Gaza, le 30 mai 2021, WAFA- L’organisation « Médecins sans frontières (MSF) » a publié un rapport sur les répercussions de l'agression israélienne sur la bande de Gaza et sur la réalité psychologique des citoyens, après avoir vu leurs maisons et leurs moyens de subsistance s'effondrer sous leurs yeux, et leur incapacité à accéder aux soins médicaux, en raison d’une pénurie des stocks de médicaments et de fournitures médicales dans la bande de Gaza.
Selon le rapport, les frappes aériennes et les bombardements israéliens qui ont duré entre le 10 et le 21 mai, ont tué plus de 250 personnes et fait près de 2 000 blessés dans l'enclave côtière de la bande de Gaza, en Palestine.
En l'espace de 11 jours seulement, de nombreux Gazaouis ont vu leurs maisons et leurs moyens de subsistance détruits et ont subi des blessures physiques et psychologiques durables.
L’infrastructure vitale de Gaza, notamment les routes, les réseaux d’eau et d’assainissement, ainsi que les établissements de santé et d’enseignement - dont beaucoup ont déjà été touchés par les précédentes offensives israéliennes - ont également été endommagés ou détruits. La moitié des lignes électriques de Gaza ne fonctionnent plus et plus d'une douzaine d'installations médicales, y compris le laboratoire central de test COVID-19, ont été endommagées.
Les Gazaouis sont repartis avec des handicaps qui changent leur vie :
Le rapport de MSF a documenté des témoignages : « C’était le premier jour de l’Aïd », se souvient Hani, 26 ans, qui rentrait chez elle après avoir fait du shopping en vue des célébrations de la fin du Ramadan. « J’étais sur le point d'ouvrir la porte de ma maison lorsqu'un missile a frappé un bâtiment à proximité. »
Hani et un voisin ont été gravement blessés dans l'attentat, tandis que deux autres voisins ont été tués.
Avec les os de sa jambe brisés par un morceau de débris, Hani était incapable de bouger, alors il se couvrit la tête et attendit la fin du bombardement. Il a compté quatre frappes distinctes avant que les bombardements ne s'arrêtent et que les ambulanciers ne soient arrivés pour l'emmener à l'hôpital. Dix jours après l'incident, la nature qui change la vie de ses blessures est difficile à accepter. Hani aura besoin de plusieurs cycles de chirurgie reconstructive et plastique avant de pouvoir à nouveau marcher.
Un autre patient s’appelle Mohammed a dit : « Je n’ai que 23 ans », dont le bras et la jambe ont été brisés par une bombe à son retour de sa ferme. «Je veux penser à un avenir radieux, mais tout ce à quoi je peux penser, c'est la guerre.»
Helen Ottens-Patterson, chef de mission de Médecins Sans Frontières (MSF) à Gaza a dit que cette récente violence a créé une énorme cohorte de nouveaux patients qui seront confrontés à un handicap et à de multiples cycles de chirurgie au cours des mois et même des années à venir.
Palestiniens privés de soins médicaux :
Au cours de l'offensive, de nombreuses personnes à Gaza n'ont pas pu accéder aux soins médicaux, les stocks de médicaments et de fournitures médicales étant épuisés.
Mohammed, 31 ans, est de retour à l'hôpital en raison de ces pénuries. Une balle dans la jambe lors des manifestations de la « Grande marche du retour » en 2018, Mohammed a subi plus de 30 opérations chirurgicales en trois ans. En mai, il a terminé son traitement pour une infection osseuse et est sorti de l'hôpital. Mais alors l'offensive a commencé.
«La pharmacie a augmenté ses prix lorsque les bombardements ont commencé, donc je ne pouvais plus me permettre de pansements ou de médicaments», dit Mohammed. Maintenant, ses blessures sont à nouveau gravement infectées et il est de retour à l'hôpital. Parlant du dernier bombardement israélien, il dit: «C'était 11 jours de massacre. C’est ce que c’était. »
Certaines fournitures médicales sont complètement épuisées. Le point d’entrée d’Erez d’Israël à Gaza est resté fermé pendant 10 jours consécutifs, il n’a donc pas été possible de reconstituer les stocks médicaux dans les établissements de soins des blessés. Des équipes MSF supplémentaires apportant des fournitures médicales indispensables, telles que des poches de sang pour les hôpitaux, ont finalement pu entrer dans la bande de Gaza le 24 mai. Néanmoins, acheminer des équipes médicales et des fournitures à Gaza reste un défi, où les pénuries d'articles de base, certains médicaments et services tels que l'électricité et le carburant étaient monnaie courante, même avant la récente offensive.
Élargir la réponse médicale :
Ottens-Patterson a déclaré que Gaza est dans un état constant de crise humanitaire en raison du blocus de longue date, et l'escalade de la violence au cours des dernières semaines a aggravé une situation déjà catastrophique ». « Un cessez-le-feu a eu lieu la semaine dernière, mais nous sommes très inquiets de la manière dont les gens vont faire face et reconstruire ce qui a été détruit. »
Tout au long de l'offensive, nos équipes à Gaza ont travaillé dans des conditions très dangereuses et n'ont parfois pas pu assurer certains services réguliers. Une clinique MSF dans la ville de Gaza a été endommagée par des frappes aériennes israéliennes et mise hors service pendant quelques jours, mais les consultations ambulatoires à la clinique ont repris le 20 mai.
L’hôpital Al-Awda, où MSF gère une unité chirurgicale, a été endommagé par l’impact de trois frappes aériennes, qui ont détruit trois bâtiments voisins dans le district de Jabalia à Gaza. Le bureau de la logistique de MSF à l’hôpital a été endommagé, de même que les fenêtres et d’autres infrastructures dans les services de l’hôpital.
Le seul laboratoire de test COVID-19 de Gaza étant endommagé, la situation du COVID-19 est préoccupante.
« Nous n'avons pas une visibilité claire de la situation du COVID-19, car le seul laboratoire de test des coronavirus a été endommagé », déclare Tatiana Chiarella, chef de l'équipe médicale MSF. « Nous craignons qu'il puisse bientôt y avoir une nouvelle flambée d'infections au COVID-19 à Gaza. »
H.A