Ramallah, le 3 mai 2022, WAFA - Le tribunal d'occupation israélien a décidé de transférer le prisonnier gréviste de la faim Khalil Awawda à l'hôpital Assaf Harofeh, en raison de la gravité de son état de santé.
Hassan Abed Rabbo, porte-parole de la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers, a déclaré à WAFA que le tribunal d'occupation a tenu une session à la demande de l'avocat du détenu, Awawda, pour discuter de son état de santé, et a décidé de le transférer de la clinique de la prison de Ramleh à l’hôpital Assaf Harofeh, en raison de la détérioration de son état de santé.
Le détenu, Awawda, 40 ans, de la ville d’Hébron, poursuit sa grève de la faim pour le 63e jour consécutif, refusant sa détention administrative dans les prisons de l'occupation israélienne.
Awawda souffre de maux de tête et des articulations, d'émaciation, d'épuisement sévère, de battements cardiaques irréguliers, de vomissements persistants et d'une forte perte de poids, car il a perdu plus de 20 kg.
Les autorités d'occupation refusent de répondre à sa demande de mettre fin à sa détention administrative, ou de s'occuper de lui, au vu de la détérioration notable de son état de santé.
Le détenu, Awawda, est père de quatre filles, il a été arrêté par les forces d'occupation le 27 décembre 2021 et transféré en détention administrative sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui, il a déjà été détenu plusieurs fois dans les prisons d'occupation.
Les détenus administratifs palestiniens protestent contre le soutien aveugle des tribunaux israéliens à la politique de détention administrative lorsqu'ils entérinent la décision de l'establishment militaire israélien de maintenir des Palestiniens en détention administrative pendant plusieurs mois d'affilée plusieurs fois prolongés et sur la base de preuves secrètes inconnues des victimes ou de leurs avocats.
Sous la bannière « Notre décision est la liberté… non à la détention administrative », les détenus ont déclaré que leur décision s'inscrivait dans la continuité des efforts palestiniens de longue date « pour mettre fin à la détention administrative injuste ».
Au fil des ans, Israël a placé des milliers de Palestiniens en détention administrative pendant des périodes prolongées, sans les juger, sans les informer des charges retenues contre eux, et sans leur permettre ni à leur avocat d'examiner les preuves.
Les détenus palestiniens ont souvent eu recours à des grèves de la faim illimitées pour protester contre leur détention administrative illégale et exiger la fin de cette politique qui viole le droit international.
« L'utilisation par Israël de la détention administrative viole de manière flagrante les restrictions du droit international. Israël la pratique d'une manière hautement confidentielle qui refuse aux détenus la possibilité de monter une défense appropriée », a déclaré le groupe israélien de défense des droits humains B'Tselem.
Qu'est-ce que la détention administrative ?
La détention administrative est l’arrestation et la détention d’une personne par l’autorité militaire, sans inculpation ni jugement, pour une durée inconnue et renouvelable indéfiniment.
Pratiquée par l’occupation israélienne, cette politique illégale est un véritable élément de pression contre les civils palestiniens, qui contestent y compris pacifiquement l’occupation israélienne.
Le système de justice ne permet pas au prisonnier l’accès à une procédure équitable, et la possibilité de recours n’existe pas. Le jugement et son résultat dépendent donc entièrement de la décision de l’appareil militaire.
La détention administrative bafoue le droit des détenus à un procès équitable
F.N