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Accueil Cabinet 08/December/2025 03:09 PM

Gaza : la cellule de crise gouvernementale examine le plan d’urgence et de redressement environnemental

Ramallah, le 8 décembre 2025, WAFA-  La cellule de crise gouvernementale chargée des interventions d’urgence dans la bande de Gaza a examiné aujourd’hui le plan de secours environnemental et de redressement rapide élaboré par l’Autorité de la qualité de l’environnement (AQE) à Gaza. Ce plan s’inscrit dans le cadre de stratégies sectorielles coordonnées avec les partenaires locaux et internationaux, régulièrement mises à jour pour répondre aux besoins immédiats et à moyen terme. La réunion a permis d’évaluer l’ampleur des dégâts environnementaux liés à l’agression en cours et de définir les priorités pour restaurer les ressources naturelles et protéger la santé publique.

Samah Hamad, présidente de la salle des opérations, a souligné que le secteur environnemental est l’un des plus touchés à Gaza, et que sa réhabilitation est essentielle à la reprise d’autres secteurs vitaux tels que l’eau, la santé, les infrastructures et l’agriculture.

L’ingénieur Ahmad Abu Zaher, directeur par intérim de l’AQE, a détaillé les dégâts sans précédent causés par la guerre : près de 80 % des réseaux d’eau potable et d’assainissement effondrés, une contamination grave de la nappe côtière, et plus de 2 000 installations industrielles détruites, entraînant des fuites de produits chimiques, d’hydrocarbures, de composants de panneaux solaires, de batteries et d’amiante dans les sols et les eaux de surface.

Selon les données présentées, les débris des bâtiments détruits dépassent 60 millions de tonnes, dont 4 millions de tonnes de déchets dangereux, 50 000 tonnes d’amiante et près de 100 000 tonnes d’explosifs et de munitions non explosées. Les pertes agricoles sont considérables : 95 % des récoltes, 98 % des cultures arboricoles et 89 % des cultures annuelles ont été détruites. De vastes zones agricoles ont été contaminées par des eaux usées, des déchets solides et des restes d’explosifs, tandis que les activités militaires ont gravement endommagé la structure des sols.

Concernant le milieu marin, la présentation a souligné le rejet quotidien de 120 000 m³ d’eaux usées non traitées, ainsi que des résidus d’explosifs et de déchets dangereux dans la mer, provoquant une réduction des zones de pêche, une contamination de la chaîne alimentaire marine et la destruction de 3 700 dunums d’écosystèmes côtiers et de 50 % de la réserve naturelle de Wadi Gaza, unique réserve naturelle de Gaza.

L’AQE a également mis en évidence l’accumulation de plus de 700 000 tonnes de déchets solides, l’apparition de nombreuses décharges sauvages, ainsi que la destruction des décharges sanitaires et des installations de traitement des déchets médicaux, aggravée par les déplacements massifs de population vers le centre et le sud de Gaza.

Les émissions de gaz à effet de serre liées à 15 mois d’opérations militaires ont été estimées à 1,89 million de tonnes équivalent CO₂, tandis que la reconstruction pourrait générer jusqu’à 31 millions de tonnes, soit plus que les émissions annuelles cumulées de 20 pays. Cette situation représente une grave menace pour les écosystèmes et la santé humaine, augmentant les risques de maladies respiratoires et chroniques à long terme et compromettant les efforts de développement durable.

Face à ces défis, l’AQE a présenté un plan progressif couvrant les secours d’urgence, le rétablissement et la réhabilitation environnementale complète. Les actions clés incluent la restauration des capacités environnementales, la fourniture d’équipements essentiels, l’intégration des considérations environnementales dans les opérations de secours et la planification des camps, la collecte des déchets solides, la gestion des dépôts sauvages et des déchets dangereux, ainsi que la réalisation d’évaluations préliminaires de la pollution de l’air et de l’eau.

Durant la phase de réhabilitation, les interventions porteront sur l’installation de stations de surveillance de la pollution atmosphérique, le développement de systèmes de collecte de données, l’étude de l’utilisation des débris pour le renforcement côtier, l’évaluation de la réserve naturelle de Wadi Gaza et la préparation d’un plan global de gestion des déchets dangereux.

L’AQE a insisté sur l’intégration des considérations environnementales dans la planification des secours et du redressement, la documentation des impacts environnementaux et la prise en compte des facteurs liés au changement climatique dans les politiques futures. Elle a également appelé à faire pression sur Israël pour permettre à une équipe d’experts du Programme des Nations Unies pour l’environnement de se rendre à Gaza afin d’y mener une évaluation environnementale complète.

La réunion a conclu que la protection de l’environnement est fondamentale pour la santé publique et la reprise de tous les secteurs, soulignant que l’action environnementale est désormais un élément central pour assurer la survie quotidienne des millions d’habitants touchés.

H.A

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