Jérusalem, le 5 avril 2022, WAFA- La police d’occupation israélienne a réprimé aujourd'hui les Palestiniens à l'intérieur de l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem alors que les effractions de colons reprenaient, selon notre correspondante.

Elle a précisé que la police lourdement armée avait violemment dispersé des fidèles palestiniens qui protestaient contre de nouvelles incursions de colons dans le site de la poudrière, ouvrant dans leur direction des cartouches de gaz lacrymogène et des balles en acier recouvertes de caoutchouc et faisant des dizaines de blessés, principalement à cause des gaz lacrymogènes.

Les affrontements violents ont éclaté lorsque la police a autorisé des dizaines de colons à pénétrer dans les cours du site saint du côté de la porte marocaine, connue en arabe sous le nom de Bab al-Maghariba, pour célébrer ce qu'ils appellent le « jour de l'indépendance » d'Israël, qui a vu le nettoyage ethnique de 750 000 à un million de Palestiniens indigènes il y a 74 ans et les a transformés en réfugiés pour établir un État à majorité juive en Palestine.

Les colons ont agité le drapeau israélien à la porte d'Al-Qattanin, située du côté ouest du site, et ont chanté l'hymne national d'Israël.

La police s'est bagarrée avec les Palestiniens qui se barricadaient à l'intérieur du site et a tenté de les forcer à sortir des cours pour faire de la place aux envahisseurs.

Ils ont également bouclé la zone de prière de Qibli dans l'enceinte de la mosquée, en interdisant l'accès aux fidèles et ont causé des dommages à Salah Al-Din Minbar (pupitre), âgé de 800 ans, situé à l'intérieur de la zone de prière.

La violente répression policière contre les Palestiniens sur le site rappelle les tensions du Ramadan 2021 et les violences de mai concernant la prise de contrôle par des colons israéliens de propriétés palestiniennes à Sheikh Jarrah et les empiètements sur l'enceinte de la mosquée, aboutissant à l'assaut israélien sur Gaza et à des manifestations à grande échelle parmi les citoyens palestiniens d'Israël.

Plus tôt de la journée, les forces d’occupation avaient renforcé leurs restrictions sur l’accès dans la mosquée d’Al-Aqsa et ont interdit des dizaines de jeunes Palestiniens d’y entrer.

Hier, mercredi, le premier ministre israélien, Naftali Bennett avait publié des instructions pour autoriser aux colons extrémistes de profaner la mosquée d’Al-Aqsa pour célébrer le soi-disant « indépendance d’Israel ».

Entre-temps, la police israélienne a confirmé que la mosquée Al-Aqsa sera ouverte aujourd'hui à l'intrusion des colons de 7h00 à 11h00 du matin et de 1h30 à 2h30 du soir, dans une décision indiquant la division temporel et spatiale de la mosquée bénie Al-Aqsa.

Les incursions se déroulent en deux temps, le matin et après la prière de midi, via la porte des Maghrébins, située dans le mur ouest de l'esplanade de la mosquée, avec une escorte et un accès facilité par la police israélienne.

Située à Jérusalem occupée, la mosquée Al-Aqsa est le troisième lieu saint pour les musulmans. C'était aussi la première Qibla de l'Islam, la direction vers laquelle les musulmans doivent se tourner pour prier, avant qu'elle ne soit changée en La Mecque, en Arabie Saoudite.

Les incursions de colons dans l'enceinte de la mosquée sainte couplées à la prise de contrôle systématique des biens de l'église à Jérusalem sont perçues comme faisant partie d'un plan visant à transformer une ville multireligieuse et multiculturelle en une ville juive « réunifiée » sous le contrôle et la souveraineté exclusifs du État occupant d'Israël.

Israël a capturé Jérusalem-Est, où se trouve la mosquée Al-Aqsa, pendant la guerre des Six Jours en 1967, une décision jamais reconnue par la communauté internationale.

H.A