Ramallah, le 18 juillet 2025, WAFA– Le patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem et de toute la Palestine et de la Jordanie, Théophilos III, et le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, accompagnés d’une délégation ecclésiastique, se sont rendus ce vendredi dans la bande de Gaza pour une visite pastorale et humanitaire.
L’objectif de cette visite est d’évaluer la situation de la communauté chrétienne palestinienne, qui vit une catastrophe humanitaire depuis plus de 21 mois, comme l’ensemble de la population de Gaza, et de superviser directement les efforts d’aide humanitaire déployés par les églises pour soutenir la résilience des déplacés privés de logement, de sécurité et de soins médicaux. Cette démarche incarne l’unité des Églises face à une souffrance humaine croissante.
Cette visite survient après une série d’attaques contre des lieux saints chrétiens dans la bande de Gaza : le bombardement de l’hôpital baptiste le 17 octobre 2023, le bombardement de l’église Saint-Porphyre le 19 octobre, les tirs visant des fidèles dans l’église de la Sainte-Famille le 16 décembre 2023, et, plus récemment, le bombardement de cette même église hier, qui a fait trois morts et neuf blessés, dont un grièvement. Le curé de la paroisse, le père Gabriel Romanelli, a été légèrement blessé, tandis que des parties du complexe paroissial ont été détruites, privant un grand nombre de personnes handicapées de leurs appareils médicaux vitaux.
Le patriarche Théophilos III a réclamé un cessez-le-feu immédiat, global et permanent, exhortant la communauté internationale à assumer ses responsabilités morales et humanitaires envers les civils innocents qui paient un prix insoutenable dans une guerre implacable.
Il a souligné que l’Église orthodoxe poursuit sa mission, animée par une foi inébranlable, considérant que la présence spirituelle et humaine en temps de guerre constitue une responsabilité religieuse et morale à laquelle il est impossible de renoncer. « L’action caritative de l’Église, au milieu des ruines, auprès des victimes et des blessés, est le prolongement direct des enseignements du Christ, qui prônent la miséricorde, l’accompagnement et le service de l’humanité sans condition ni distinction. »
Le patriarche a déclaré : « Là où la souffrance grandit, notre responsabilité grandit. Nous ne venons pas de loin, nous faisons partie de cette terre, de ses douleurs, de son peuple et de sa résilience. L’Église est ici pour accompagner, pour soigner et pour raviver l’espérance dans les cœurs écrasés par le poids de cette guerre destructrice. »
Il convient de rappeler que le bombardement de l’église latine a eu lieu quelques heures après que le patriarche Théophilos III, le patriarche Pierbattista Pizzaballa et le nonce apostolique, Mgr Adolfo Tito Yllana, eurent visité la ville de Taybeh, à l’est de Ramallah, avec une délégation ecclésiastique de haut niveau, après des attaques de colons, sous protection de l’armée israélienne, contre le cimetière chrétien et l’église historique du village. Ils étaient accompagnés par des représentants diplomatiques de plus de 20 pays, dont la Jordanie, la Russie, la Chine, les pays de l’Union européenne, le Japon et le Canada.
H.A