique franco-palestinienne.
Conclusion:
La relation entre la Palestine et la France illustre un modèle d’équilibre entre engagement historique, diplomatie et coopération culturelle. Malgré ses liens stratégiques avec Israël, la France maintient un soutien constant à la Palestine, fondé sur la solution à deux États et le refus de la colonisation, et demeure un partenaire clé pour la Palestine dans le cadre des négociations internationales et des initiatives de paix.
H.A