New York, le 23 septembre 2025, WAFA– Les travaux de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies se sont ouverts ce mardi à New York.
Placée cette année sous le thème : « Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits humains », la session se poursuivra jusqu’au samedi 27 septembre et se clôturera le lundi 29 septembre 2025.
Guterres : « La solution à deux États est la seule voie vers la paix »:
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a averti que « les horreurs à Gaza se poursuivent et l’ampleur des tueries a franchi les limites », soulignant que la solution à deux États demeure le seul chemin vers une paix durable au Moyen-Orient.
Il a appelé à mettre fin à la violence et à l’expansion des colonies, insistant sur la nécessité de choisir « une paix fondée sur le droit international ».
« Les fondements de la paix s’effondrent sous l’effet de l’impunité », a-t-il poursuivi, dénonçant l’embrasement des conflits dû au non-respect par certains États des conventions internationales.
« L’ONU est une boussole morale, une force pour la paix, un gardien du droit international, un moteur du développement durable, une bouée de sauvetage pour les peuples en crise et un phare des droits humains. Nous devons transformer les résolutions en actions », a-t-il déclaré.
Guterres a par ailleurs affirmé qu’« rien ne justifie le châtiment collectif infligé au peuple palestinien, ni le siège systématique de Gaza », réclamant un cessez-le-feu immédiat et un accès humanitaire urgent.
La présidente de l’Assemblée générale : « Des milliers de morts à Gaza sans protection »:
Pour sa part, la présidente de l’Assemblée générale, Annalena Baerbock, a rappelé le slogan de cette session historique : « Ensemble pour le mieux : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits humains ».
Reconnaissant que relever un tel défi ne serait pas aisé, elle a souligné que cette salle « n’a pas été bâtie pour les temps faciles, mais pour affronter collectivement les sujets les plus difficiles ».
Baerbock a mis en garde contre une perte de crédibilité de l’organisation, rappelant que des milliers d’orphelins à Gaza errent parmi les ruines, forcés de boire une eau contaminée. « Lorsque des civils et des enfants sont tués à Gaza, est-ce le droit humanitaire qui a failli à les protéger ? » a-t-elle lancé.
Le président brésilien : « Rien ne peut justifier le génocide à Gaza »:
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a affirmé que « rien ne peut justifier le génocide en cours à Gaza, où des dizaines de milliers d’innocents sont ensevelis sous les décombres, tandis que la faim est utilisée comme arme ».
Il a ajouté : « Lorsque la communauté internationale renonce à défendre la paix et le droit, les conséquences sont tragiques. La seule guerre où chacun sort vainqueur est celle qui met fin à la faim. La communauté internationale doit revoir ses priorités ».
Le chef de l’État brésilien a également averti que le peuple palestinien est menacé de disparition et que la seule issue reste la solution à deux États.
Il a enfin jugé « regrettable » que le président Mahmoud Abbas se voie empêché d’occuper le siège de la Palestine en cette période critique.
Trump : « Nous œuvrons à un cessez-le-feu à Gaza »:
Le président américain Donald Trump a déclaré, dans son discours, qu’il s’efforce d’aboutir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
« Nous devons mettre fin à la guerre à Gaza et engager immédiatement des négociations pour la paix ainsi que pour la libération des otages », a-t-il affirmé.
Indonésie : le président soutient la solution à deux États et appelle à un État palestinien indépendant:
Le président de la République d’Indonésie, Prabowo Subianto, a déclaré : « Nous sommes témoins chaque jour de la souffrance, du génocide et du mépris évident du droit international et des valeurs humaines fondamentales. Nous ne pouvons pas rester passifs ; nous devons nous rapprocher les uns des autres et travailler ensemble pour garantir la paix, la sécurité et la liberté pour tous. »
Il a ajouté : « Nous ne pouvons pas rester silencieux lorsque les Palestiniens sont privés de légitimité et de justice, surtout au sein de l’Assemblée générale des Nations unies. »
Le président indonésien a rappelé qu’l’Indonésie est l’un des principaux contributeurs aux missions de maintien de la paix de l’ONU et qu’elle fera tout son possible pour promouvoir la paix à travers le monde.
Concernant Gaza, il a souligné que la situation y est tragique et que les Palestiniens y appellent au secours : « À cet instant précis, les innocents crient à l’aide pour que nous les sauvions. Qui sauvera les femmes et les personnes âgées ? Y a-t-il quelqu’un pour répondre à leurs cris ? »
Enfin, Prabowo Subianto a réaffirmé son soutien à la solution à deux États, en insistant : « Nous avons besoin d’un État palestinien indépendant. »
Le président turc appelle à davantage de reconnaissances de l’État palestinien et dénonce les violences à Gaza :
Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a remercié les pays ayant reconnu l’État palestinien et a appelé ceux qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître officiellement la Palestine.
Il a dénoncé les actions d’Israël dans la bande de Gaza : « Israël commet des massacres, le nombre de victimes ensevelies sous les décombres reste inconnu, et chaque heure, un enfant est tué. Israël utilise aussi l’arme de la faim, et les victimes augmentent jour après jour. »
Erdoğan a exhorté la communauté internationale à écouter sa conscience face à la brutalité subie par la population de Gaza, soulignant la destruction des infrastructures et le déplacement des habitants : « Comment pouvons-nous rester silencieux devant tout ce qui se passe ? »
Il a ajouté : « Nous n’avons jamais été témoins d’un tel bain de sang, la destruction se diffuse en direct à chaque instant. Israël a fermé toutes les voies d’accès mais n’a pas pu cacher l’extermination. Pourtant, l’ONU n’a pas été capable de protéger son personnel sur place. »
Le président turc a également décrit la destruction intentionnelle des sources d’eau, bâtiments, bibliothèques, écoles, mosquées, églises, hôpitaux et sites historiques, affirmant que rien à Gaza ne reste viable.
Selon lui, ce qui se passe à Gaza n’est pas une guerre entre deux parties ni une lutte contre le terrorisme, mais le résultat de l’occupation, du déplacement forcé et de politiques de génocide, tandis que la Cisjordanie subit des exécutions de civils innocents.
Erdoğan a dénoncé le recul des valeurs fondamentales liées aux droits, libertés, égalité et justice, affirmant que le gouvernement israélien menace désormais la sécurité régionale et les valeurs humaines universelles.
Il a appelé à : un cessez-le-feu immédiat, la livraison d’aide humanitaire, et la poursuite des auteurs de crimes contre l’humanité devant la justice internationale, en avertissant que toute personne restant passive face à cette agression devient complice. Il a insisté sur la nécessité de soutenir fermement l’humanité et les victimes par des actions concrètes.
Présidente du Pérou : la guerre visant les civils est inacceptable :
La présidente du Pérou, Dina Ercilia Boluarte Zegarra, a déclaré qu’il est inacceptable dans un monde civilisé qu’un État envahisse un autre et que des civils soient attaqués.
Elle a ajouté : « Il est de notre devoir d’empêcher le monde de glisser vers de nouveaux génocides. La guerre qui cible, avant tout, les civils est inacceptable. »
La présidente péruvienne a souligné la nécessité d’une ONU plus efficace et adaptée aux enjeux actuels, tout en restant attentive à ce qui se passe dans le monde : « Des enfants innocents sont tués, et la prospérité ne pourra être atteinte qu’en travaillant ensemble. Chaque État doit contribuer à trouver des solutions aux problèmes actuels ; la coopération est le seul moyen de les résoudre. L’ONU doit se concentrer sur ses missions fondamentales et se rapprocher davantage des besoins des populations. »
Il convient de mentionner que les dirigeants du monde entier débattront tout au long de la session de solutions aux grands défis mondiaux pour renforcer la paix, la sécurité et le développement durable.
Le 19 septembre, l’Assemblée générale a adopté une résolution – approuvée par 145 pays – permettant au président Mahmoud Abbas d’adresser un discours préenregistré en vidéo à la réunion annuelle des chefs d’État et de gouvernement.
La résolution autorise également la Palestine à soumettre des interventions vidéo ou enregistrées lors des conférences de haut niveau sur la question palestinienne et la solution à deux États, ou encore lors d’autres réunions organisées sous l’égide de l’Assemblée générale, notamment si ses représentants se voient refuser l’accès aux travaux de l’ONU.
L’Assemblée générale a par ailleurs exprimé ses regrets face à la décision des États-Unis de refuser l’octroi de visas aux représentants palestiniens et d’annuler ceux qui leur avaient déjà été accordés avant l’ouverture de cette 80ᵉ session, les empêchant ainsi d’y participer en personne.
H.A


