Ramallah, le 10 novembre 2021, WAFA- Le président Mahmoud Abbas a dit hier que la situation dans la région se dégrade jour après jour et que les problèmes politiques se détériorent, et donc des opérations de sauvetage rapides sont nécessaires pour une solution politique.
Le Président s'exprimait lors de l'inauguration du nouveau bâtiment de la Commission électorale centrale (CEC) à Ramallah qui s'est tenue hier lors de cérémonies auxquelles ont assisté la présidente de la CEC Hanna Nasir, le représentant de l'Union européenne Sven Kühn von Burgsdorff, les chefs de mission de l'Union européenne, les membres et représentants des factions palestiniennes.
Le président Abbas a remercié l'UE pour sa contribution de 6 millions d'euros au nouveau bâtiment et à d'autres questions.
Il a dit : « Nous n'oublions pas les positions de l'UE dans d'autres domaines, car elle se tient aux côtés du peuple palestinien dans la vision à deux États, et nous attendons plus de travail et de pression pour que le processus politique se poursuive pour aboutir à un accord durable avec une juste paix au Moyen-Orient concrétisé par la création d'un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale ».
Il a ajouté : « Nous et l'UE n'avons aucune différence sur cette question, et tout ce que nous voulons, c'est que les États fassent leur travail avec tout le monde, avec Israël, les États-Unis et d'autres afin de faire avancer le processus de paix, car franchement, nous voyons que la situation se détériore de jour en jour et nous voyons que les problèmes politiques se détériorent. Des opérations de sauvetage rapides sont nécessaires pour une solution politique ».
Il a poursuivi : « Nous voulons une solution politique : l'état de Palestine aux frontières de 1967, ni plus ni moins. Le gouvernement israélien doit comprendre que s'il ne travaille pas pour la paix, il ne jouira pas non plus de la paix. La paix commence ici, et donc il doit comprendre que cet entêtement et ce rejet absolu du processus de paix ne lui profiteront pas. »
Commentant les déclarations faites par le Premier ministre israélien Naftali Bennet dans lesquelles il a déclaré qu'il était contre la solution à deux États, le Président a dit qu’il ne pouvait pas continuer à rejeter la solution à deux États pour toujours.
Il a ajouté : « Que veulent-ils s'ils rejettent la solution à deux États ? Acceptent-ils un État comme je le leur ai dit dans mon discours devant les Nations Unies ? Acceptent-ils de revenir à la partition, qui est notre droit accordé par la légitimité internationale ? »
Il a poursuivi : « Nous acceptons un peu la légitimité internationale. Prenons donc n'importe laquelle des résolutions des Nations Unies et mettons-la en œuvre immédiatement à la table des négociations. Mais pour que ce gouvernement reste le même que son prédécesseur, cette affaire ne peut pas être acceptée. »
Le Président a dit : « Combien de temps veulent-ils que l'occupation dure ? Nous sommes un peuple qui mérite la dignité et une vie décente et qui atteindra la démocratie par le biais d'élections afin de pouvoir organiser des élections libres et équitables comme le reste du monde. »
Il a additionné : « Nous en avons assez, et quand je dis que ça suffit, je veux dire que nous avons quelque chose à dire et à faire. Mais pour qu'ils n'aillent pas trop loin dans leur réflexion, nous n'allons pas recourir à la violence, mais plutôt recourir aux voies politiques reconnues dans le monde entier. C'est ce que nous voulons, et c'est ce que nous désirons. »
Le président Abbas a déclaré qu'il n'y aurait pas d'élections si Israël ne les autorisait pas à Jérusalem.
Concernant les élections, M. Abbas a déclaré : « Quand nous disons élections, nous voulons dire que des élections devraient avoir lieu en Cisjordanie, à Jérusalem et à Gaza, et si Israël n'accepte pas de les tenir à Jérusalem, il n'y aura pas d'élections, car nous ne sommes pas prêts à courir après Trump et ses projets qui a décidé seul que Jérusalem soit unie et capitale pour l'Etat d'Israël. Qui lui a donné ce droit ? Nous l'avons rejeté et avons insisté sur le rejet, et nous insistons toujours sur le rejet. »
« Jérusalem-Est doit être la capitale de l'État de Palestine, et à partir de là, nous demandons au gouvernement américain de respecter les engagements qu'il a déclarés, et dont il nous a informés plus d'une fois, qu'il ouvrira le consulat à Jérusalem-Est. »
« C'est notre politique que nous voulons et c'est notre position, et la Commission électorale est prête et a toujours été prête à organiser des élections en Cisjordanie, à Jérusalem et dans la bande de Gaza. »
Le président a dit qu'il profitait de cette occasion pour dire à « nos amis de l'Union européenne : vous nous aviez promis que vous alliez convaincre Israël, mais il n'a pas été persuadé. Nous espérons que vous continuerez vos efforts pour persuader Israël d'autoriser des élections à Jérusalem. »
Affèrent au dossier de réconciliation, le Président a souligné : « Nous sommes pleinement prêts pour la réconciliation, mais nous avons une exigence qui est que nous respections et appliquions tous la légitimité internationale. Si cela se produit, le processus de réconciliation aura lieu immédiatement. C'est la manière juste et correcte de restaurer l'unité et de marcher sur la voie démocratique. »
M. Abbas a évoqué l'accusation du gouvernement israélien contre les organisations palestiniennes de terrorisme, en disant : « Il y a une observation faite ces derniers jours, c'est que le gouvernement israélien considérait certaines organisations de la société civile comme des organisations terroristes. Les organisations qui s'occupent des enfants, des femmes et les droits de l'homme sont devenus des terroristes. Peut-être diront-ils un jour que la Commission électorale ou le Conseil des ministres sont des terroristes. »
Il a dit : « C'est un non-sens qui ne peut être accepté. Nous ne pouvons pas permettre que cela passe. Qui a dit que ces organisations ou d'autres sont des terroristes et qui décide ? Le gouvernement israélien n'a aucune juridiction sur cette terre, ces villes et ce pays pour décider qui est un terroriste et qui ne l'est pas. Je leur dis de se demander qui est le terroriste de 1947 à nos jours. »
Il a ajouté que ces dossiers sont révélés maintenant et ils parlent et disent comment ils ont pillé l'argent du peuple palestinien et pillé les terres et les biens du peuple palestinien il y a 73 ans, et maintenant ils parlent de terrorisme, et aussi de leurs biens à Sheikh Jarrah ? De quelles propriétés parlent-ils ; propriété depuis 200 ans ? D'accord, il y a 70 ans, je possédais des propriétés dans toute la Palestine. La résolution de l'ONU m'a donné 45% de la Palestine, où est-elle ? Ils l'ont pris, ils l'ont empêché. Je le veux. Je veux mon droit. Je veux ma terre. Je veux nos maisons et nos biens qu'ils ont pillés. Je veux une compensation pour ce qui nous est arrivé. Je veux des réparations pour les morts et les crimes qu'ils ont commis, pour les massacres qui ont été commis à Deir Yassin, Qibya, Ain al-Zaytoun, et d'autres.
Il a indiqué : « S'ils veulent ouvrir ces dossiers, nous les ouvrons, mais pour dire que seule leur parole est dominante, non, nous avons des droits et exigeons immédiatement que le monde, l'Europe et les Etats-Unis prennent conscience que la situation n'est plus supportable, et que la situation est devenue très difficile. Personne ne peut tolérer ce que fait Israël, d'autant plus qu'ils nous ont dit que les colonies sont illégales et que l'expulsion de notre peuple de Sheikh Jarrah est illégale et que les actions unilatérales sont illégales. »
Le président a conclu en disant : « Par conséquent, Israël et le monde entier devraient être conscients de ce problème et le précipiter, sinon le temps peut passer, et à ce moment-là, personne n'est à blâmer pour ce qu'il fait et nous ne devons pas être blâmés pour ce que nous faisons ou disons. Nous voulons nos droits, nous voulons construire notre pays et nous voulons que la démocratie prévale dans notre pays comme les peuples du monde. Est-il concevable que nous soyons le seul peuple sur cette planète sous occupation ? Pourquoi sommes-nous le seul peuple dans le monde qui ne jouit pas du droit à l'indépendance, pourquoi ? »
H.A/F.N