Ramallah, le 26 juin 2021, WAFA- L'état de santé du prisonnier Ghazanfar Abu Atwan, en grève de la faim depuis 53 jours, s'est gravement dégradé, en protestation de sa détention administrative.
Munqith Abu Atwan, directeur du Bureau des affaires des prisonniers et ex-prisonniers à Bethléem, a déclaré à notre correspondant que le prisonnier Abu Atwan était entré dans un nouveau coma à l'hôpital israélien "Kaplan" et que son état de santé se détériorait continuellement.
Pour sa part, la famille du prisonnier a fait savoir que leur fils avait perdu la capacité de parler en raison de la détérioration de sa santé, tenant les autorités d'occupation entièrement responsables de sa vie.
Il convient de noter que la Cour suprême israélienne a rendu il y a deux jours une décision de suspendre l'ordre de détention administrative contre le prisonnier Abu Atwan, sur la base de rapports médicaux, qui indiquaient qu'il y avait un réel danger pour la vie du prisonnier.
A noter que Abu Atwan, a passé plusieurs années dans les prisons d’occupation israélienne.
La détention administrative est l’arrestation et la détention d’une personne par l’autorité militaire, sans inculpation ni jugement, pour une durée inconnue et renouvelable indéfiniment.
Pratiquée par Israël pour des « raisons de sécurité », c’est aujourd’hui un véritable élément de pression contre toutes celles et tous ceux (membres de la société civile ou de partis politiques) qui contestent y compris pacifiquement l’occupation israélienne. Le système de justice ne permet pas au prisonnier l’accès à une procédure équitable, et la possibilité de recours n’existe pas. Le jugement et son résultat dépendent donc entièrement de la décision de l’appareil militaire.
Il y a environ 350 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes dans le cadre de la soi-disant détention administrative, une politique qui permet aux autorités israéliennes de détenir des Palestiniens sans porter plainte contre eux ni leur permettre d'être jugés.
La pratique largement condamnée de la détention administrative qui permet la détention de Palestiniens sans inculpation ni jugement à des intervalles renouvelables allant de trois à six mois sur la base de preuves non divulguées que même l’avocat d’un détenu n’a pas le droit de voir.
Les détenus palestiniens ont continuellement eu recours à des grèves de la faim illimitée pour protester contre leur détention administrative illégale et pour exiger la fin de cette politique, qui viole le droit international.
Depuis le début de l’année 2021, des dizaines de prisonniers palestiniens ont effectué des grèves de la faim protestant contre la politique illégale de détention administrative, notant que 400 ordres de détentions ont été lancés par l’occupation, en tant que punition contre les palestiniens.
A noter que 4 400 prisonniers politiques palestiniens dont 36 femmes, 11 membres du Conseil législatif palestinien se trouvent dans les prisons israéliennes, 300 Palestiniens de Jérusalem-Est, 250 de Gaza et 70 Palestiniens des territoires de 1948
F.N