Ramallah, le 18 novembre 2021, WAFA- Cinq détenus Palestiniens en Israël poursuivent actuellement une grève de la faim pour protester contre leur détention administrative injuste et illimitée sans inculpation ni jugement, à la lumière de la détérioration continue de leur état de santé et l’avertissement du martyre de l’un d’entre eux à, selon la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers.
Le plus ancien gréviste de la faim des sept prisonniers est le prisonnier Kayed Fasfous, qui entame une grève de la faim depuis 127 jours pour protester contre sa détention sans inculpation ni jugement, suivi par Alaa Aaraj (103 jours), Hisham Abu Hawwash (94 jours), Ayyad Harimi (57 jours) et Lo'ai Al-Ashqar (36 jours).
Les institutions des droits de l’homme concernées par les Affaires des prisonniers ont confirmé que l’intransigeance des autorités d’occupation israéliennes à répondre à la revendication juste et humaine des prisonniers grévistes de mettre fin à leur détention arbitraire, reflète l’intention d’Israël de les tuer.
La Commission a mentionné que la Cour suprême israélienne » a refusé récemment la demande de la commission de libérer le détenu Kayed Al-Fasfous qui souffre d'un état de santé critique ; où il s'agit du quatrième moyen de la commission, dans un état d'ignorance des autorités israéliennes.
La commission a mis en garde contre l'état de santé du détenu Fasfous, qui est en grève de la faim depuis 127 jours, il est détenu à l'hôpital (Barzilai), alors qu'il se rapproche de la mort à chaque minute.
Elle a souligné que le détenu Fasfous souffre d'arythmie, d'hypotension artérielle et de douleurs dans tout le corps. De ce fait, cette situation met le détenu Fasfous dans des conditions sanitaires très dangereuses.
Quant au détenu Alaa Al-Araj qui croupit à la prison de la Clinique Ramleh, il a été transféré à plusieurs reprises dans des hôpitaux israéliens en raison de la gravité de son état de santé. Il souffre d’émaciation et faiblesse sévères, douleurs dans tout le corps, de difficulté de mouvement et de perte de conscience fréquente.
Alaa a été trompé il y a quelques jours par le tribunal d’occupation en prolongeant sa détention pour huit jours et en soumettant un acte d'accusation contre lui, cela est considéré comme une procrastination par l'occupation dans le but de ne pas répondre aux demandes des prisonniers et rompre leur grève de la faim, a confirmé Abed Rabbo.
Pour Hisham Abu Hawash, le tribunal d'occupation a réduit la durée de sa détention administrative de 6 mois à 4 mois, ce qui donne la possibilité de lui donner une nouvelle décision administrative après la fin de sa détention actuelle, ce qui signifie aussi une tromperie et un atermoiement de la part de l'occupation.
Les prisonniers Al-Harimi et Al-Ashqar souffrent également des conditions de santé très difficiles.
Bref résumé des prisonniers grévistes :
Le prisonnier Kayed Fasfous (32 ans), originaire de Dura près d’Hébron, est un ancien détenu qui a été arrêté plusieurs fois. Sa dernière arrestation remonte à juillet 2020. Il est marié et père d'une fille prénommée Joan.
Kayed a trois autres frères qui sont en détention : Akram, Mahmoud et Hafez. Il a fait une grève de la faim en 2019. Avant son arrestation, il travaillait comme employé dans la municipalité de Dura, et avait repris ses études à l'Université d'Hébron en informatique, ses études ont été perturbées en raison des arrestations répétées.
Le prisonnier Alaa al-Araj (34 ans), de Tulkarem, ingénieur civil, a été arrêté plusieurs fois depuis 2013, avec des détentions administratives. Les autorités d'occupation l'ont arrêté à nouveau le 30 juin 2021, et a été prononcé à son encontre un ordre de détention administrative pour une durée de 6 mois.
Le prisonnier Hisham Abu Hawash (39 ans), de Dura près d’Hébron, est détenu depuis octobre 2020, un ordre de détention administrative a été émis à son encontre pour une durée de 6 mois renouvelable.
Le prisonnier Ayyad Al-Harimi (28 ans), de Bethléem, détenu depuis avril 2021, a été transféré de la prison d’Ofer à la clinique de la prison d’Al-Ramla, après une détérioration touchant sa santé.
Le prisonnier Louay Al-Ashqar (45 ans), de Tulkarem, détenu depuis 5 octobre 2021, un ordre de détention administrative a été émis à son encontre pour une durée de 6 mois renouvelable.
Lors de son arrestation en 2005, il a fait l'objet d'une sévère interrogatoire militaire, qui l'a laissé paralyser de la jambe gauche.
La politique israélienne de détention administrative :
Actuellement, Israël détient quelques 520 Palestiniens en détention administrative, jugée illégale par le droit international, pour la plupart d'anciens prisonniers qui ont passé des années en prison pour leur résistance à l'occupation israélienne.
Au fil des ans, Israël a placé des milliers de Palestiniens en détention administrative pendant des périodes prolongées, sans les juger, sans les informer des charges retenues contre eux, et sans permettre à leur avocat d'examiner les preuves.
Les détenus palestiniens ont continuellement eu recours à des grèves de la faim illimitées pour protester contre leur détention administrative illégale et exiger la fin de cette politique qui viole le droit international.
La politique israélienne de détention administrative largement condamnée permet la détention de Palestiniens sans inculpation ni jugement pour des intervalles renouvelables allant généralement de trois à six mois sur la base de preuves non divulguées que même l'avocat d'un détenu est interdit de visite.
Jeudi, des experts de l'ONU ont exprimé leur grave crainte pour la vie des grévistes de la faim et ont appelé Israël à libérer ou à inculper les prisonniers, et à mettre complètement fin à sa pratique illégale de détention administrative.
« En violation du droit international, Israël continue de recourir à la détention administrative pour emprisonner plus de 500 Palestiniens – dont six enfants – sans inculpation, sans procès, sans condamnation, le tout sur la base d'informations secrètes classifiées auxquelles les détenus n'ont pas accès », ont dit les experts. "Ils n'ont aucun recours pour contester ces allégations non divulguées, et ils ne savent pas quand, ou si, ils vont être libérés."
H.A