Ramallah, le 22 novembre 2021, WAFA – Quatre prisonniers palestiniens détenus en Israël sont actuellement en grève de la faim pour protester contre leur détention administrative injuste et illimitée sans inculpation ni jugement, selon la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers.
Le plus ancien gréviste de la faim des quatre prisonniers, est le prisonnier Kayed Fasfous, qui a entamé une grève de la faim pendant 131 jours pour protester contre sa détention sans inculpation ni jugement, suivi par Hisham Abu Hawwash (98 jours), Ayyad Harimi (61 jours) et Lo'ai Al-Ashqar (43 jours).
Fasfous est hospitalisé depuis près de deux mois suite à une grave détérioration de son état de santé. Il réclame la fin de leur détention sans inculpation ni jugement et sur la base du soi-disant dossier secret que même leurs avocats ne sont pas autorisés à consulter.
Jeudi, le nombre de grévistes de la faim était de cinq jusqu'à ce qu'Alaa al-Aaraj, un codétenu palestinien, mette fin à 103 jours de grève de la faim après avoir conclu un accord avec les autorités d'occupation israéliennes mettant fin à sa détention sans inculpation ni procès.
Concernant les autres détenus grévistes, les institutions des droits de l’homme concernées par les Affaires des prisonniers ont confirmé que l’intransigeance des autorités d’occupation israéliennes à répondre à la revendication juste et humaine des prisonniers grévistes de mettre fin à leur détention arbitraire, reflète l’intention d’Israël de les tuer.
La Commission a mentionné que la Cour suprême israélienne » a refusé récemment sa demande de libérer le détenu Kayed Al-Fasfous qui souffre d'un état de santé critique, il s'agit du quatrième moyen de la commission, dans un état d'ignorance des autorités israéliennes.
La commission a mis en garde contre l'état de santé du détenu Fasfous, qui est en grève de la faim depuis 131 jours, il est détenu à l'hôpital (Barzilai), alors qu'il se rapproche de la mort à chaque minute.
Elle a souligné que le détenu Fasfous souffre d'arythmie, d'hypotension artérielle et de douleurs dans tout le corps. De ce fait, cette situation met le détenu Fasfous dans des conditions sanitaires très dangereuses.
Les prisonniers Hawwash, Al-Harimi et Al-Ashqar souffrent également des conditions de santé très lamentables.
Bref résumé des prisonniers grévistes :
Le prisonnier Kayed Fasfous (32 ans), originaire de Dura près d’Hébron, est un ancien détenu qui a été arrêté plusieurs fois. Sa dernière arrestation remonte à juillet 2020. Il est marié et père d'une fille prénommée Joan.
Kayed a trois autres frères qui sont en détention : Akram, Mahmoud et Hafez. Il a fait une grève de la faim en 2019. Avant son arrestation, il travaillait comme employé dans la municipalité de Dura, et avait repris ses études à l'Université d'Hébron en informatique, ses études ont été perturbées en raison des arrestations répétées.
Le prisonnier Hisham Abu Hawash (39 ans), de Dura près d’Hébron, est détenu depuis octobre 2020, un ordre de détention administrative a été émis à son encontre pour une durée de 6 mois renouvelable.
Le prisonnier Ayyad Al-Harimi (28 ans), de Bethléem, détenu depuis avril 2021, a été transféré de la prison d’Ofer à la clinique de la prison d’Al-Ramla, après une détérioration touchant sa santé.
Le prisonnier Louay Al-Ashqar (45 ans), de Tulkarem, détenu depuis 5 octobre 2021, un ordre de détention administrative a été émis à son encontre pour une durée de 6 mois renouvelable.
Lors de son arrestation en 2005, il a fait l'objet d’un sévère interrogatoire militaire, qui l'a laissé paralyser de la jambe gauche.
La politique israélienne de détention administrative :
Actuellement, Israël détient quelques 520 Palestiniens en détention administrative, jugée illégale par le droit international, pour la plupart d'anciens prisonniers qui ont passé des années en prison pour leur résistance à l'occupation israélienne.
Au fil des ans, Israël a placé des milliers de Palestiniens en détention administrative pendant des périodes prolongées, sans les juger, sans les informer des charges retenues contre eux, et sans permettre à leur avocat d'examiner les preuves.
Les détenus palestiniens ont continuellement eu recours à des grèves de la faim illimitées pour protester contre leur détention administrative illégale et exiger la fin de cette politique qui viole le droit international.
La politique israélienne de détention administrative largement condamnée permet la détention de Palestiniens sans inculpation ni jugement pour des intervalles renouvelables allant généralement de trois à six mois sur la base de preuves non divulguées que même l'avocat d'un détenu est interdit de visite.
Jeudi, des experts de l'ONU ont exprimé leur grave crainte pour la vie des grévistes de la faim et ont appelé Israël à libérer ou à inculper les prisonniers, et à mettre complètement fin à sa pratique illégale de détention administrative.
« En violation du droit international, Israël continue de recourir à la détention administrative pour emprisonner plus de 500 Palestiniens – dont six enfants – sans inculpation, sans procès, sans condamnation, le tout sur la base d'informations secrètes classifiées auxquelles les détenus n'ont pas accès », ont dit les experts. "Ils n'ont aucun recours pour contester ces allégations non divulguées, et ils ne savent pas quand, ou si, ils vont être libérés."
H.A