Par Israa Gorani
Tubas, le 16 avril 2021, WAFA- Au cours des 20 dernières années, Um Adel al-Shawish, de la ville d'Aqaba dans le gouvernorat de Tubas, n'a cessé de se déplacer entre les institutions concernées par les droits des prisonniers et les tentes sit-in, tenant dans ses mains les photos de ses deux fils capturés, Khaled et Nasser al-Shawish.
Um Adel, âgée de 80 ans, a passé deux décennies à se déplacer entre les prisons pour rendre visite à ses deux fils. Elle ne se souciait pas du déclin de sa santé en raison de son incapacité à marcher, de la perte d’une grande partie de son ouïe. Ce qui a ajouté a ses difficultés, était leur incération dans deux prisons différentes: Khaled était dans la prison de «Ramla Clinique» et Nasser était dans la prison de «Gilboa».
Malgré sa maladie ces dernières années et la difficulté de se déplacer sauf en fauteuil roulant ou de simples marches à pied, et malgré les longues heures passées dans le bus et aux points de contrôle, dans les prisons avant des visites, cependant, elle insistait pour la visite tout en sachant qu'elle ne pourrait voir ses deux fils que pendant 45 minutes derrière la vitre et via une ligne téléphonique.
Um Adel, décrivant le moment où elle a rencontré chacun de ses deux fils détenus, raconte: "La fatigue du voyager dans le bus et les postes de contrôle tout au long de la journée disparaissaient en un seul instant lorsque je voyais mes fils.
Malgré la détérioration de son état de santé, Um Adel attend avec impatience de revoir ses deux fils, car elle n'a pas pu les voir depuis plus de deux ans en raison des restrictions et des procédures de l'occupation. Au cours de l'année écoulée elle n'a pas pu leur rendre visite parce que l'administration pénitentiaire a interdit les visites familiales sous prétexte de l'épidémie de Corona, et un an auparavant, elle n'a pas pu visiter en raison des complications et des procédures imposées par les autorités d'occupation, qui invoquaient leur besoin de papiers d'identité afin de pouvoir renouveler le permis de visite.
Dans la ville de Jénine, il y a une autre histoire de souffrance de la mère des deux captifs Abdel Karim et Hassan Ewais. La mère des deux prisonniers a déclaré, dans son entretien avec WAFA, que son fils Abdul Karim était détenu depuis 20 ans et Hassan était en détention depuis 19 ans.
La mère des détenus parle des sentiments ressentis par les mères des détenus et malgré leur absence en prison depuis de nombreuses années, ils sont toujours présents dans le cœur et l'esprit de leur mère et de leur famille.
Elle a également parlé du grand état d'anxiété qu'elle traverse actuellement en raison de son incapacité à rendre visite à ses deux fils pendant plus d'un an, et ce qui a accru son inquiétude pour ses deux fils qui se trouvent dans la prison de "Gilboa" avec la propagation de l'épidémie du Corona dans la prison. Il y a plusieurs mois leur infection par l'épidémie a été transmise à leur Famille par l'intermédiaire de la Croix-Rouge.
La situation de la mère des deux prisonniers Muhammad et Ramzi Abrash du camp Al-Amari à Ramallah diffère de la souffrance de la mère des deux prisonniers Aweys et de la mère des deux prisonniers Khaled et Nasser al-Shawish, car elle est la mère de deux prisonniers malades condamnés à la réclusion à perpétuité.
Leur mère ne cache pas qu'elle est très anxieuse que les visites soient interdites, d'autant plus qu'ils souffrent de maladies et sont soumis à une négligence médicale. Muhammad, détenu depuis 2002, doit avoir une cornée installée dans son œil gauche et un membre artificiel, et Ramzi, détenu depuis 2003, souffre de maladies de l'estomac et de la poitrine.
Selon un rapport publié par les organisations de défense des droits de l'homme concernées par les affaires des prisonniers, la Commission chargée des affaires des prisonniers, le Club des prisonniers, l’Association Addameer pour la protection des droite humain et le Centre d’informatio Wadi Hilweh, le nombre de prisonniers et de détenus palestiniens dans les prisons d'occupation jusqu'à la fin mars 2021 a atteint 4450, dont 37 femmes, tandis que le nombre d'enfants et de mineurs était d'environ 140 enfants, et 440 de détenus administratifs.
F.N