Jérusalem, le 3 mars 2021, WAFA- Les forces d’occupation israéliennes ont aujourd’hui démoli une maison dans le camp de réfugiés de Shu’fat au nord de Jérusalem occupée, selon des sources locales.
Une maison appartenant à la famille d’Abu Mayaleh, composée de deux étages, a été détruite et ses résidents sont laissés sans abri.
Les forces d’occupation ont aussi bien détruit une baraque et un réservoir dans le quartier de Ras Khamis appartenant à la famille de Gheith, ont agressé les citoyens et ont arrêté un jeune palestinien.
Le camp de Shu’fat :
Situé à la périphérie de Jérusalem occupée, le camp de Shu'fat a été créé par l'UNRWA en 1965 afin de fournir des logements améliorés aux quelque 500 familles de réfugiés vivant dans le camp de Mu‘askar dans la vieille ville de Jérusalem. Aujourd'hui, plus de 19000 réfugiés palestiniens sont enregistrés comme vivant dans le camp de Shu'fat, selon les données de l'UNRWA.
Le camp de Shu'fat a été illégalement annexé par Israël après les hostilités de 1967 quand Israël a établi unilatéralement de nouvelles limites municipales pour Jérusalem. Les résidents du camp détiennent toujours une carte d'identité de Jérusalem et, contrairement aux titulaires d'une carte d'identité de Cisjordanie, sont autorisées à résider à Jérusalem. Parce que le ministère israélien de l'Intérieur a pour politique de révoquer les ID de Jérusalem des Palestiniens qui n'ont pas leur centre de vie à Jérusalem, le camp est devenu un lieu de résidence populaire pour les Palestiniens (non-réfugiés) avec des ID de Jérusalem qui ne pourraient pas autrement payer le coût de la vie élevé de Jérusalem.
Cela a contribué à l'extrême surpopulation du camp. En 2003, Israël a commencé la construction de la barrière de Cisjordanie à Jérusalem-Est, en l'acheminant de sorte que le camp de Shu'fat et ses environs se retrouvent du «côté Cisjordanie» de la barrière. Cela a coupé les résidents de Shu'fat de Jérusalem-Est. Aujourd'hui, les habitants doivent passer par un point de contrôle bondé pour accéder à Jérusalem.
Le camp de Shu’fat est devenu dangereusement surpeuplé et n’a pas de plan approprié pour accueillir de manière adéquate et sûre la population croissante. La croissance rapide de la population du camp, ainsi que l’incapacité du camp à s’étendre en dehors de ses frontières d’origine, ont conduit à des constructions «verticales» non autorisées. Les unités d'habitation d'origine construites par l'UNRWA en 1965, conçues avec des fondations pour contenir deux étages, atteignent désormais entre trois et six étages. De plus, des câbles électriques aériens et des conduites d'eau de fortune ont été installés par les résidents, augmentant les risques pour la sécurité. Enfin, de nombreuses rues du camp sont étroites et inaccessibles, empêchant l'accès aux services d'urgence
La construction sans permis :
Les Palestiniens de Jérusalem-Est occupée par Israël disent qu'ils sont forcés de construire sans permis sur leurs terres car en obtenir un est une tâche presque impossible. Dans le même temps, les autorités d'occupation israéliennes construisent des milliers de nouveaux logements dans des colonies illégales exclusivement juives construites sur des terres palestiniennes expropriées à Jérusalem-Est.
Les Palestiniens doivent attendre de 5 à 10 ans sinon plus pour obtenir un permis de construire ; les permis de construire délivrés répondent seulement à 5% des demandes et coûtent en moyenne 80 000 euros.
Depuis 2004, plus de 1500 maisons et structures palestiniennes ont été démolies et plus de 3500 personnes sont devenus sans abri à Jérusalem –Est.
Sous le prétexte de la construction illégale, Israël démolit régulièrement des maisons afin de limiter l'expansion palestinienne à Jérusalem occupée.
Dans le même temps, la municipalité et le gouvernement israéliens construisent des dizaines de milliers de logements dans des colonies illégales à Jérusalem-Est pour les Juifs dans le but de compenser l'équilibre démographique en faveur des colons juifs de la ville occupée.
Bien que les Palestiniens de Jérusalem-Est, une partie du territoire palestinien internationalement reconnu qui soit soumis à l’occupation militaire israélienne depuis 1967, se voient refuser leur droit de citoyenneté et sont classés uniquement en tant que "résidents", permis qui peuvent être révoqués s’ils quittent la ville depuis plus de quelques années.
Ils sont également victimes de discrimination dans tous les aspects de la vie, y compris le logement, l'emploi, les services et ne peuvent accéder aux services en Cisjordanie en raison de la construction du mur de séparation israélien.
Les démolitions israéliennes :
La ville de Jérusalem a témoigné le mois de février une escalade notable de destruction par Israël des structures palestiniennes dont le dernier était l’immeuble appartenant à la famille du gardien de la mosquée d’Al-Aqsa Fadi Elayyan qui a été détruit par les autorités d’occupation comme punition, laissant 17 personnes dont 12 enfants sans abri.
Les bulldozers d’occupation israéliens ont détruit pendant le mois de janvier 44 maisons et installations dans différentes régions des territoires palestiniens occupés.
De plus, les autorités d’occupation ont remis des avis de démolition à 200 citoyens Palestiniens.
Pendant la pandémie de coronavirus, la période de mars à août 2020 avait vu la démolition ou la saisie de 389 structures appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie, en moyenne, 65 par mois, le taux de destruction le plus élevé en quatre ans, selon e Coordonnateur humanitaire et coordonnateur résident des Nations Unies, Jamie McGoldrick.
Il a déclaré dans un communiqué que pendant la pandémie de COVID-19, les autorités israéliennes ont indiqué qu'elles restreindraient leur politique de longue date de démolition des maisons palestiniennes habitées. Malheureusement, les démolitions au cours de la période mars-août 2020 ont laissé 442 Palestiniens sans abri, exposant encore plus un grand nombre aux risques associés à la pandémie. Rien qu'en août, 205 personnes ont été déplacées, plus qu'au cours de tout autre mois depuis janvier 2017", a-t-il déclaré.
Il a indiqué : « Lorsque les autorités israéliennes démolissent ou obligent des gens à démolir des maisons et des sources de revenus, elles invoquent généralement l'absence de permis de construire délivrés par Israël, ce qui est presque impossible pour les Palestiniens en raison de la planification restrictive et discriminatoire, et ne leur laisse aucun lieu de construction autorisée ».
« De plus, la démolition de structures essentielles pendant la période de la pandémie COVID-19 est particulièrement préoccupante car elle aggrave encore la situation générale en Cisjordanie. »
McGoldrick a conclu : « La pandémie mondiale a accru les besoins et les vulnérabilités des Palestiniens, qui sont déjà pris au piège de l'anomalie d'une occupation militaire prolongée. Les démolitions illégales exacerbent ces vulnérabilités et doivent cesser immédiatement ».
H.A