Écrit par Haneen Assi
‘Nous sommes proches de fêter l’Eid Al-Adha (la fête du sacrifice). Il reste quelques jours de cet Eid. Le peuple palestinien est occupé par les préparatifs de cette fête. Les enfants des voisins commencent d‘acheter de nouveaux vêtements. Les mères préparent le ma‘amoul (se sont de petites pâtisseries fourrées avec des dates, des pistaches ou des noix). Les palestiniens achètent des moutons pour les sacrifier et distribuer aux pauvres gens. Nous faisions toutes ces préparations chaque année. Mais, cette année, nous ne pouvons pas fêter comme les autres palestiniens puisque nous avons perdu notre père qui est tombé en martyre il y a deux mois sur le barrage militaire de Hawara, situé au sud de la ville de Naplouse, en revenant de son travail, il ya deux mois. Je me sens profondément triste, je pleure chaque nuit mais c’est la vérité que nous vivons’, raconte Mohammad.
Mohammad, 10 ans, parle avec un ton de tristesse, ‘ J‘ai perdu mon père, cela veut dire que j’ai perdu toutes les belles choses de ma vie, il y a quelque chose qui s’est brisée en moi, je ne peux décrire mes sentiments intérieurs.
Il a ajouté : "J‘ai dû être responsable de ma famille puisque je suis le fils aîné et je devait aider ma mère parce que la vie est très difficile en Palestine. De plus, nous vivons dans une société assiégée par des obstacles imposés par l’occupation israélienne qui séparent les villes et les palestiniens par le mur d’apartheid et par les barges militaires, ce qui rend la vie des palestiniens très dure.
Dans ma tête, je me souviens des histoires racontées par mon père sur l’héritage palestinien et les villes palestiniennes qui ont été détruites et prises par l‘occupation israélienne : Jaffa, Haïfa, Acre et d’autres villes. Il nous racontait également les histoires des palestiniens dans l’exil qui ont été expulsés de leurs terres et leurs maisons. Chaque fois que mon père raconte une histoire, je voyais la tristesse et la douleur dans ses yeux.
La nuit avant son martyre, c’était la dernière histoire que mon père nous a raconté ,celle de mon oncle, tombé en martyre dans la deuxième intifada en 2000. Il a pleuré toute la nuit d‘avoir perdu son frère ,il ne savait pas qu’il le suivra le lendemain.
Mohammad a conclu son histoire‘ nous sommes les enfants de la Palestine occupée, nous sommes sans droits et sans rêves, nous vivons la souffrance, seuls sans aucune aide,mais dieu est avec nous.
H.A